Les fondamentaux habituellement utilisés en matière de taux de change, c'est-à-dire ceux qui interviennent dans les différentes théories, sont notamment l'inflation, la croissance, les taux courts et longs…ainsi que leurs anticipations à différents horizons par les marchés.
La parité recouvre à la fois le niveau du taux de change qui équilibre l'offre et la monnaie de devises sur le marché des changes (taux nominal ou réel - ie prix relatif des biens et services, aussi appelé « terme de l'échange ») et les variations (la volatilité, écart type de la série temporelle du taux nominal, à divers horizons temporels : jour, semaine, mois…).
Dans un système de changes flexibles (cas le l'euro par rapport au Dollar), les variations de taux de change sont logiques et même souhaitables car elles reflètent un ajustement normal des variables internes (les « fondamentaux »), alors que ces variables internes sont contraintes en changes fixes : d'où la défense du flottement par Friedman « Mieux vaut laisser le chien (l'ensemble de l'économie nationale) remuer la queue (taux de change) que la queue remuer le chien ».
Néanmoins, inquiétudes actuelles sur la parité €/$ :
- Reflet de fondamentaux déséquilibrées (financement de l'économie US : twin déficits) amplifiés par marchés de changes (surréaction, anticipations autoréalisatrices, effet moutonniers)
- Equilibre instable car permis par le soutien au $ des banques centrales asiatiques d'où incertitudes sur développements à moyen terme
D'où coûts nombreux et élevés (Court Terme : croissance zone euro même si positif pour inflation, Moyen Terme : en cas de crise sur le $ si plus de financement par BC asiatiques ou crise de confiance, Long Terme : déformation du tissu productif, hystérèse…). Ceci justifie donc une intervention publique, si possible coordonnée.
[...] Cette déconnexion par rapport aux fondamentaux fait peser des risques sur l'économie de la zone euro, et mondiale, à tous les horizons temporels 1. A CT, le niveau des taux de change affecte la croissance de la zone euro - OFCE les tribulations de la parité euro/Dollar (juillet 2004) : coût pour la croissance de la zone euro de 0,7 points de PIB en 2003 et de 1 point en 2004 - Ces calculs prennent en compte la modération du coût des matières premières induite par l'appréciation de l'euro (pétrole notamment) - L'appréciation de l'euro a certes eu un effet bénéfique sur l'inflation (par le mécanisme de la désinflation importée du à la baisse du prix des importations), d'où une politique monétaire de la BCE qui a pu rester plus accommodante que celle de la Fed. [...]
[...] Ce retour à l'équilibre pourrait être facilité par une dépréciation du dollar concertée avec les autorités monétaires asiatiques, pour une réévaluation du Yuan en parallèle. Ce scénario plus favorable pour l'ensemble des acteurs n'est pas pour autant plus probable que les autres 3. A LT, la surévaluation de l'euro entraîne un risque pour la croissance potentielle par des mécanismes d'hystérèse - La théorie économique souligne les avantages qui peuvent être retirés d'une monnaie forte : modération de l'inflation, limitation du coût des importations, incitation à accroître la productivité pour maintenir la compétitivité, baisse des taux longs et hausse des investissements étrangers si la monnaie inspire plus confiance par sa stabilité (exemple du Mark allemand) - Cette théorie souffre néanmoins de nombreuses exceptions, surtout quand le mésalignement est trop important par rapport au taux d'équilibre. [...]
[...] La correction récente laisse penser que le taux actuel correspond à la parité d'équilibre Des effets procycliques sur l'activité - Cadre d'analyse = Mundell Fleming : phase d'expansion implique hausse de la consommation et donc baisse du taux d'épargne d'où déficit d'épargne nationale qui doit être compensée par l'épargne étrangère d'où demande de devises nationale (accrue par les perspective de croissance) et appréciation de la monnaie. Cette appréciation déprime les importations et pousse les exportations (modèle de courbe en ce qui réduit l'activité : le taux de change a donc un effet stabilisateur (contracyclique) sur l'activité. - Or on constate l'inverse : 1999-2001 : croissance de la zone euro élevée et euro faible donc procyclique. [...]
[...] par exemple les IDE massifs aux US en 1999-2000. C'est également une explication de la chute du dollar en 2002-2004 : la croissance fut certes supérieure à celle de la zone euro, mais les marchés avaient anticipé un différentiel supérieur à ce qu'il ne fut d'où chute des IDE) o A partir de cette cible de déficit, on utilise un modèle de commerce international de type courbe en J et l'on en déduit l'ampleur de la dévaluation nécessaire (ie le mésalignement) nécessaire pour atteindre cette cible - Driver et Wren Lewis : cible de déficit de balance courante à : alors taux de change= 3. [...]
[...] D'où un ajustement prévisible à moyen terme - A court terme, ce déficit est soutenu principalement par les BC asiatiques (cours du yuan maintenu fixe depuis 1993 à 8,3 avec une légère inflexion en juillet 2005 sous pression américaine) - A court terme, les Etats arrivent également à assurer leur financement grâce au seigneuriage du dollar (comme monnaie véhiculaire) - Ainsi, au-delà des déterminants classiques, la situation est particulière du fait de la nature et du poids des acteurs (Zone Asie, US) B. La théorie économique relative aux taux de change dispose d'un pouvoir plus explicatif et normatif que prédictif, et accorde une place croissante aux déterminants financiers 1. Les théories traditionnelles du taux de change d'équilibre de long terme - Cassel 1916, PPA (loi du prix unique) ajustement taux réels à long terme pour refléter la parité de pouvoir d'achat (les taux de change nominaux devraient varier selon l'indice des prix à la consommation). Cf. [...]
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