L'investisseur Warren Buffet qu'on surnomme l'Oracle, a déclaré un jour « Soyez intègres, cela vous rapportera de gros dividendes ». Cette idée prend tout son sens le 2 décembre 2001, lorsque l'entreprise Enron, entreprise américaine et l'une des plus grandes entreprises mondiales, se déclare en faillite, constituant la plus importante faillite de l'histoire jusqu'alors. La consternation est grande, puisque Enron avait été présentée comme l'entreprise la plus innovante, la plus moderne, en somme, comme un modèle de la « nouvelle économie » et qu'elle avait en fait fondé sa réussite sur des truquages et des malversations. La « nouvelle économie » désigne en fait une évolution technologique et économique qui se traduit par l'apparition des nouvelles technologies de l'information et de la communication, par la réorganisation des entreprises et des processus de production autour de ces technologies. Parfois désignée par le terme de « économie de l'immatériel », on date son apparition autour de 1990-1993 et on l'associe à la croissance des marchés financiers, par ce que Michel Cartier appelle la spirale « finance - Internet ».
Partant du fait qu'Enron a été considérée comme l'exemple de la « nouvelle économie », peut-on dire que l'affaire Enron est une dérive de cette « nouvelle économie » ? En somme, la « nouvelle économie » est-elle responsable de l'affaire Enron ?
Pour y répondre, il est possible, après avoir détaillé la nature et l'historique d'Enron, de déterminer le rôle de la « nouvelle économie » dans l'affaire Enron. Enfin, on verra comment les dysfonctionnements qui ont mené au scandale sont propres au cas d'Enron.
[...] Mais la nouvelle économie présente d'autres conséquences, notamment sur les marchés financiers. Parce que la nouvelle technologie a véhiculé le mythe que le capitalisme ne fonctionnerait plus par cycles, mais que la croissance dues aux nouveaux débouchés serait continue, d'où une croyance dans la croissance infinie de la valeur boursière de l'entreprise. Ses effets sur l'affaire Enron Enron est parvenu à aménager son empire grâce à la dématérialisation qu'induit la nouvelle économie, celle-ci permettant aux entreprises de faire des travaux comme ceux d'Enron sur le courtage, sans avoir besoin du capitalisme de l'usine ou de l'industrie, par exemple dans le cas d'Enron de négocier ses contrats en matières premières sans être en amont de la production et de l'extraction. [...]
[...] C'est ce que Joseph Stiglitz a mis en cause dans l'affaire Enron en tant que crony capitalism capitalisme des copains donc, à la manière américaine. Enron a bénéficié notamment de 3,6 milliards de l'Etat en aides diverses et de réduction fiscales importantes, d'autant plus que les dirigeants pratiquaient le blanchiment d'argent dans les paradis fiscaux (aux îles caïmans, aux Bahamas Enron a utilisé les avantages du système électoral américain qui permet aux particuliers de financer les campagnes politiques et donc de pratiquer du lobbying politique sur la base de la politique énergétique des Etats-Unis. [...]
[...] Conséquences directes : 26 milliards de dollars perdus par les actionnaires milliards perdus par les banques, des milliards de retraites en fonds de pensions qui sont aussi perdus et 5000 emplois immédiatement supprimés par l'entreprise. Comment en est-on arrivés là ? Le 16 octobre 2001, Enron annonce une perte trimestrielle de 618 millions de dollars. Le 22 octobre, le gendarme de la Bourse américaine, la SEC ouvre une enquête sur les partenariats financiers d'Enron. Le 28 novembre, l'accord de rachat est annulé, l'action d'Enron chute de 98%. Jeff Skilling, PDG d'Enron, démissionne en août mois avant la faillite, après avoir vendu 27 millions de dollars d'action. [...]
[...] Elle a été aussi le 16ème plus grand conglomérat économique mondial par son chiffre d'affaire. En réalité, au départ, Enron est une entreprise créée par l'Etat, mais elle a été par la suite transformée en entité privée et a bénéficié de la dérégulation dans le secteur énergétique pour asseoir sa puissance notamment en Californie mais dans le reste du monde. Enron procède au courtage d'électricité jusqu'à contrôler le quart des transactions de gaz et d'électricité aux Etats-Unis pour ensuite s'implanter en Europe. [...]
[...] Pour y répondre, il est possible, après avoir détaillé la nature et l'historique d'Enron, de déterminer le rôle de la nouvelle économie dans l'affaire Enron. Enfin, on verra comment les dysfonctionnements qui ont mené au scandale sont propres au cas d'Enron. Enron, de l'ascension à la faillite La nature de l'entreprise Enron Il faut avant tout présenter la nature de l'entreprise Enron. L'entreprise Enron est née en 1985 de la fusion d'Houston Natural Gas et de Internorth of Omaha, qui sont deux entreprises de gaz qui appartiennent aux réseaux de l'économie traditionnelle. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture