La Nouvelle Economie - publié le 15/02/2002

Résumé du document

On appelle nouvelle économie un ensemble d'évolutions et de mécanismes. Cet ensemble regroupe l'apparition de nouvelles technologies, de nouveaux biens et services en résultant, l'incorporation de ces nouvelles technologies dans les processus de production, la réorganisation des entreprises autour de formes plus flexibles, les modifications de la nature des rémunérations et les fluctuations boursières. On date, en général, l'apparition de la nouvelle économie en 1992-1993, bien que l'informatisation date des années 1980.
On assiste à une croissance forte, surtout visible aux Etats-Unis, mais contrairement aux précédents cycles d'expansion, elle est non inflationniste. Est-ce que la nouvelle économie consiste en un simple cycle transitoire d'investissement ou en un cycle technologique durable ? Les conditions de son développement sont-elles remplies en dehors des Etats-Unis ? Quelle en est la branche la plus porteuse ?

Extraits

[...] Elle peut être à l'origine d'un conflit de répartition : elle nécessite une hausse de la part des profits dans la valeur ajoutée pour maintenir la rentabilité du capital alors que le plein emploi pousse plutôt à une de la part des salaires. On sait aussi que la nouvelle économie utilise des technologies qui ont un biais de qualification au profit des salariés plus qualifiés. Il y a donc un risque d'ouverture des inégalités. A. La nouvelle eco nomie, source d'un conflit de repartition ? Pour incorporer les technologies nouvelles au capital productif, il est nécessaire de renouveler celui-ci. [...]

[...] Les entreprises et les investisseurs du monde entier vont apparemment chercher la nouvelle économie aux Etats-Unis au détriment de la convergence de revenu pour les pays les poins avancés. D. La vitesse d'accumulation du capital, reflet des taux d'épargne En Asie et en Chine, contrairement à l'Europe centrale et à l'Amérique latine, l'épargne domestique très forte couvre l'investissement, même lorsqu'il représente plus de 30% par an à l'exception, dans les pays émergents d'Asie, de la période qui immédiatement précédé la crise de 1997. [...]

[...] On sait aussi que les liens entre la recherche universitaire et les entreprises sont beaucoup plus étroits aux Etats-Unis. Les politiques publiques à mener en Europe pour stimuler la croissance se situent probablement dans le domaine de la microéconomie. Les politiques microéconomiques ne sont plus restrictives, comme au début des années 1990 et le retard accumulé vis à vis des Etats-Unis ne se comble pas. Ceci signifie que les handicaps sont ailleurs : inefficacité de la recherche, concurrence insuffisante pour faire baisser les prix, lourdeurs administratives 5. [...]

[...] La part des nouvelles technologies dans l'investissement productif en volume est considérable (presque 50%). Il en résulte une croissance rapide du stock de capital et une hausse de l'intensité capitalistique en volume et du capital par tête. Il est donc important de rappeler qu'il n'y a pas d'accélération forte de la productivité globale des facteurs aux Etats-Unis, une telle augmentation aurait indiqué un effets gratuit des nouvelles technologies sur la croissance ; or, au contraire, il y a un coût reflété par le besoin d'une accumulation supplémentaire de capital, qui s'oppose au gain sur le coût du travail dû à l'amélioration de la productivité du travail. [...]

[...] Les évolutions observées dans les années 1990 ne poussent pas à accepter l'idée que, pour l'ensemble des entreprises, il y ait eu hausse tendancielle de la part des profits dans la production. C. Une responsabilité de la nouvelle économie dans la surévaluation boursière ? L'essence de la nouvelle économie est qu'elle fait apparaître des entreprises produisant des biens et services nouveaux, dont il est très difficile d'anticiper ce que sera, dans le moyen terme, la profitabilité. La valorisation de leurs titres est donc ardue, ce qui n'est pas le cas pour les industries traditionnelles. [...]