La comptabilité nationale (CN) répond à une logique macro-économique : il s'agit de collecter, de traiter, d'analyser des informations et des données ayant une portée globale, sous une forme rétrospective (ex post) ou prospective (ex ante). Jean Marchal résume clairement : « La comptabilité nationale est un ensemble de comptes articulés les uns aux autres. Elle traduit sous une forme numérique les flux monétaires ou monétarisés qui relient entre eux des pôles de décision à l'intérieur d'une communauté nationale ou qui unissent ces pôles à des centres extérieurs. »
La CN présente ainsi l'ensemble des comptes de la nation au sein d'un cadre théorique keynésien : un cadre comptable. C'est en effet l'analyse keynésienne qui est à l'origine de la représentation de l'économie sous forme de circuit et de l'approche en termes de relations entre un certain nombre d'agrégats significatifs, c'est-à-dire des grandeurs synthétiques caractéristiques de l'économie nationale (Produit Intérieur Brut : production, investissements, dépenses, …). Le PIB, qui mesure la valeur totale des biens et services finals produits dans un pays, sert par exemple d'indicateur du niveau de l'activité économique nationale.
Ainsi, les premiers grands schémas de comptes nationaux sont élaborés pendant la seconde guerre mondiale (J. Meade et R. Stone en Angleterre, Vincent en France) afin, notamment, d'éclairer les conséquences d'interventions publiques (dans un contexte de reconstruction, en particulier).
Depuis, l'information économique quantitative est omniprésente (souvent mal comprise), produite par les grands instituts de statistiques économiques et sociales créés au sortir de la seconde guerre mondiale dans la plupart des grands pays industrialisés (ex : INSEE en France).
Toutefois, on peut faire remarquer que ce besoin de mesurer, quantifier, synthétiser l'économie nationale ne date pas d'hier. La nécessité de mesurer, par exemple, la vitalité d'une économie ou encore de jauger des effets de telle ou telle politique économique, est séculaire. En fait, l'idée d'une comptabilité nationale remonte aux Physiocrates .
De fait, le développement de la CN s'appuie sur les progrès de l'étude du revenu national. Cette étude est ancienne : on retrouve l'expression dès 1695 dans le Détail de la France de Boisguilbert. En brossant rapidement l'évolution de la discipline, on peut retenir comme majeurs les travaux de François Quesnay (1758) et son Tableau économique, le premier à raisonner en termes de circuit, de flux de revenus entre différentes classes sociales.
Puis, Keynes, dans la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936), rompt avec les néoclassiques (notamment en préférant une assise macro-économique) et renouvelle l'approche en terme de circuit : de la production naît une distribution de revenus qui permet une dépense (soit achats de biens et services), les producteurs répondent à cette demande par la production et distribuent à nouveau un revenu,…
La première partie posera les bases de la comptabilité nationale, bases indispensables pour saisir la suite.
La seconde partie abordera, elle, la notion de P.I.B (nom donné à la valeur totale des biens & services finals produits dans un pays pendant une année donnée) sous trois angles, trois optiques : celles de la production, du revenu et de la dépense.
[...] Depuis la mise en place du SEC95 (Système Européen des Comptes), règlement européen adopté en juin 1996 par le Conseil de l'UE (il s'agissait d'adopter le Système de Comptes Nationaux proposé par l'ONU en 1993 et de faciliter les comparaisons entre pays et éviter les controverses en harmonisant les différents indicateurs), les agents économiques recensés dans l'économie nationale sont : - les ménages, - les sociétés non financières, - les sociétés financières, - les administrations publiques, - les institutions sans but lucratif - et le reste du monde. L'agent est appelé unité institutionnelle, c'est-à-dire un centre élémentaire, autonome, de décision économique. Une approche de cette économie nationale en terme de circuit Il a déjà été noté que la CN n'envisageait pas l'économie comme un ensemble de marchés mais raisonnait en termes de circuit et de flux. [...]
[...] Cette dernière optique donne un aperçu de la manière dont sont répartis les revenus primaires (rémunérant les facteurs de production, travail et capital) entre les différentes unités qui composent le pays. La compréhension de ces différentes optiques est nécessaire pour une raison principale. Selon le type d'analyse que l'on adopte, que l'on soit classique, monétariste ou keynésien, on ne portera pas le même intérêt à chacune des optiques. L'analyse classique concentrera son raisonnement sur l'optique de la production, plus significative pour cette école de la création de richesse[8]. [...]
[...] et les décompositions fonctionnelles du P.I.B. : optiques de la production, de la dépense, du revenu Introduction : quelques mots sur la comptabilité nationale La comptabilité nationale répond à une logique macro- économique : il s'agit de collecter, de traiter, d'analyser des informations et des données ayant une portée globale, sous une forme rétrospective (ex post) ou prospective (ex ante). Jean Marchal résume clairement : La comptabilité nationale est un ensemble de comptes articulés les uns aux autres. Elle traduit sous une forme numérique les flux monétaires ou monétarisés qui relient entre eux des pôles de décision à l'intérieur d'une communauté nationale ou qui unissent ces pôles à des centres extérieurs. [...]
[...] Le PIB est égal à la somme des valeurs en unités monétaires de la consommation, de l'investissement brut, des dépenses publiques et d'exportations nettes durant une année n. PIB= somme des valeurs ajoutées brutes + TVA + droits de douane subventions à l'importation. Le PIB est utilisé comme indicateur de la performance globale de l'économie nationale. L'agrégat est donné brut dans la mesure où l'amortissement du capital n'est pas pris en compte dans le calcul (l'usure des machines représente pourtant une perte de richesse). [...]
[...] La production, d'abord, est à la base de l'activité économique. Sont produits biens et services qui donnent lieu à une distribution de revenus (salaires, profits, ) dont la dépense doit permettre à nouveau l'achat de produits. En complexifiant les choses, il faut rajouter les importations (dans une économie ouverte) qui accroissent les ressources en produits et les exportations qui restent une des utilisations possibles du revenu disponible (avec l'investissement, la consommation). Par ailleurs, les revenus distribués ne sont presque jamais utilisés tels quels par leurs bénéficiaires. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture