Nous cernerons d'abord la notion de rite dans les sociétés « traditionnelles » et contemporaines en tant qu'outil permettant de décrire et d'expliquer des pratiques sociales. Le rite est vu plutôt comme un outil explicatif et on s'attache à l'observer et à l'interpréter. On essaie de généraliser à partir d'une ou plusieurs pratiques. Nous nous attacherons ensuite à montrer que le rite n'est qu' un outil ou qu'une pratique de cohésion sociale par exemple. Comprendre les rites ne permet pas de comprendre toute la société aussi bien « traditionnelle » que contemporaine. Le rite ne donne qu'une explication d'un monde social complexe.
[...] Son explication par les rites d'interaction ne concerne qu'une faible partie des échanges possibles entre les individus. C'est une analyse psycho sociale qui ne peut en rien nous fournir des éléments de réponse, les structures, les processus, les institutions d'une société contemporaine, E. Goffman n'explique pas le changement social, l'action sociale, la dynamique sociale, sur quoi repose le consensus social. Son analyse est intéressante mais très précise et ne témoigne en rien d'une Science des faits sociaux. Le rituel en tant que pratique codifiée et répétitive n'est qu'un des aspects de l'échange. La démarche de P. [...]
[...] Quelle est la réelle influence du rite dans le processus d'intégration, les rites peuvent-ils tout expliquer ? Des auteurs contemporains s'intéressent aux rituels de la société. L.V. Thomas, dans son livre : Rites de mort, pour la paix des vivants en 1985, s'intéresse aux rites funéraires. Pour lui, les rites de mort ont une importance fonctionnelle dans la société et son sous-titre permet de percevoir le souci d'intégration des individus dans la société. Le rite est pour lui, un élément qui s'incorpore dans un ensemble social, suffit-il à assurer l'intégration des membres au tout ? [...]
[...] L'interprétation des rites de mort de LV Thomas lui permet de les comprendre comme ayant différentes fonctions. En effet, pour lui, ils permettent de renforcer les liens entre les personnes vivantes, le rite est un moyen de cohésion sociale et groupale. A un niveau national, aux obsèques télévisées de JF Kennedy en 1963, des millions de personnes font corps dans la peine avec la famille Kennedy. Le rite est interprété comme un moyen de cohésion sociale face à un danger potentiel ou à l'anomie d'une société. [...]
[...] Comprendre les rites ne permet pas de comprendre toute la société aussi bien traditionnelle que contemporaine. Le rite ne donne qu'une explication d'un monde social complexe. La notion de rite permet d'appréhender la société en tant qu'outil d'observation. Les auteurs classiques ont étudié les rites des sociétés traditionnelles F. Tönnies dans son ouvrage majeur de la fin du XIXe siècle : Communauté et société (Gemeinschaft und Gesellschaft) décrit deux types de sociétés. Une est de type communautaire où le lien social est fort et la conscience est commune, l'autre est celle que nous connaissons aujourd'hui. [...]
[...] le rite est là pour satisfaire ce souci d'intégration. Beaucoup plus récemment, des auteurs contemporains s'intéressèrent aux rituels dans la vie sociale, leur approche est plus spécialisée et leur analyse pour pertinente qu'elle soit, ne peut comprendre une société complexe, dynamique. Peut-être suffit-elle à expliquer la genèse des rites sociaux ? Mais elle ne peut comprendre leur devenir. Le rite et son interpellation est une sous-partie d'un ensemble complexe. On peut s'interroger sur les rites profanes et essayer de comprendre leur processus évolutif dans les sociétés contemporaines. [...]
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