Une question s'annonce alors l'économie solidaire peut-elle échapper à la logique marchande et à la monétarisation du lien social en œuvre dans la société contemporaine ? Et comment concilier le rôle de l'Etat et celui du marché ?
Tout d'abord, nous verrons que la mise en place d'une économie solidaire et domestique a été faite en réponse aux mutations de la société. Cependant, comme toute économie, celle-ci présente des avantages et des inconvénients, à son tour, elle engendre la création d'un nouveau type d'économie : l'économie plurielle...
[...] Avec les emplois-jeunes, l'expertise se substitue aux solidarités naturelles. L'emploi fonctionnalise forcément, le lien social doit être reconstruit. Dans la sphère domestique et familiale, toutes les tâches sont transformées en emploi : est-ce que c'est une bonne évolution ? Il devrait y avoir débat là-dessus. Dans les emplois familiaux, des mères sont payées pour garder leurs parents : c'est un constat, mais qu'est ce que cela implique comme transformation de la famille, de la société ? Les politiques influent fortement aujourd'hui dans les sphères privées. [...]
[...] L'idée reste centrale dans cette économie qu'on n'est pas dans la création d'emplois coûte que coûte, dans les processus d'insertion coûte que coûte. Il faut tenir à la fois cette logique d'emplois pérennes et de production de lien social. Ça implique de s'interroger : la politique des emplois jeunes veut retisser le tissu social local déstructuré par le système. On dit qu'il faut de nouveaux emplois par rapport à ces besoins, mais jusqu'où aller dans la professionnalisation de ces métiers qui se substituent aux solidarités des gens ? [...]
[...] Ceci de façon à mieux cerner les enjeux et anticiper les conséquences. Les modes de formation des liens sociaux ont beaucoup évolué en France, comme ailleurs, qu'il s'agisse des liens entre les générations, des relations entre les hommes et les femmes, des formes et statuts du travail. Sous l'effet de ces évolutions, la vie quotidienne deviendrait le lieu de nouvelles demandes appelant de nouveaux services. Quelle serait alors la réponse à cette crise ? Quelle sortie de crise ? Historique Face à ces problèmes d'exclusion, de chômage, de précarité la solution idéale semble être le développement d'un lien social entre les hommes. [...]
[...] Indépendamment d'eux, les acteurs de cette nouvelle économie de proximité sont imbriqués dans des rapports marchands. La plus-value sociale que l'économie solidaire, voire domestique, devrait dégager, n'est pas autre chose en réalité qu'une façon de produire à moindre coût. Ceci s'effectue par exemple au sein d'associations- projets, au travail gratuit des bénévoles qui sont face à une rigidité du secteur formel, public et privé. Il y a donc un risque d'exploitation du travail bénévole mais avec ceci, un danger de voir les pouvoirs publics se décharger de leur responsabilité sur les bénévoles. [...]
[...] Le développement de ces économies se heurtent à un autre danger : la récupération de l'économie marchande. Il y a toujours eu une tension entre le secteur public et ce qu'on appelle communément le tiers secteur Le tiers secteur cherche à s'étendre et empiète sur le territoire de l'Etat protecteur. Dans quel but ? Ceci afin d'atteindre son objectif final, c'est à dire la création nette d'emplois. Le secteur marchand perçoit les actions de l'économie solidaire et domestique comme une concurrence illégitime permanente. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture