L'analyse du Tableau économique de François QUESNAY ainsi que de l'ouvrage de Adam SMITH, La Richesse des Nations, nous permet de nous intéresser à la naissance « moderne » de la notion de capital. Nous sommes amenés à nous demander si la vision que ces deux auteurs donnent du capital est similaire ou bien contradictoire ? Cependant pour aller plus loin, nous pourrions nous interroger plus précisément sur l'influence qu'a pu avoir F. Quesnay sur A. Smith ? Cette influence se base t-elle, chez A. Smith, sur une simple modernisation de la notion de capital de F. Quesnay, ou sur une véritable progression de celle-ci ? Pour répondre à ces questions, nous étudierons dans un premier lieu les apports de F. Quesnay en s'intéressant, par la suite, à celles de A. Smith
[...] Les avances au sein du Tableau économique L'analyse physiocratique se base sur l'étude de la richesse au sein du Royaume de France. Quesnay va s'intéresser aux sources de cette richesse et à la manière dont elle peut continuer à se reproduire à chaque période de l'activité économique. C'est dans cette optique que les Physiocrates vont montrer l'importance de la notion de capital qu'ils nomment avances Ces avances se caractérisent au nombre de trois : les avances foncières permettant de posséder les terres ; les avances primitives renfermant les investissements durables tels que les infrastructures permettant le transport des récoltes (routes ) ; puis celles annuelles représentant ce qui est nécessaire pour faire naître la récolte soit pour faire face à la subsistance des agents et à l'achat des matières premières (semences Les Physiocrates montrent que ces avances sont donc indispensables à la production. [...]
[...] Cela nécessite donc une théorie de la valeur. De plus, comme Smith affirme que la productivité dépend de la division du travail alors il donne un rôle prééminent au capital par la formation et la répartition de ce surproduit. Une partie de celui-ci dépend directement du capital, c'est le profit. La première théorie que Smith avance est celle du travail incorporé mais elle lui pose un problème car en introduisant le capital et le profit tout se complique. Cette théorie devient illogique. [...]
[...] Il va ainsi éliminer l'idée la plus récurrente des Physiocrates : l'inéluctable reproduction de l'économie avec celle du capital. Si le capital ne peut se reproduire alors l'économie n'est pas viable. Il apparaît que dés que Smith veut se différencier de Quesnay fortement cela le fait tomber dans des erreurs analytiques. Smith a donc certes modernisé la pensée Physiocratique mais n'a pas réussi à intégrer dans cette modernisation les concepts qui ne faisaient pas défauts chez Quesnay. Cela diminue fortement l'impact de cette vision du capital de Smith. [...]
[...] Cette distinction entre capital fixe et capital circulant est donc l'héritage prononcé de la Physiocratie. Chez Quesnay, il y a les avances annuelles (capital circulant) et les avances primitives (capital fixe). Le travail productif : explication de l'emploi du capital et de la formation du revenu La définition du travail productif nous permet d'étudier cette formation du revenu. Le travail productif a comme fonction non seulement de reproduire la valeur des biens-salaires (salaire payé aux salariés pour produire regroupant les subsistances et autres nécessaires à la production, il faut préciser que le terme biens-salaires n'est pas utilisé par Smith) mais encore une valeur supplémentaire. [...]
[...] Comme les Physiocrates, Smith met la nature en avant. Conclusion Nous avons pu constater que l'analyse du capital chez Smith a demandé de porter notre attention sur divers concepts. Les Physiocrates ont étudié le capital (avances) d'une manière plus précise et l'ont étudié en tant que tel car il est à la source de l'enrichissement de la nation. Concernant la comparaison entre ces deux visions, on peut affirmer sans trop s'avancer que les Physiocrates ont beaucoup influencé la pensée de Smith du capital. [...]
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