Economiste américain, Prix Nobel d`économie 1995, Robert Lucas Jr est né en 1937 à Yakima dans l'Etat de Washington et enseigne à l`Université de Chicago. Lucas fait partie du groupe des monétaristes qui deviennent très populaires à la fin des années 80. Adversaire résolu de l`intervention de l`Etat dans la vie économique, ses thèses ont une grande influence sur les politiques monétaires qui tendent à devenir un modèle quasi universel. Les travaux théoriques qu'il poursuit depuis les années `70 se résument ainsi: la meilleure politique économique, c`est l`absence de politique économique. Il se situe donc dans la mouvance ultralibérale de Milton Friedman, précédent Nobel et également professeur à Chicago. L'article « Expectations and the neutrality of money », que Robert LUCAS publie dans le « Journal Of Economic Theory » en 1972, introduit les notions d'anticipations rationnelles et de neutralité de la monnaie. A travers cet article, LUCAS élabore un modèle macroéconomique, en critiquant les keynésiens, qui se situe dans la mouvance ultralibérale de Milton FRIEDMAN, bien qu'il ne soit pas en parfaite harmonie avec toutes ses idées, et en particulier avec son hypothèse d'anticipations adaptatives (ce sont des anticipations faites sur la base des observations du passé).
Nous nous trouvons à une époque où les keynésiens (qui préconisaient l'intervention de l'Etat) n'arrivent pas à expliquer la hausse en parallèle du chômage et de l'inflation car ils pensaient que les deux ne pouvaient croître simultanément (courbe de Phillips avec un arbitrage possible entre l'inflation et la croissance).Nous chercherons donc à savoir comment Lucas voit les choses ? De savoir quel est le rôle de la monnaie dans l'économie ? Est-elle neutre ou pas à court, moyen et long terme ? Et quelle est son implication sur la politique monétaire ?
Dans une première partie nous présenterons le modèle de Lucas ainsi que sa formalisation, nous en profiterons pour définir la neutralité de la monnaie ainsi que les anticipations rationnelles dans le sens de Lucas. Dans une deuxième partie, nous définirons et étudierons la fonction du prix d'équilibre. Enfin nous terminerons notre étude par la mise en application du modèle à la réalité.
[...] LUCAS construit son modèle, largement inspiré de celui de SAMUELSON, de la manière suivante: - Il considère que N individus identiques naissent à chaque période et qu'ils vivent chacun deux périodes (celle en cours et la suivante). Dans chaque période, il y a une population constante de 2N individus : N d'âge 0 et N d'âge 1. - Durant la première période de sa vie (à l'âge chaque agent fournit n unités de travail qui permettent de produire les mêmes unités n de biens. Cette production ne peut être stockée. [...]
[...] Le choc réel LUCAS considère que ce cas peut être interprété comme s'appliquant à une économie dans laquelle on retrouve des perturbations réelles, mais dans laquelle la politique monétaire est stable. En effet, si m=m' ( les individus de la jeune génération, une fois leur surplus de production vendu qui leur aura rapporté sauront exactement qu'elle sera la quantité de monnaie qu'ils possèderont à la période suivante. Ils devront donc faire en sorte de vendre la quantité nécessaire de leur production, pour obtenir la masse monétaire qu'ils désireront détenir étant vieux. [...]
[...] - Dans ce modèle, la monnaie est émise par le gouvernement qui se limite à cette fonction. La monnaie entre en circulation dans cette économie, par des transferts à la vieille génération en début de période. Il n'y a pas d'héritage possible, ainsi l'argent non dépensé retourne à l'autorité monétaire à la mort de son propriétaire. La jeune génération consomme sa propre production et vend à la vieille génération la partie de sa production qu'elle n'a pas consommée. A la période suivante le gouvernement lui versera de l'argent, proportionnellement aux possessions pré-acquises lors de la vente de son surplus de production. [...]
[...] Si alors prix d'équilibre de la période courante, est connu par la jeune génération qui peut ainsi déterminer la valeur de x. Elle peut par conséquent, anticiper l'offre et m', la valeur de sa masse monétaire à la période suivante, la politique monétaire n'a donc aucun effet sur l'économie réelle. Il est évident que dans ce cas, le théorème classique de la neutralité de la monnaie tient la route. LUCAS nous propose donc le théorème suivant: THEOREME Supposons que avec une probabilité égale à 1. Soit la solution unique de h(y)=V'(y). [...]
[...] La vieille génération est répartie sur ces 2 marchés, de telle sorte que la demande de monnaie totale soit la même sur chaque marché. Les individus d'âge 0 sont assignés stochastiquement sur ces 2 marchés: une fraction de ces agents se trouvent sur l'un des marchés et une fraction se trouve sur l'autre marché. La variable d'allocation ( est une variable aléatoire traduisant l'allocation d'offre sur les 2 marchés. Dès lors, aucun échange ou communication entre les marchés n'est possible. [...]
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