La consommation des ménages a connu de nombreuses mutations depuis le XIXe siècle. D'un revenu de subsistance on est passé à une société de consommation et on assiste à une véritable transformation structurelle de celle-ci, révélé par les travaux d'Ernst Engel. Pour Jean-Baptiste SAY « Traité d'économie politique » (1803) la consommation se définit comme étant la « destruction d'utilités préalablement crées ».
La consommation est un acte qui permet de satisfaire des besoins, elle permet de combler un manque, une insatisfaction. La classification de ces besoins est illustrée par la « pyramide de Maslow » d'Abraham Maslow « A Theory of Human Motivation »(1943), qui propose une hiérarchie des besoins en fonction des revenus, du plus matériel au plus psychologique (besoins physiologique, puis de sécurité, d'estime de soi, d'estime des autres et enfin de réalisation de soi)à noter qu'il est possible de passer au palier suivant, uniquement si le précédent est « satisfait » et que la non-satisfaction soudaine d'un palier inférieur fait « écrouler la pyramide ».
Néanmoins, bien qu'on assiste à une homogénéisation des pratiques de consommation de la part des ménages, leurs implications restent assez différentes selon leurs tranches d'âge, leurs générations, leurs classes sociales et leurs niveaux de vie. On assiste donc à un double processus d'homogénéisation et de différenciation des consommations qui traduit le maintien des clivages sociaux.
[...] La consommation varie selon les classes, les âges, les lieux pour un même revenu. Il n'y a donc pas d'uniformisation de la consommation des ménages, contrairement aux apparences (il y a encore des différences économiques et sociales fortes). Nous allons donc montrer que les différences de consommation due à l'âge ou a la classe sociale traduisent un double processus d'homogénéisation et de différenciation qui maintient les clivages sociaux(B). La consommation varie selon la tranche d'âge de l'individu, en effet une personne âgée ne consomme pas autant qu'un jeune. [...]
[...] On peut ainsi relever des effets de signes dans la consommation pour exprimer son statut selon Jean BAUDRILLARD consommation signe Thorshtein VEBLEN Théorie de la classe des loisirs ».D'après ce dernier, la consommation d'un individu à pour but d'exprimer sa position sociale, c'est une compétition permanente Il faut rivaliser avec les Jones la consommation est provocante, il s'agit de faire un étalage de sa richesse, elle présente donc un caractère ostentatoire. Le consommateur peut refuser les marchandises qui ne contiennent pas une part trop importante de gaspillage ostentatoire Ainsi malgré le fait que les niveaux se soient rapprochés la barrière sociale demeure, ce qui amène une situation contradictoire. On assiste à un double processus d'homogénéisation et de différenciation des consommations. [...]
[...] En deuxième lieu la consommation se socialise. Dans les services, la consommation collective ou socialisée, liée à l'Etat Providence contribuent à l'amélioration quantitative et qualitative des services offerts : massification scolaire, dépenses d'infrastructures, etc. Ces transformations structurelles de la consommation confirment en partie les découvertes d'Ernst ENGEL, statisticien allemand (1821-1896) qui formule, à partir de l'étude des budgets des familles du Royaume de Saxe (1857 et 1891) ce qu'on appelle la loi d'ENGEL : plus le revenu augmente, plus la partie de consommation attribuée à l'alimentation est petite (première loi d'Engel), prolongée en 1875, par Caroll WRIGHT, statisticien Américain, qui ajoute deux nouvelles lois (aujourd'hui attribuées a ENGEL) : La proportion des dépenses de vêtements est stable quelque soit le revenu et plus le revenu augmente plus la part de budget consacrée aux loisirs et à la culture est grande Ainsi, ENGEL effectue une typologie classique d'évolution des dépenses en fonction des revenus, premièrement les biens inférieurs (la conso augmente quand le revenu augmente) puis les biens normaux (la conso augmente moins vite que le revenu), les biens neutres (le poids reste stable quand le revenu augmente) et les biens supérieurs (la conso augmente plus vite que le revenu).Cependant, il existe deux exceptions à cette classification, les biens de Giffen : la demande augmente quand le prix augmente, c'est le cas de certains bien de premières nécessités comme le pain. [...]
[...] De plus, on assiste à une mutation de la distribution : la publicité, les ventes par correspondance apparaissent, en 1852 : création du bon marché en 1932 : Monoprix en 1942 : Edouard Leclerc crée le discount. Selon Max MARTIN : Le corps social n'est pas neutre a l'égard de la publicité Pour John Kenneth GALBRAITH le nouvel état industriel le consommateur est conditionné par les entreprises, les entreprises créent des besoins pour le consommateur. («L'effet de filière inversée Ces évolutions de la consommation bouleversent donc la répartition de la consommation des ménages, des véritables mutations structurelles apparaissent, articulées autour de l'analyse d'Ernst ENGEL. En premier lieu on assiste à une tertiairisation de la consommation. [...]
[...] L'évolution de la consommation se caractérise donc par le passage du revenu de subsistance à la société de consommation. Au XVIIIème siècle la consommation alimentaire était faite essentiellement de pain noir, selon Jean FOURASTIE le niveau de vie d'un indien était égal à celui d'un français par la suite, au XIXème siècle on assiste a une première révolution traduite par le progrès agricole et qui donne pour la première fois accès a la consommation de pain blanc, et de viande (1850).A cette époque l'alimentation représente 80% des dépenses ouvrières. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture