Les mutations de l'agriculture française depuis le début des années 1960 s'expliquent-elles par la libéralisation des échanges dans le monde ?

Thèmes abordés

agriculture, France, politique agricole commune (PAC), révolution agricole, libéralisation des échanges mondiaux, Tarif Extérieur Commun (TEC), agriculture productiviste, manifestations anti-mondialisation

Résumé du document

Au début des années 1960, l'agriculture française est une agriculture archaïque et peu productive, largement héritière des structures d'avant-guerre. Cependant, au début des années 1970, la France est autosuffisante, elle devient même exportatrice. Aujourd'hui, l'agriculture française est une des plus productives du monde et la France est le deuxième exportateur mondial de produits agroalimentaires. Comment en est-on arrivé là ? Dans un premier temps, on peut remarquer que la révolution profonde des structures agricoles coïncide avec la mise en place de la politique agricole commune (PAC) et la libéralisation des échanges dans le pacte du GATT.

Extraits

[...] C'est dans cette optique que le gouvernement encourage le productivisme en protégeant et le producteur et le consommateur. L'ONIB, Office national interprofessionnel du blé, créé en 1936, garantissait un prix raisonnable des céréales aux consommateurs. Dès 1953, la première crise de surproduction explique la généralisation de l'organisation et de la régulation des marchés par l'État. L'État fixe un prix d'intervention auquel il s'engage à acheter ou à financer l'exportation des surplus si les prix sont inférieurs au prix fixé en commun pour l'année. [...]

[...] La libéralisation des échanges a été le catalyseur des mutations structurelles de l'agriculture française qui doit effectuer une nouvelle mutation, celle de l'ouverture. Les critiques émises par les pays concurrents, surtout États- Unis et groupe de Cairns (Australie, Canada, Argentine), ont forcé les réformes de la PAC et la remise en cause du modèle productiviste. Lors des réunions de l'Uruguay Round, les Américains ont obtenu la mise en place de la réduction des subventions et de la production. La décision d'instaurer des quotas laitiers ou des primes à la mise en jachère en sont les conséquences. [...]

[...] Le nombre d'exploitations diminue et leur taille augmente (reprise du remembrement), la productivité s'accroît grâce à l'utilisation des engrais et de la mécanisation et aux coopératives d'utilisation de matériel agricole (CUMA). Les agriculteurs, organisés dans de nouvelles formes de travail (GAEC, coopératives) s'intègrent peu à peu aux circuits commerciaux puis à ceux de la grande distribution. La perspective des exportations sur les marchés européen et mondial a peu à peu façonné un nouvel espace agricole français. À grande échelle, les superficies des exploitations cultivées ont grandi, les parcelles se sont géométrisées, les haies ont disparu. [...]

[...] Les mutations de l'agriculture française depuis le début des années 1960 s'expliquent-elles par la libéralisation des échanges dans le monde ? Introduction Au début des années 1960, l'agriculture française est une agriculture archaïque et peu productive, largement héritière des structures d'avant- guerre. Cependant, au début des années 1970, la France est autosuffisante, elle devient même exportatrice. Aujourd'hui l'agriculture française est une des plus productives du monde et la France est le deuxième exportateur mondial de produits agro-alimentaires. Comment en est-on arrivé là ? [...]

[...] De plus en plus, l'on voudrait séparer l'espace des productions intensives et des grandes entreprises agricoles des espaces agricoles peu rentables économiquement pour l'agriculture, mais essentiels pour les activités de récréation. C'est dans cette perspective qu'est menée en France la réflexion sur les nouvelles fonctions de l'agriculteur, producteur de beaux paysages de vacances, paysagiste et jardinier de paysages ruraux tout autant ancrés dans nos mémoires que rêvés. Cultiver autrement n'est-ce pas une réponse aux mutations non voulues, abusives de cette activité dans le cadre d'une libéralisation mal contrôlée des échanges ? [...]