Ces vingt-cinq dernières années, on a beaucoup parlé de l'immigration comme ayant des effets économiques négatifs : accentuation du chômage, coût social important.
Renversement peut-être dans les 25 prochaines années : besoin de main-d'œuvre pour soutenir la croissance économique, contrecarrer le vieillissement de la population et les problèmes financiers du système de retraite.
[...] Au total, il est souvent difficile de faire un bilan net de tous les effets positifs et négatifs des migrations internationales. Mais il y a un économiste qui l'a fait par exemple pour les Etats-Unis, Borjas. Il essaie de tenir compte de tous les effets et au total pour l'économie américaine il y a un gain de du PIB, soit 10 milliards de dollars lié aux phénomènes migratoires. C'est un gain très faible, il faut quand même le reconnaître. Mais la tendance des études est toujours de montrer un petit gain, ce qui veut dire au minimum que les migrations ne sont pas un problème économique pour les pays développés, un risque de perdre gros. [...]
[...] Ce qui est un substitut à la migration des travailleurs des pays concernés vers l'Union européenne. Si le commerce des marchandises était interdit, la seule solution pour bénéficier d'une main d'œuvre rare chez nous serait de recourir à l'immigration. Comme nous sommes dans une situation où l'échange est possible, mais est entravé par des politiques protectionnistes, cela expliquerait notre situation mixte dans laquelle on échange avec les pays abondants en facteur travail, en même temps qu'existent des flux migratoires avec ces pays. [...]
[...] I Les déterminants des mouvements migratoires Pourquoi ces migrations de main d'œuvre existent-elles ? Il y a deux types d'incitation. Les unes proviennent du pays d'accueil qui a besoin de main d'œuvre, besoin de voir sa population augmenter (‘pull') et les autres de la situation dans le pays d'origine, comparée au pays d'accueil, qui donnent l'envie à des gens de partir (‘push'). Mais il faut garder deux choses à l'esprit : - Emigrer ce n'est pas en soi souhaitable et chacun préfère vivre dans son pays, avec sa famille, ses proches, dans son environnement culturel. [...]
[...] Même l'argent qui est renvoyé dans le pays d'origine revient en partie via des achats de produits importés. Le bilan économique n'a donc pas de raison d'être négatif. Il y a dans l'histoire des exemples d'arrivée massive d'un supplément de population. C'est le cas par exemple du rapatriement en métropole des pieds noir d'Algérie, un épisode douloureux de l'histoire de France. Ils étaient plus d'un million et leur rapatriement s'est fait en quelques mois au printemps 1962. Ils ont dû s'intégrer dans le marché du travail de la métropole. [...]
[...] Mais ce déséquilibre sera plus ou moins important en fonction des tendances démographiques. Et la variable qui peut servir d'ajustement, ce sont les migrations. Car du côté des naissances et des taux de fécondité, les changements ne peuvent qu'être lents. Et si l'on place la crise à un horizon de 50 ans, il faudrait que les changements démographiques au niveau des naissances se produisent maintenant et dans les 20 années à venir pour avoir un effet au moment souhaité. Les mouvements migratoires eux permettent un ajustement beaucoup plus rapide, puisque les personnes susceptibles de rejoindre la population active française sont des actifs dans d'autres pays. [...]
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