« Le cap des 100 millions [de pauvres] ayant accès aux services de la microfinance pourrait être franchi d'ici un an ». Cet extrait d'article date de 2005, aujourd'hui cet objectif a été atteint et le nombre de personnes bénéficiant de la microfinance ne cesse de croître. À ce titre le créateur du microcrédit, Muhammad Yunus, a été récompensé, le 10 Décembre dernier à Oslo, du prix Nobel de la paix.
Muhammad Yunus, né en 1940, est issu d'une famille aisée du sud du Bangladesh. Il a donc pu accéder à une faculté facilement, son diplôme d'économie en poche il s'envole pour les États-Unis où il passe un diplôme de troisième cycle d'économie et y apprend l'économie du développement entre 1965 et 1969, enfin il devient professeur d'économie dans une université du Tennessee en 1970.
En revenant des Etats-Unis en 1972, après que le Pakistan oriental ait fait sécession et devienne le Bangladesh, Muhammad Yunus découvre la misère ambiante due à la famine qui décime près de 1,5 million de personnes ; en 1976, M. Yunus décide d'aider ces populations dangereusement démunies.
Pour cela, lui vient l'idée de fournir des crédits à ces personnes, principalement aux femmes, car dans son idée si l'argent est prêté aux femmes il a plus de chances de profiter à la famille et aux enfants que si il est prêté aux hommes. Ainsi, il crée sa propre banque en 1983 : la Grameen Bank. Le principe de cette banque c'est d'offrir des prêts et des services bancaires (assurances, épargne,…) à des personnes pauvres et qui ne sont donc pas en mesure d'offrir les garanties exigées par les établissements bancaires traditionnels. A l'aide de ces prêts (qui sont en moyenne de 300 $ par personne) et services bancaires les utilisateurs vont pouvoir démarrer une petite activité génératrice de revenus et les prêts sont ensuite remboursés par les revenus dégagés de l'activité entreprise.
L'organisation des prêts est simple : un groupe désigne cinq femmes qui vont être responsables conjointement de la dette de tous les membres du groupe ; un autre emprunt n'est à terme possible que si tous les membres du groupe remboursent leurs dettes, les remboursements sont hebdomadaires et les montants prêtés progressent selon les remboursements des emprunteurs. Cette gestion collective permet de meilleurs résultats qu'une gestion individuelle, en effet les personnes d'un même village se connaissant bien et les prêts étant gérés en assemblées cela renforce l'entraide pour rembourser ainsi que la pression vis-à-vis des autres membres du groupe de rembourser.
Les chiffres semblent montrer que cette innovation est une solution décisive à la pauvreté, ainsi selon la Banque Mondiale 3264 institutions de microcrédits engendreraient plus de
100 millions de crédits aux pauvres du monde. Néanmoins, d'autres observateurs estiment non seulement que ces organismes ne sont pas des acteurs primordiaux de la lutte contre la pauvreté mais en plus que leurs activités n'aident pas les plus pauvres et parfois même les plongent dans de situations critiques. On peut donc se demander :
Le microcrédit est-il réellement utile pour lutter contre la pauvreté ?
Nous verrons dans un premier temps que cette utilité est effective (1), puis dans un second temps que malgré des améliorations manifestes l'apport du microcrédit est à relativiser (2).
[...] La prolifération de ces systèmes sur toute la planète est également à relativiser. En effet, bien que l'extension aux pays pauvres ait plutôt bien fonctionné, celle vers les pays du Nord eut très peu de répercussions. Jacques Chirac a ainsi précisé que pour libérer le potentiel de la microfinance il fallait adapter les normes bancaires et internationales aux réalités de la microfinance ; dabs les pays du Nord ou la majorité de la population est riche l'importation de ces systèmes de façon normale, moins d'impact mais même pour les pauvres des pays riches cela s'avère difficile de sortir de la pauvreté. [...]
[...] À ce titre le créateur du microcrédit, Muhammad Yunus, a été récompensé, le 10 Décembre dernier à Oslo, du prix Nobel de la paix. Muhammad Yunus, né en 1940, est issu d'une famille aisée du sud du Bangladesh. Il a donc pu accéder à une faculté facilement, son diplôme d'économie en poche il s'envole pour les États-Unis où il passe un diplôme de troisième cycle d'économie et y apprend l'économie du développement entre 1965 et 1969, enfin il devient professeur d'économie dans une université du Tennessee en 1970. [...]
[...] Si on prend l'exemple de la Grameen Bank, cette dernière est détenue à 90% par ses emprunteurs (dont 97% sont des femmes) gage d'une certaine sécurité pour les bénéficiaires des microcrédits, les 10 derniers pourcents appartiennent au gouvernement. Les prêts que la Grameen consent sont remboursés à le système mis en place par Muhammad Yunus et ses collaborateurs fonctionne donc très bien. La Grameen aide également le pays tout entier puisqu'elle contribue pour du PNB (Produit National Brut) malgré que le Bangladesh soit un des PMA (Pays les Moins Avancés) du globe avec 250 $ par habitant. Enfin, elle travaille pour près de villages du Bangladesh. Par ailleurs, M. [...]
[...] - Le Nobel de la paix au banquier des pauvres, par Fabrice Rousselot Journal Libération du Vendredi 13 octobre 2006. - Micro finance, mode d'emploi, par A. H. L., Journal Libération du Vendredi 13 octobre 2006. - Mohammed Yunus, prêteur d'espoir par Christian Losson, Journal Libération du Samedi 14 octobre 2006. - Une aide qui ne rime pas avec philanthropie, par Christian Losson, Journal Libération du Samedi 14 octobre 2006. [...]
[...] Au-delà de cette dépendance, on peut craindre une dérive vers une utilisation commerciale de ces organismes. Ainsi, Muhammad Yunus fixe-t-il les taux de la Grameen Bank à 20% alors que les ONG qui la finance ne réclament que 4%. Mais M. Yunus assume parfaitement son social bizness comme il l'appelle lui-même, en arguant qu'une banque se doit de dégager des bénéfices pour ses propriétaires, en l'occurrence les pauvres ; de plus, les taux d'intérêt sont élevés parce les risques le sont aussi, les organismes qui fournissent des microcrédits ne font pas des dons mais des prêts, ce sont des banques et non pas des ONG. [...]
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