Que l'on ne nous dise pas, une fois encore, que personne n'avait su prévoir l'avis de tempête qui menace aujourd'hui l'économie mondiale. Il reste vrai que personne n'est capable de prédire le chiffre exact de la croissance ou de le rythme précis d'évolution des prix, et encore moins la date d'un retournement de la conjoncture. Mais les tendances qui affectent depuis plusieurs trimestres l'économie mondiale étaient, elles, clairement discernables. Plusieurs universitaires de renom, notamment aux Etats-Unis Paul Krugman, et John Makin de l'American Entreprise Institute ainsi que de nombreux économistes de banques en Grande-Bretagne et en Allemagne, avaient souligné depuis longtemps la sévérité de la crise japonaise. Plus grave que ce que l'on pensait au départ, elle allait affecter inévitablement les économies américaine et européennes. D'autre part, les spécialistes de la finance jugeaient le plus souvent que les marchés boursiers avaient atteint des niveaux insoutenables et feraient tôt ou tard l'objet d'une correction majeure à la baisse
[...] Des mesures protectionnistes ou visant à réduire la mobilité des marchés de capitaux pour sauvegarder le dirigisme de change ne peuvent que nous conduire à une profonde dépression mondiale Introduction Que l'on ne nous dise pas, une fois encore, que personne n'avait su prévoir l'avis de tempête qui menace aujourd'hui l'économie mondiale. Il reste vrai que personne n'est capable de prédire le chiffre exact de la croissance ou du rythme précis d'évolution des prix, et encore moins la date d'un retournement de la conjoncture. [...]
[...] A priori hostiles aux marchés ils continuent à prôner le dirigisme de change, l'Euro n'étant que sa forme actuelle qui a pris le relais de l'étalon-or des années 30. Plutôt que de renoncer à ce dernier avatar du dirigisme des prix, dont les ravages viennent d'être avérés en Thaïlande et en Corée, en Argentine et demain en Chine, ils proposent de rétablir le contrôle des changes, ou à tout le moins d'imposer les mouvements de capitaux internationaux pour les ralentir et les amoindrir. [...]
[...] A l'époque, les dirigeants français suivis par d'autres européens ne voyaient de salut que dans l'Etalon-or et condamnaient sans relâche les "dévaluations compétitives", source, à leurs yeux, de tout le mal. Barry Eichengreen a montré de façon convaincante la responsabilité de ce système dans le passage de la crise de 1929 à la grande dépression des années suivantes. Les parités de change "définitivement fixes" jouent aujourd'hui pour les pays de l'Euroland le même rôle que le Bloc-or dans l'entre-deux guerres. Elles s'opposent à la reflation et en pénalisant la croissance européenne, elles contribuent à aggraver la crise mondiale. [...]
[...] D'où un marasme chronique, une politique financière insuffisamment expansionniste qui a fini par faire éclater la "bulle" des marchés d'actifs, mais sans effet positif sur une économie réelle toujours aux prises avec des excès de capacité non purgés. Les capitaux japonais se sont engouffrés, avec des fonds américains et européens, vers les autres "dragons" de la région, déterminant un surinvestissement d'autant plus dangereux que ces pays ont fixé, "définitivement", la parité de leurs monnaies par rapport au dollar, interdisant à l'exportation de venir soulager la pression des excédents de production. Lorsque les parités sont devenues trop manifestement irréalistes, en Thaïlande ou en Corée, les crises de change sont intervenues, sanctionnant ces erreurs de politique. [...]
[...] Dans une telle situation l'épargne excédentaire ne se dirigeant plus vers l'investissement réel s'oriente à l'international et vers les placements financiers, ce qui détermine les flambées de prix des actifs observées dans les années 90. C'est en somme le contraire de ce qui a été réussi par les Etats-Unis dans les années 80. Les entreprises y ont mis en œuvre une courageuse restructuration pendant que les autorités publiques pratiquaient des déficits massifs qui ont opéré une relance keynésienne de l'économie avec l'aide du Système fédéral de réserve qui se lançait dans une politique d'argent à bon marché avec des taux d'intérêt d'intervention au voisinage de zéro qui ont permis une baisse substantielle du dollar dans la phase initiale de l'opération. [...]
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