L'épargne est la fraction du revenu qui n'est pas attachée à la consommation immédiate, c'est la partie du revenu qui ne se détruit pas immédiatement et peut être assimilée dans divers cas à un placement dans une banque, à une thésaurisation ou à un investissement. L'épargne est déterminée par le revenu : sa part dépend de ce que les agents dépendent en consommation courante. Aussi, si un agent se voit dans l'impossibilité de satisfaire sa consommation sans passer par des emprunts, il n'épargnera pas.
La première considération pour appréhender l'épargne est celle de l'identité des épargnants. Le sens commun assimile en effet trop rapidement les épargnants aux ménages. Or, les ménages sont loin d'être les seuls épargnants. Les entreprises, les administrations ou encore les associations épargnent également. La différence entre l'épargne et la consommation fait l'objet de conventions qui, comme toutes les conventions, peut prêter à discussion.
Le rôle premier de l'épargne, celui de - « financer l'économie nationale » - a perdu beaucoup de sa pertinence du fait de la mondialisation, du développement des marchés financiers et de l'implosion des systèmes de protection sociale. Elle continue pourtant à servir de base aux politiques menées dans ce domaine.
En réalité, aujourd'hui, le vrai rôle de l'épargne est de permettre aux ménages de lisser leur consommation dans le temps et de se prémunir contre les risques personnels et professionnels. Ce décalage provoque des distorsions et des biais - mauvaise allocation des actifs, préférence excessive pour le court terme, insuffisance de rendement - nuisibles aussi bien aux épargnants qu'à l'ensemble de l'économie.
[...] Ainsi, lorsque les taux d'intérêt réels s'avèrent être bas, le stock de capital s'accroît, les salaires réels sont du même coup revus à la hausse et la consommation augmente. L'impact de l'épargne serait ainsi majoritairement bénéfique sur le niveau du PIB. L'épargne encourageant l'innovation et le développement L'épargne prend également en compte le capital immatériel et les externalités. Celle-ci peut en effet répondre aux besoins d'investissements des entreprises par le biais du crédit, et ainsi favoriser l'innovation, la recherche et le développement d'un secteur économique précis. [...]
[...] On retrouve cette idée d'excès d'épargne chez des auteurs comme Thomas Robert Malthus au XVIIIe siècle ou chez le français Sismonde de Sismondi au XIXe siècle. Si le volume d'épargne est excessif on se retrouve avec un fléchissement de la demande introduisant un processus déflationniste. Pour Keynes, l'investissement supplémentaire entraîne l'apparition d'un supplément de revenu générateur d'une épargne équivalent à l'investissement initial (ce par le multiplicateur d'investissements). A l'inverse des libéraux, une hausse de l'épargne n'est pas forcement synonyme de croissance future puisqu'elle réduit la consommation et donc la production et les revenus, et par cela encore la consommation. [...]
[...] Mais depuis 2003, notre pays se trouve à nouveau en besoin de financement, à cause essentiellement de la dégradation de ses comptes extérieurs qui a commencé dès 2001. Autres exemples, les déficits jumeaux des États-Unis sont pratiquement une constante de l'histoire économique contemporaine de ce pays. Mais, alors qu'hier le financement de ces déficits était un financement Nord-Nord, il est devenu majoritairement aujourd'hui un financement Nord-Sud, avec le développement des pays émergents et la montée en puissance des économies de la Chine et de l'Inde. [...]
[...] En guise d'exemple, on peut voir que le taux d'épargne en France est traditionnellement élevé. Il était actuellement de l'ordre de 19% du PIB français selon les chiffres de l'OCDE de 2004. C'est l'un des niveaux les plus élevés des pays d'Europe, dépassant même celui de la première puissance mondiale : les États-Unis. D'une manière générale, il apparaît que le comportement d'épargne des ménages français tend à marquer une aversion prononcée au risque. Les ménages ont en effet tendance à privilégier des modes de valorisation de leur épargne peu volatile, mais aussi peu rentable : notamment les comptes à vue sur livrets, qui privilégient le motif de précaution. [...]
[...] On a d'ailleurs observé une constance de l'épargne dans sa forme au XIXe siècle, ceci en l'absence alors de toute politique étatique. Le facteur déterminant dans la gestion de l'épargne reste au final le revenu réel. Dans les années 70' on a vu par exemple certaines politiques de l'Etat concernant l'épargne se voulant contenir l'inflation. On a ainsi connu une exonération totale des plans d'épargne à long terme, des avantages aux plans d'épargne logement, un aménagement de l'impôt sur le revenu . [...]
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