L'économiste américain et prix Nobel de 1987 Robert Solow a déclaré dans un article du journal Le monde (3 janvier 2000) qu'"un bon modèle économique doit être à même d'expliquer un grand nombre de faits en ne faisant appel qu'à un nombre restreint d'hypothèses". D'après cette définition, on peut se questionner sur l'existe possible ou non de « bons modèles » économiques.De prime abord, il semblerait que le modèle de l'homo oeconomicus qui est apparut dans le dernier quart du XIXe siècle et qui est à la base du système d'analyse économique moderne soit un « bon » modèle puisque c'est grâce à lui que sont simplifiés et expliqués les différents problèmes économiques. On peut cependant se demander si l'homo oeconomicus est une fiction utile. C'est-à-dire si cet homme imaginaire inventé par les économistes néo-classiques est à même d'expliquer avec précision et véracité les comportements économiques des individus de la société moderne.En effet le principe même d'une fiction est d'être une chose éloignée de la réalité. Dans ce cas comment peut-on analyser le comportement d'êtres réels et individuels au travers d'un modèle unique représentant un homme économiquement idéal mais tout aussi irréel que l'est l'homo oeconomicus. Il est alors légitime de se demander : dans quelles mesures l'homo oeconomicus est-il une fiction utile ? Nous aborderons tout d'abord les différentes caractéristiques de l'homo oeconomicus afin de comprendre en quoi il peut être utile à l'économie malgré sa fictivité apparente puis nous verrons dans une seconde phase la pertinence des réponses qu'il apporte aux problèmes économiques et ses limites.
[...] L'utilité peut être définie de manière cardinale (biens associés à des valeurs différentes) ou bien ordinale (biens classés les uns par rapport aux autres).On peut ensuite tracer la courbe de la fonction d'utilité qui traduit l'utilité du bien X en fonction de sa quantité. Cette nouvelle approche des choix du consommateur a notamment permis d'apporter une solution au problème de la valeur. Ainsi on voit bien que le problème posé n'est pas de savoir s'il y a une véritable corrélation entre le modèle postulé et la réalité du monde économique mais plutôt de vérifier l'exactitude des réponses que ce modèle apporte aux différentes questions économiques. [...]
[...] On voit donc que l'introduction du modèle de l'homo oeconomicus dans l'analyse économique a permis de la faire progresser notablement. Cependant il n'en reste pas moins que certains économistes eux-mêmes critiquent cette théorie. Keynes par exemple remet en cause le principe de la théorie néo-classique selon laquelle l'individu dispose d'une information parfaite et sans coût. Selon lui, l'individu ne possède ni les moyens intellectuels ni les moyens matériels de connaître tous les détails concernant sa décision finale et il agit toujours en ne connaissant pas de manière exhaustive les coûts et avantages de son action. [...]
[...] En effet en ne considérant pas que les agents s'appuient sur des raisons qui donnent sens à leur action, cette théorie permet aux économistes de ne pas prendre parti dans le choix des consommateurs et donc de rester dans une stricte analyse économique. Cependant il serait peut-être possible d'intégrer dans les outils permettant de résoudre les problèmes économiques des données prenant en compte d'autres motivations que la maximisation de l'utilité. Par exemple en intégrant dans la fonction d'utilité d'un individu les préférences des autres. [...]
[...] Il est alors légitime de se demander : dans quelles mesures l'homo oeconomicus est-il une fiction utile ? Nous aborderons tout d'abord les différentes caractéristiques de l'homo oeconomicus afin de comprendre en quoi il peut être utile à l'économie malgré sa fictivité apparente puis nous verrons dans une seconde phase la pertinence des réponses qu'il apporte aux problèmes économiques et ses limites. I Une fiction éloignée de la réalité mais permettant d'approfondir l'analyse économique Dans cette partie nous allons essayer de montrer comment l'homo oeconomicus peut être utile à l'analyse économique malgré le fait qu'il ne soit qu'une fiction irréaliste. [...]
[...] Ainsi, on a vu que l'homo oeconomicus est bien une fiction puisqu'il représente un homme irréel créé de toutes pièces par les économistes de la fin du XIXe siècle. C'est une représentation, un modèle qui permet de simplifier, de cadrer l'analyse du comportement des agents économiques. En ce sens l'homo oeconomicus est donc une fiction utile puisqu'il permet d'expliquer les problèmes économiques au travers de modèles simples incluant les outils mathématiques.Cependant on a pu s'interroger sur la pertinence des réponses apportées. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture