La formalisation des comptes nationaux à travers la création du PIB par Simon Kuznets et son groupe d'experts a été conçue initialement comme un instrument de pilotage de l'économie nationale. En effet, il mentionne dans son rapport que ce n'est pas un outil de mesure du bien-être. En conséquence, pourquoi reprocher à présent au PIB de ne mesurer que ce pour quoi il a été conçu ? Le problème, nous allons le décrire est lié à une interprétation erronée et persistante, un glissement de l'assimilation de la croissance au progrès et au bien-être.
D'autre part, le PIB est censé rendre compte du niveau de production d'un pays, entendu comme les richesses créées en ce pays, toutefois il est critiqué à ses fondements par sa manière de comptabiliser les activités marchandes, au volume non négligeable d'activités qui lui échappent, outre celles qu'il n'a délibérément pas choisi de chiffrer et enfin par les contradictions qu'il porte en lui. Nous allons ici en faire état.
[...] Dans la mesure où les fondateurs de la mesure du PIB (Produit intérieur brut) avaient averti que l'indicateur ne mesurait pas le bien-être, que reproche-t-on au PIB ? La formalisation des comptes nationaux à travers la création du PIB par Simon Kuznets et son groupe d'experts a été conçue initialement comme un instrument de pilotage de l'économie nationale. En effet, il mentionne dans son rapport que ce n'est pas un outil de mesure du bien-être. En conséquence, pourquoi reprocher à présent au PIB de ne mesurer que ce pour quoi il a été conçu ? [...]
[...] En cause des oreilles sourdes à la mise en garde de Simon Kuznets qui concluait son rapport ainsi: mesure du revenu national telle que celle que nous avons définie ci-dessus peut difficilement servir à évaluer le bien-être d'une nation”. Il peut ainsi se dégager de toutes responsabilités quant à ces attentes non assouvies et déplorées d'un PIB multi usages, imputables à une interprétation excessive de celui-ci comme performeur de croissance, elle-même stigmatisée comme symbole du progrès. Il est attaqué aussi, dans les fondements de ce qu'il est, à savoir une mesure de la production, soit des richesses crées dans un pays x sur une année là où des contradictions surprenantes surgissent. [...]
[...] Archives numériques de la revue Alternatives Economiques (début d'articles). [...]
[...] Il est important de rappeler que cet indicateur constitue la seule référence véritablement utilisée dans les centres de décisions politiques, telle est sa suprématie. Que ces reproches soient qualifiés d'infondés ou non selon les points de vue, les intérêts en jeu, ils ne sont pas restés comme en apesanteur dans l'air du temps, mais ont donné lieu à des actions constructives. Si l'attrait de départ d'identifier dans la variabilité du PIB une manifestation du progrès, et faute d'avoir détrôné cette considération impropre, les travaux s'orientent aujourd'hui pour le compléter par d'autres indicateurs et appréhender ainsi le progrès sous toutes ses dimensions. [...]
[...] Le PIB est généralement réprouvé par le fait qu'il ne mesure pas le bien- être; mais du point de vue selon lequel initialement son objectif n'est pas celui-ci, cette critique sous-tend un malaise plus profond. En effet, le reproche adressé est davantage celui d'être devenu un saint pilier vers lequel les politiques économiques mondiales ont convergé où, les états l'ayant érigé en juge absolu du succès ou de l'échec des politiques publiques, y ont vu l'outil suprême de guidage conjoncturel de la décision publique et des choix privés de ce dernier. [...]
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