Depuis une trentaine d'années, la question du chômage est centrale dans les pays développés, dans le sens où elle a des conséquences économiques évidentes mais aussi sociales. Aujourd'hui, le taux de chômage est élevé en France, touchant 9,1% de la population (au 2e trimestre 2009).
Le chômage est une notion définie et calculée par le Bureau International du Travail (ou BIT), d'après laquelle est chômeur tout individu sans emploi, à la recherche d'un emploi et disponible pour en occuper un. Pour faire diminuer ce taux inquiétant de chômeurs, les pouvoirs publics adoptent depuis une quinzaine d'années une politique de réduction des charges sociales sur les bas salaires.
Mais que sont ces charges sociales ? Elles sont l'ensemble des versements effectués par les employeurs pour alimenter la Sécurité sociale et divers organismes et sont liées aux salaires distribués par l'entreprise. Dans ce sens elles s'incluent dans le coût du travail pour une entreprise (avec le salaire de ses employés).
Pour les économistes libéraux, ce coût du travail est considéré comme le déterminant principal du volume de l'emploi et du chômage. Ainsi, un taux de chômage trop important pour certains groupes d'employés, comme les employés non qualifiés, signifie que leur coût est trop important face à leur apport dans la production. La baisse des charges sociales pour les bas salaires permet de garantir un niveau stable de rémunération directe (le salaire peut ainsi rester au même niveau, tout en réduisant le coût du travail). Les charges pesant sur les bas salaires sont donc réduites ou supprimées, ou bien des subventions (ou des primes) sont accordées à l'occasion de la création d'emplois pour les travailleurs non qualifiés.
Il convient donc de se demander comment la baisse des charges sociales dans le coût du travail peut être une solution au problème du chômage ?
[...] Les mesures de réduction du coût du travail par une diminution des charges sur les bas salaires peuvent avoir des effets positifs sur la création de ce type d'emploi. Malheureusement, elles ne seraient réellement efficaces qu'associées à une refonte totale du système de redistribution étatique actuel, qui fait le particularisme français, afin d'en limiter les effets néfastes directs (comme la baisse générale des salaires et la précarisation de l'emploi) et indirects (comme une baisse de la demande qui serait fatale pour les entreprises). [...]
[...] De la même manière, cette baisse des charges sociales ne serait en fait pas aussi bénéfique pour l'entreprise qu'on pourrait le supposer. En effet, une baisse des charges sociales ne garantit pas une hausse de l'investissement (voir entraine le contraire, à cause d'une diminution de l'incitation à la formation Brute de Capital Fixe). À un niveau macro-économique, cette baisse provoquerait indirectement un effet pervers sur la consommation (par une baisse de la possibilité étatique de redistribution et de financement de la protection sociale) et donc sur la demande. [...]
[...] Dans une telle optique, c'est la baisse des charges sociales du coût salarial qui apparaît comme déterminante dans la reprise de l'emploi. De la même manière, une baisse du coût du travail par rapport au capital se traduirait par une augmentation de la demande de travail pour les personnels non qualifiés. Celle-ci entraînerait à son tour une baisse de productivité s'il s'agissait du même travail fait par un employé qualifié, donc il en résulte une augmentation de la demande d'emploi. [...]
[...] En effet, pour les mêmes raisons que pour l'embauche, les employeurs substitueront le capital au travail ou délocaliseront leurs productions vers des pays où les coûts seront plus faibles. Un coût de travail trop important (charges sociales et SMIC) entraînera dont une augmentation du chômage, en particulier pour les ouvriers pas ou peu qualifiés. C'est pour cela que les pouvoirs publics entreprennent des mesures de réduction des charges sociales (qui représentent 45% du coût du travail) depuis les années 1990, en particulier sur les bas salaires. [...]
[...] On peut donc en conclure qu'il n'y a pas de baisse dans la catégorie des emplois non qualifiés, mais une augmentation de l'offre (soit plus d'individus non qualifiés sur le marché qu'en 1982, mais surtout un déversement des employés qualifiés vers des emplois non qualifiés à cause de l'absence de débouchés dans leur secteur d'activité premier). Cette baisse des charges sociales peut aussi avoir des effets néfastes, non seulement pour les individus non qualifiés mais aussi pour tout le marché de l'emploi. En effet, de telles mesures entraînent plusieurs conséquences négatives, et tout d'abord un effet de substitution. Il a été remarqué par plusieurs économistes qu'une baisse des charges sociales sur les bas salaires visant à stimuler l'emploi moins qualifié ne fait que déplacer le problème. [...]
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