Malthus disait : « La nature est d'une effrayante générosité ». Cette générosité doit cependant être remise en question. En effet, il convient de regarder avec attention les effets de cette générosité concernant la population humaine et sur l'économie. Entre effets supposés et vérifiés, directs et indirects, il est souvent difficile de déterminer la véritable influence sur l'économie. Nous verrons donc en premier lieu que la croissance de la population peut être un handicap économique, freinant la croissance, puis nous essayerons de comprendre comment elle peut toutefois être un stimulant. Enfin, nous verrons que la nature de l'objectif à atteindre peut remettre en cause toute analyse en terme de croissance économique.
[...] Une croissance démographique n'est donc un handicap qu'à partir du moment où elle est supérieure à la croissance économique. Inversement, toute croissance économique négative n'est pas signe d'une détérioration du niveau de vie. Prenons les prévisions pour la Japon. Etant donné sa démographie actuelle, la population japonaise va fortement décroître jusqu'en 2050. Ceci entraînera donc une baisse de la production, c'est-à- dire une croissance négative. Cependant, tant que la baisse de la production est inférieure à la baisse de la population, le produit par tête augmente (avec il est vrai quelques problèmes collatéraux). [...]
[...] Toutefois, ces théories négligeaient l'aspect stimulant de la croissance démographique : les marchés sont dynamisés et la production est soumise à la pression créatrice. Ces débats mettent en scène l'économie dans son ensemble. Néanmoins, il peut sembler plus pertinent de réfléchir en termes de produit par tête, de bonheur social et de cadre de vie : le débat théorique marginalise le Bonheur Intérieur Brut. Pour poser le problème correctement, il faut donc se débarrasser de l'idée que la population serait la variable d'ajustement. [...]
[...] A contrario, une faible croissance démographique en France semble être une des causes de la faible croissance économique. La situation est la même en Allemagne actuellement. Une hausse de la population peut avoir des effets indirects positifs : la construction d'écoles, d'hôpitaux, n'en déplaise aux malthusiens, n'est pas improductive ; elle permet en outre d'améliorer le niveau de la main d'œuvre et de faciliter la diffusion du progrès technique. L'un des gros défauts des théories malthusiennes est en effet de sous estimer la portée du progrès technique. [...]
[...] Comme le faisait remarquer Malthus, on assiste alors à une paupérisation : les revenus sont accaparés par une élite alors que les masses subsistent dans la pauvreté et le chômage. Elles ne survivent d'ailleurs parfois que quand l'aide extérieure arrive. On ne peut nier qu'une hausse rapide de la population mette sous pression l'économie. Mais à ce titre, n'est-elle pas alors davantage un moteur qu'un frein ? Une hausse de la population peut avoir des effets dynamisant pour le marché. [...]
[...] Il est vrai que les ressources ont été insuffisantes dans les îles britanniques. En 1848, the Great Potato Famine décime l'Irlande. En Angleterre, l'absence de famine peut s'expliquer par la possibilité d'importation de céréales du continent ou des Etats-Unis après l'abolition des Corn Laws, mais aussi par la très forte émigration de ces années. Sans ces deux phénomènes, la mortalité se serait certainement accrue. La deuxième idée est que la mortalité n'a pas eu lieu mais que la paupérisation s'est développée. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture