Le mercantilisme est un courant de pensée qui a dominé l'activité économique du XVIe siècle au XVIIIe siècle, période où les monarchies absolues européennes font triompher le principe de l'Etat Nation. Le mercantilisme correspond à un moment de la rationalité économique.
Il ne s'est jamais présenté comme une doctrine économique d'ensemble, mais plutôt comme un ensemble de courants, apparus de manière parallèle dans différents pays d'Europe, et qui fondèrent des expériences nationales diversifiées. En effet, on identifie trois types de mercantilisme dans la pensée économique : le bullioniste, fondé sur l'appropriation de l'or et qui caractérise l'Espagne conquérante ; le commercial qui prône l'accroissement des richesses par l'échange et qui s'est surtout développé en Angleterre ; le manufacturier qui correspond à l'un des axes de la politique économique menée en France par Colbert.
En ce qui concerne le mercantilisme français, Montchrestien publie en 1616, le Traité d'économie politique dans lequel il résume les préoccupations mercantilistes de la manière suivante : « il faut de l'argent et n'en n'ayant point de notre cru, il faut en avoir des étrangers ». Cet ouvrage est l'un des plus représentatif de la doctrine mercantiliste.
Nous nous demanderons en quoi consiste le mercantilisme français, dans quelles mesures il a marqué la France.
Pour répondre à cette problématique, nous étudierons successivement les principes du mercantilisme français, ses applications, puis nous nous intéresserons à ses critiques ainsi qu'à son déclin.
[...] Critiques et déclin du mercantilisme Critiques du mercantilisme 1. Boisguillebert et Vauban Pierre de Boisguilbert (1646-1714) et Sébastien Vauban (1633-1707) font partie des premiers a critiquer le mercantilisme. Voici les critiques qu'ils adressent au mercantilisme : Les impôts excessifs : Selon Vauban, ces derniers stérilisent les meilleurs terres. L'abandon de l'agriculture au profit de l'industrie : Boisguillebert voit la richesse non pas dans la monnaie mais dans les "fruits de la terre", et considère que l'agriculture joue un rôle moteur dans le fonctionnement d'un circuit qui relie les "laboureurs et marchands" au "beau monde". [...]
[...] Ils critiquent l'interventionnisme en matière de prix et les manipulations monétaires. Pour eux, outre leur volonté de libéraliser les échanges, la richesse ne s'assimile pas à la monnaie, c'est à dire à l'or et à l'argent accumulés comme pour les mercantilistes, mais bien à l'ensemble des biens permettant de satisfaire les besoins humains. Comme Boisguillebert et Cantillon, les physiocrates expliquent la création de richesse à partir de l'agriculture, mais pour eux, la richesse nette est créée exclusivement par l'agriculture, les activités manufacturières ne procédant qu'à la transformation des produits agricoles et ne créant pas de valeur car, selon les physiocrates, la valeur de ce qu'elles fabriquent est égale à la valeur de ce qu'elles consomment. [...]
[...] Ils sont amenés à exagérer leur nationalisme, et même à le renforcer en l'opposant à celui des autres peuples. Dans un sens, nous pouvons donc bien dire que nous assistons à un germe de guerre. Néanmoins, les mercantilistes sont conscients des inconvénients et des dangers de la guerre. Selon eux, la guerre cause la ruine du pays, même si ce dernier en sort vainqueur. Il préfèrent la lutte économique à la lutte militaire qui atteint toutes les forces vives du pays. [...]
[...] Le développement du commerce en Europe a permis un accroissement des richesses. La richesse est constituée de métaux précieux qu'il faut accumuler, c'est à dire thésauriser. Pour cela il convient d'avoir un accès direct aux sources d'approvisionnement ou de les capter par le biais de l'échange. La conquête des métaux doit être la préoccupation principale des gouvernements. La nation, possédant des mines d'or ou de cuivre, doit par conséquent s'efforcer d'empêcher leur fuite. Mais il ne suffit pas d' empêcher cette dernière, car la richesse nationale qui fonde la puissance réside également dans sa capacité à attirer sur le territoire les métaux précieux (qui affluent en Europe depuis la découverte des Amériques). [...]
[...] En effet de 1475 jusqu'en 1590 on assiste à une hausse généralisée des prix en France ( et dans tous les pays d'Europe). En 1566 Les paradoxes de Malestroit sont publiés. Ce texte répond à la demande du roi et de la Chambre des Comptes d'établir un diagnostic sur les causes de la forte hausse des prix. Selon Malestroit, officier à la chambre des finances, sur les trois cents dernières années précédant son étude, il n'y a pas véritablement eu de hausse des prix ; ce sont les monnaies qui ont perdu de leur valeur car elles contiennent moins de métaux précieux que par le passé. [...]
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