Ce document se propose de mettre en lumière un phénomène qui par nature se cache, à savoir l'économie souterraine. Il aborde ce problème dans son intégralité mais de manière concise en l'expliquant tout d'abord : son poids en Europe, les définitions diverses attachées au phénomène, les secteurs vulnérables ... Deux autres parties sont consacrées aux causes expliquant le phénomène ainsi qu'aux conséquences et ses implications dans l'économie formelle et dans les structures sociales européennes. Enfin, une synthèse des dispositifs de lutte entrepris dans les différents pays membres est proposée.
[...] Ce prix du marché souterrain fluctue entre les régions et entre les périodes en fonction de l'offre et de la demande. Une cote informelle des prix circule entre les agents via des réseaux de connaissance de nature professionnelle, amicale ou sociale. Ainsi, les personnes exclues de ces réseaux (chômeurs de longue durée ou personnes isolées) ne participent pas avec intensité, contrairement aux idées reçues, aux activités souterraines. Le second domaine européen d'informalité concerne l'agriculture (et la pêche), activités dont la production obéit à des rigidités à court terme nécessitant une main d'œuvre saisonnière spécifique. [...]
[...] Quant à la Belgique, le gouvernement a crée de nouveaux emplois exonérés de charges sociales, essentiellement dans le secteur des services, afin de blanchir le travail au noir. De plus, il privilégie le renforcement des contrôles plutôt que les politiques répressives, qui selon lui, ne fonctionnent pas. D'autre part, dans le cadre de sa stratégie européenne pour l'emploi la commission européenne a adopté, le 8 avril, ses propositions de lignes directrices et de recommandations en matière d'emploi. Dans celles-ci, elle propose trois objectifs, à savoir le plein emploi, la qualité et la productivité du travail ainsi que la cohésion et un marché du travail favorisant l'insertion. [...]
[...] L'économie souterraine pose un autre problème d'équité sociale, celui concernant par exemple l'assurance du risque maladie. En effet la couverture n'étant pas toujours conditionnées au versement de cotisations mais parfois au niveau des ressources (couverture maladie universelle, ayant droit du conjoint, ) les individus exerçant une activité non déclarée peuvent bénéficier du système sans y avoir droit. B. Création et développement de réseaux mafieux Un phénomène dangereux de l'économie souterraine est la création et le développement de réseaux mafieux, qui gangrène la société toute entière. [...]
[...] Incapables d'entrevoir le drame humain qui se cache derrière ce grand marché aux esclaves, la plupart des législations nationales ne traitent la question que sous l'angle de l'immigration illégale. Les prostituées ne sont pas appréhendées par nos Etats comme des victimes de filières mafieuses, mais comme des coupables! Dans les commissariats, elles sont livrées à l'arbitraire du policier qui les accueille. Au mieux, elles échappent aux centres de rétention dans lesquels on parque les immigrés illégaux. Elles sont alors libres de retourner dans la rue c'est-à-dire littéralement rendues à leur proxénète. [...]
[...] Quelles sont les personnes concernées par l'économie souterraine ? L'idée reçue voudrait que le travail au noir soit avant tout le fait d'allocataires sociaux : chômeurs, invalides ou personnes âgées. Or, des enquêtes ont montré qu'une bonne partie de l'économie souterraine est le fait de personnes ayant déjà un emploi, suivis de personnes exerçant une activité indépendante, puis les ressortissants de pays tiers, enfin, les étudiants et les immigrants illégaux. En ce qui concerne ces derniers, on peut raisonnablement penser qu'une personne sur trois placée dans cette situation a besoin de travailler pour survivre, ils sont de surcroît largement exploités (travail de nuit, pas de couverture sociale on les retrouve dans tous les secteurs mentionnés précédemment. [...]
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