Court mémoire d'économie portant sur le sujet : "La concurrence : entre état et processus", l'opposition théorie néoclassique - théorie autrichienne. Il est paradoxal de constater que deux visions opposées d'une seule et même notion économique se sont développées en science économique. En effet, la concurrence, situation dans laquelle les acteurs économiques sont libres d'offrir des biens et des services sur le marché, et de choisir les acteurs auprès de qui ils acquièrent des biens et des services, est tantôt considérée comme un état, tantôt comme un processus. Mais alors, comment deux conceptions radicalement opposées et pourtant toutes deux relativement valides peuvent-elles cohabiter ?
[...] Nous avons donc un état de fait, dans lequel aucun agent (consommateur ou producteur) ne peut imposer son prix (il sera sinon discrédité face au marché). Bien sûr, il est évident que ces hypothèses sont rarement réalisées simultanément. Ces cinq hypothèses n'ont donc évidemment qu'un seul but : arriver à théoriser la concurrence pour pouvoir l'étudier. Toutefois, dans la conception néoclassique, il faut et suffit que ces cinq hypothèses soient satisfaites pour que l'on soit en concurrence pure et parfaite. On a ainsi clairement affaire à un état, où simplement certaines hypothèses sont réunies. [...]
[...] qui mène à un processus d'innovation de l'entrepreneur. Pour mettre en évidence que la concurrence consiste en un processus d'innovation, les autrichiens partent du principe que la concurrence est source d'insécurité, d'instabilité pour les entreprises, car elles peuvent sans cesse se voir capter leurs clients par leurs concurrents. C'est en ce sens que Ludwig von Mises, dans Human Action, a Treatise of economics, considère la concurrence comme une rivalité : il s'agit de faire sans cesse mieux que son voisin, afin de conserver sa clientèle : on parle de marchés de clientèle. [...]
[...] Dans la réalité certains biens homogènes existent, comme les matières premières et les denrées agricoles. La troisième hypothèse est la libre entrée sur le marché : ceci implique que n'importe quel agent puisse participer ou non à l'activité du marché, selon son désir. De facto, il ne peut donc y avoir d'entraves à l'entrée sur le marché, qu'elles soient d'ordre technique (comme les brevets), d'ordre tarifaire (exemple du protectionnisme) ou encore administratives (le numerus clausus qui limite le nombre d'agents). [...]
[...] En effet, le boulanger procédera par tâtonnements, en essayant tour à tour différents prix et différentes quantités pour déterminer ainsi empiriquement lesquels maximisent son profit. Il s'agit donc en fait d'un processus d'élimination progressif des solutions les moins efficaces, qui aboutit à la découverte de l'information qui était cachée. Alors, F. Hayek affirme que le processus concurrentiel est le plus adapté à cette recherche. En effet, la concurrence est avant tout un contact actif entre vendeurs et acheteurs, et c'est ce contact qui permet au boulanger d'appréhender la demande de manière adéquate. [...]
[...] La concurrence serait alors une manifestation de la liberté d'entreprise de l'homme, qui fait évoluer sans cesse son environnement ; il ne s'agit alors clairement pas d'un état statique, contrairement à la théorie néoclassique, mais d'un processus d'évolution constante. Enfin, signalons toutefois que, selon les autrichiens la liberté d'entrée sur le marché reste, comme selon les néoclassiques, une condition nécessaire à la concurrence, puisque sans elle, les innovations trouvées par l'entrepreneur ne pourront se réaliser concrètement sur le marché. De là, selon les autrichiens, aucune réglementation étatique à l'entrée ne serait nécessaire. [...]
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