Le médicament est une substance active employée pour prévenir ou traiter une affection ou une manifestation morbide. Sa production présente des coûts fixes importants (recherche pharmaceutique) et des coûts variables faibles. Son prix pour le consommateur est élevé.
La campagne publicitaire menée par les hypermarchés E. Leclerc au début d'avril 2008 propose de vendre dans les parapharmacies de l'établissement des médicaments à prescription facultative au moins 25% moins cher que leur prix moyen en officine. Cette campagne dénonce une augmentation conséquente du prix de ces médicaments - l'absence de sources publiques à ce sujet ne permet pas de précision. Celui-ci est lié, selon la campagne, à l'absence de concurrence dans cette branche de l'économie : le prix élevé serait dû à une pratique de marges importantes dans un cadre de vente monopolistique. Cet argument prend appui sur les travaux de la Commission européenne, qui a lancé le 15 janvier 2008 une enquête plus générale sur la concurrence dans le marché pharmaceutique en Europe.
L'État français est ainsi triplement amené à se prononcer sur la question. Celle-ci concerne tout d'abord une partie de ses dépenses de santé. De plus, la baisse du pouvoir d'achat des ménages doit inciter l'État à rester vigilant quant aux prix des biens de consommation relativement courante, auxquels appartiennent ces médicaments. Enfin, l'État doit se soumettre aux décisions de la Commission européenne, qui le presse d'ouvrir son marché de la vente de médicaments à la concurrence. Il s'agit dans cette étude de faire un état des lieux du marché des médicaments à prescription facultative afin d'examiner les diverses manières d'en réguler le prix.
[...] On peut cependant l'étendre à d'autres produits destinés à l'automédication tels que les 7 Source : Les Échos, 20/02/ Source : Les accidents de la vie courante, BEH (publication de l'Institut de Veille Sanitaire) n°19-10, 11/05/ Avis émis par le Conseil National de la Consommation, Parapharmacie janvier 2002, disponible sur http://www.minefi.gouv.fr/conseilnationalconsommation/avis/2005/parapharmacie_avis.pdf 6 médicaments conseil : sur ce segment de marché limité, l'introduction d'une concurrence extérieure à l'officine pourrait avoir des effets bénéfiques sur le niveau des prix. On peut alors tenter de chiffrer les pertes [voir encadré]. Il apparaît qu'une ouverture de marché avec réduction de 20% des prix pratiqués peut rester rentable pour le pharmacien. Chiffrer les pertes : un exemple Soit x le prix du médicament, si le pharmacien pratique une marge de Si l'établissement concurrent décide de pratiquer une baisse des prix de Si une différence de prix inférieure à 10% rend le consommateur indifférent au lieu d'achat de son médicament. [...]
[...] Surveiller la prescription de ce type de médicaments peut sembler une bonne solution. Néanmoins, deux écueils rendent la mesure insuffisante et inefficace. Le coût de cette surveillance paraît élevé aux vues des économies réalisées : demander aux médecins de justifier chaque prescription est illusoire et inefficace. De plus, la prescription ne concerne qu'une partie de ces médicaments, elle n'est utilisée presque que pour les médicaments remboursables et n'agit par sur le prix des médicaments non remboursables : une telle mesure serait insuffisante. [...]
[...] Dans le premier cas, le médicament est étudié par la Commission de transparence qui évalue l'amélioration du service médical rendu, publie des recommandations de bon usage du médicament et enfin donne un avis sur le taux de remboursement. Le Comité économique des produits de santé va ensuite négocier de manière conjointe le prix et le taux de remboursement du médicament avec les industriels. Cette étape se traduit par une décision de prix et de taux de remboursement et par la mise sur le marché effective du produit. [...]
[...] Médicaments-conseils : comment réguler leur prix ? Médicaments conseils : comment réguler leur prix ? Le médicament est une substance active employée pour prévenir ou traiter une affection ou une manifestation morbide1. Sa production présente des coûts fixes importants (recherche pharmaceutique) et des coûts variables faibles. Son prix pour le consommateur est élevé. La campagne publicitaire menée par les hypermarchés E. Leclerc au début d'avril 2008 propose de vendre dans les parapharmacies de l'établissement des médicaments à prescription facultative*2 au moins 25% moins cher que leur prix moyen en officine 3. [...]
[...] L'impact de telles mesures sera donc relativement faible. Cependant, on peut envisager que ce type de mesure favorisera la disparité entre médicaments remboursables que les patients continueront d'acheter à la pharmacie, puisqu'ils n'auront pas d'incitation particulière à modifier leur demande et médicaments non remboursables que les consommateurs iront acheter à la pharmacie la plus concurrente-. Quel bilan peut-on envisager? Aucune étude ne permet de chiffrer les pertes associées à l'ouverture du marché à la concurrence. Le bilan dressé par la commission parapharmacie du Conseil National de la Consommation9. [...]
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