La dichotomie habituelle entre la sphère financière et la sphère réelle (productions, investissements, emplois) facilite l'analyse économique, mais elles sont interdépendantes : la finance a pour fonction d'alimenter en liquidités les projets de l'économie réelle.
Ainsi, pour qu'il y ait croissance, il faut des investissements (qui permettent par ailleurs le décollage économique selon W.W.ROSTOW), et l'investissement peut être financé par les capitaux en provenance des marchés financiers. Ces investissements, selon le schéma keynésien, produisent un effet multiplicateur qui dynamise l'économie dans son ensemble (pour J.M.KEYNES, ce sont les investissements publics qui impulsent ce processus). Par conséquent, la finance est cruciale pour le développement économique et donc la croissance.
Cependant, même si le lien logique entre les deux sphères parait évident, en période de non-régulation de l'économie (la période depuis les années 80), la finance peut commander à l'économie réelle.
Dans quelle mesure la sphère financière ne soumet-elle pas totalement et aveuglément la sphère réelle ?
Tout d'abord, nous développerons l'idée de l'importance du lien entre les deux sphères. Ensuite, nous insisterons sur le fait que la sphère financière a pris le pas et enfin, nous montrerons que les idées ne sont pas aussi évidentes.
[...] Pour eux, la logique financière et la logique industrielle ne s'opposent pas, bien au contraire. Le pouvoir dans l'économie Existe-t-il une réelle dictature des actionnaires sur l'économie réelle ? Pour l'économiste J.K. GALBRAITH, c'est la technostructure qui dirige (techniciens, personnels spécialisés ) ; il parle de management. Il s'oppose à l'idée répandue qui veut que ce soient les actionnaires qui aient le pouvoir et explique que le pouvoir est associé à l'agent de production qui est le plus difficile à obtenir ou le plus difficile à remplacer. [...]
[...] Par ce mécanisme, les taux de change peuvent fluctuer considérablement et nuire aux échanges internationaux. Le taux d'intérêt devient une variable de la finance, bien plus qu'une variable de l'économie réelle. La finance peut contrôler la production Selon P.ARTUS, depuis les années 1980, on peut parler de capitalisme sans projet : la rémunération exigée par les actionnaires est si grande que cela limite les marges de manœuvre des entreprises pour investir, et donc pèse sur le partage de la valeur ajoutée salaires/profits. [...]
[...] Les marchés financiers pèsent sur les choix économiques des entreprises. En parallèle se développent depuis plus de deux décennies des acteurs de marché comme les investisseurs institutionnels capables de spéculer sur d'énormes montants. Le fait que les Etats-Unis aient un système de retraite par capitalisation favorise cette tendance. Ainsi de la population mondiale possède la quasi-totalité de la richesse boursière de la planète (concentrée dans un petit nombre de pays : Etats-Unis, Europe et Japon). Au niveau mondial, les marchés financiers donnent le pouvoir une fois de plus aux pays développés. [...]
[...] Il faut ajouter que par le recours aux marchés obligataires, l'Etat et les collectivités peuvent mener une politique budgétaire active et génératrice de croissance. II- Cependant, le risque est que dans un système dérégulé (comme celle dans laquelle nous évoluons depuis les années le poids de la finance vienne à déséquilibrer l'économie réelle par une autonomisation de la sphère financière et l'asservissement de la production à cette dernière Une déconnexion de sphère réelle de la sphère financière L'action boursière est censée représenter la valeur de l'entreprise, ou plutôt la valeur future par les profits qu'elle va engendrer. [...]
[...] Grasset - Le Capitalisme Total de J. Peyrelevade, ed. Seuil - Crises et régulation du capitalisme de M. Aglietta, coll. Opus - Comment nous avons ruiné nos enfants ? de P.Artus et M.P. Virard, Ed.découvertes - Les étapes de la croissance économique ; un manifeste non-communiste de W.WRostow, éd. Seuil Ligugé - Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie de J.M.Keynes, ed. [...]
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