Dans le cas du travail, l'application de la problématique du marché aboutirait à se faire confronter une offre d'emploi de la part des entreprises et une demande de travail de la part des travailleurs : cette rencontre fixerait le prix du travail, c'est à dire le salaire. Les mécanismes du marché peuvent-ils s'appliquer sans dommage au facteur humain ? Dans quelle mesure le marché du travail peut-il être producteur ou destructeur de lien social, et en quoi le marché du travail reflète-t-il alors l'état de la société qui l'abrite ?
[...] Le marché du travail est-il un marché comme les autres? Introduction Le marché est le lieu, virtuel ou réel, de la rencontre entre une offre et une demande. Cette rencontre, qui se fait dans un univers de concurrence pure et parfaite, aboutit à fixer un prix auquel s'effectue l'échange, d'un commun accord entre les agents. Originellement, la problématique du marché ne s'appliquait qu'aux biens matériels, ou aux services rendus. Puis, comme l'a montré Karl Polanyi dans La Grande Transformation, cette problématique s'est étendue au XIXè siècle à des éléments de nature différente, comme la monnaie ou le travail. [...]
[...] Dans le cas du travail, l'application de la problématique du marché aboutirait à se faire confronter une offre d'emploi de la part des entreprises et une demande de travail de la part des travailleurs : cette rencontre fixerait le prix du travail, c'est à dire le salaire. Les mécanismes du marché peuvent-ils s'appliquer sans dommage au facteur humain ? Dans quelle mesure le marché du travail peut-il être producteur ou destructeur de lien social, et en quoi le marché du travail reflète-t-il alors l'état de la société qui l'abrite ? [...]
[...] Dans l'implicite du contrat, le travailleur trouve toutes les garanties qui doivent lui assurer la stabilité, parmi lesquelles l'entrée dans le marché interne de la firme. L'entreprise et le travailleur prennent donc en compte lors de l'échange ces inhabituels paramètres que sont l'incertitude et la durée / Mais cette négociation cache en réalité un nouveau mode de fonctionnement du marché du travail, et donc une nouvelle donne sociale La négociation du contrat de travail ne doit pas faire oublier qui définit les règles du jeu : les travailleurs restent aujourd'hui relativement soumis aux employeurs et à leurs exigences et leurs besoins. [...]
[...] Les entreprises qui emploient des salariés ont donc pour unique objectif de réduire les coûts de production pour augmenter les marges. L'intérêt du salarié n'est pas pris en compte dans cet objectif : ainsi, les licenciements secs et les fermetures d'usine (Renault à Villevorde) sont fréquents aujourd'hui dès qu'il est devenu nécessaire de réduire les coûts, et la hausse de la rentabilité qui résulte de ces mesures de sauvegarde est le plus souvent accueillie avec soulagement par les marchés financiers. [...]
[...] Cette thèse repose en fait sur le concept de valeur travail emprunté à Ricardo et selon lequel toute marchandise s'échange à un niveau correspondant à la quantité de travail cristallisée dans celle- ci. La force de travail est de ce point de vue une marchandise comme les autres dont la valeur correspond à la quantité de travail incorporée dans les marchandises qu'elle consomme pour se reproduire. Marx a en fait mis en évidence l'existence d'une plus-value : la valeur de la force de travail équivaut à X heures de travail, l'employeur exige que le salarié travaille Y heures, et Y est supérieur à X en raison essentiellement de la concurrence entre travailleurs. [...]
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