Le rôle des échanges dans les sociétés contemporaines

Résumé du document

Toutes les communautés humaines doivent organiser la circulation et la répartition des biens et des services : il s'agit d'une condition de survie. Dans les sociétés contemporaines, les échanges sont réalisés essentiellement grâce aux mécanismes du marché.

Le marché défini comme le lieu de rencontre, concret ou abstrait, entre les vendeurs et des acquéreur constitue par essence un moyen privilégié d'effectuer les transactions de biens et de services.

Pour les économistes classiques, et notamment Adam Smith, l'apparition des marchés résulte d'un ordre naturel. Il découle du penchant qu'ont les hommes à échanger. Motivés par la satisfaction d'intérêt égoïstes, les individus se spécialisent dans la production d'un bien ou d'un service en vue de l'échanger. Cette spécialisation conduit à une réductions des cout de production, de sorte que l'échange permet à chacun d'obtenir dans les meilleures conditions les biens dont il a besoin. Le marché devient un moyen de rendre compatibles des intérêts divergents : c'est à ce titre que l'on évoque le rôle de coordination économique par le marché.

Extraits

[...] Ainsi, l'obéissance des salariés au sein de l'entreprise, qualifiée par les sociologues de lien de subordination, ne peut s'expliquer par un simple calcul coût/avantage. La soumission résulte tout autant de l'habitude et de la certitude que les autres se conduisent de la même manière que de préoccupations utilitaristes. De la même façon, le don qui semblait s'estomper dans les sociétés modernes réapparaît sous des formes nouvelles. Les mobilisations nombreuses en faveur d'inconnus, sans attente de réciprocité, traduisent la permanence de la solidarité. La recherche de cette dernière devient même le moteur du développement de l'économie solidaire au cours de cette dernière décennie. [...]

[...] Les travaux des historiens, anthropologues et économistes contredisent cette vision. L'émergence d'une économie de marché, loin de résulter d'un ordre naturel, n'est dut qu'à l'intervention de l'État. Seule la mise en œuvre de règles nationales a permis la suppression des particularismes locaux. Aussi parle-t-on d'institutionnalisation du marché Le rôle des institutions L'économie de marché requiert, pour son bon fonctionnement, l'existence d'un cadre institutionnel adapté. L'échange par le biais du marché exige en premier lieu le respect de la propriété privée, mais aussi l'assurance du respect des engagements contactés. [...]

[...] Ainsi, les anthropologues ont-ils mis en évidence la primauté du don dans les sociétés dites primitives. Dans les sociétés contemporaines, la circulation non marchande des biens et des services conserve une place importante La logique du don Dans les sociétés dites primitives, le mode d'échanges est fondé sur une forme de don et de contre don dont le potlatch est un exemple. Les acteurs sociaux sont, selon M. Mauss, mus par la triple obligation de donner, recevoir et rendre. La capacité à donner plus que les autres augmente ainsi le prestige du chef. [...]

[...] C Rapports marchands et le lien social 1. L'extension des rapports marchands L'économie de marché, en s'appuyant sur deux mécanismes essentiels que sont la division accrue des tâches et l'extension de la propriété privée, semble favoriser l'individualisme et la recherche de l'intérêt maximal. L'émergence d'un acteur rationnel et calculateur, inscrite dans le mécanisme même du marché, semble le conduire à étendre sa recherche de profit à des domaines jusque-là marqués par la gratuité, mais aussi à adopter un comportement utilitariste au détriment des liens de sociabilité traditionnels. [...]

[...] Dans les sociétés contemporaines, les échanges sont réalisés essentiellement grâce aux mécanismes du marché. A Institutionnalisation du marché 1. Le marché : ordre naturel ou construit ? Le marché défini comme le lieu de rencontre, concret ou abstrait, entre les vendeurs et des acquéreurs constitue par essence un moyen privilégié d'effectuer les transactions de biens et de services. Pour les économistes classiques, et notamment Adam Smith, l'apparition des marchés résulte d'un ordre naturel. Il découle du penchant qu'ont les hommes à échanger. [...]