Dans un premier temps, nous verrons qu'il n'existe pas de conflit fondamental entre accumulation capitaliste et respect de l'environnement et des ressources naturelles, conçues comme des biens utilisés dans le processus de production, au même titre que n'importe quel bien. Nous examinerons dans un deuxième temps en quoi la théorie néoclassique présente des limites et fait l'objet de remises en cause dans l'inquiétude actuelle d'épuisement des ressources naturelles et de cercle vicieux du modèle de développement capitaliste, qui semble compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs besoins.
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[...] Le danger est que si la demande augmente, elle dépasse la capacité des biens environnementaux à la satisfaire. En d'autres termes, il peut y avoir surexploitation des ressources ou des capacités d'absorption de la biosphère. Par exemple, tant que l'on a traité la couche d'ozone comme une ressource à prix nul, il n'y a jamais eu d'incitation à la protéger. La solution est alors de donner un prix à ces biens, ce qui peut être fait par différentes méthodes. Le mécanisme de prix est le suivant : dans une économie de marché, lorsque le prix relatif d'un bien augmente, sa demande baisse, selon le loi de la demande, et celle des biens substituables augmente puisqu'ils deviennent relativement moins coûteux pour l'acheteur. [...]
[...] Or, tout au long de cette chaîne d'activités, l'énergie utilisée va se disperser et, de ce fait, n'est plus récupérable : c'est que les physiciens appellent l'entropie. On puise dans le stock des ressources non renouvelable, c'est ce qui a permis de multiplier les capacités productives. Le problème relève pas du recyclage, car lui aussi contribue à disperser l'énergie utilisée, mais du fait que le niveau global de production dépasse de beaucoup le flux d'énergie que l'on est capable de capter et d'utiliser à des fins productives. [...]
[...] Le signal des prix est alors trop tardif, donc impuissant à inverser la logique de la dégradation environnementale. D'autre part, il est incapable, par définition, de réduire les atteintes à l'environnement qui ne se traduisent pas par des hausses de prix, car il ne s'agit pas de marchandises : la biodiversité, la qualité de l'air, le réchauffement climatique, etc. Dans tous ces cas, l'intervention de l'Etat doit se substituer au mouvement des prix. Les limites des droits à polluer et des droits de propriété On peut tout d'abord étudier le mécanisme des systèmes d'échanges de droits à polluer et ses limites. [...]
[...] L'optimum économique et l'optimum écologique sont censés coïncider. Le marchandage des externalités dans la tradition coasienne En 1960, Ronald Coase (université de Chicago) conteste l'optimalité sociale de la procédure d'internalisation des externalités de la théorie pigouvienne qui fait appel à l'intervention de l'Etat et propose une solution qu'il juge plus efficace puisqu'elle laisse une place plus grande au libre jeu de la concurrence. Selon Coase, l'intérêt de l'ensemble des individus doit être pris en compte, et non pas seulement celui des victimes de l'externalité. [...]
[...] Au contraire, le marché se présente, selon la théorie néoclassique, comme le mieux placé pour gérer une ressource, qu'elle soit environnementale ou non, qui se raréfie. Néanmoins, de nombreux courants théoriques, au premier rang desquels le Club de Rome, se posent la question de la pérennité du développement, faisant ainsi naître la notion de développement durable. On peut donc se poser la question de savoir si la recherche du profit et de la croissance, logique première d'une économie de marché, est compatible avec le respect de l'environnement, comme le soutient la théorie libérale néoclassique. [...]
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