La Chine connaît aujourd'hui un boom économique incroyable, or l'on s'aperçoit que celui-ci s'accompagne d'une forte montée des revendications démocratiques dues en majeure partie à l'accroissement de sa classe moyenne, ce qui nous laisse supposer de l'existence d'un lien positif entre la prospérité économique et la propension à développer la démocratie. C'est une thèse qui a été notamment développée par Lipset.
D'un autre côté, certaines structures sociales européennes sont tenues pour responsables de la faible croissance économique et du chômage qui sévissent en Europe depuis plus de deux décennies en raison d'une redistribution des richesses ce qui est considérée par certains auteurs comme l'une des principales caractéristiques de la démocratie.
Il semble donc être intéressant de se pencher sur la question des interactions qui peuvent exister entre développement de la démocratie et développement économique.
De plus, en supposant que l'efficacité économique se réalise à travers une économie de marché, on peut alors se demander quel est le régime politique qui s'adapte le mieux à ce système.
Pour cela nous étudierons dans un premier temps la thèse de l'incompatibilité entre la démocratie et la croissance, pour voir ensuite en quoi la démocratie peut être considérée comme un régime optimal de gouvernement et pourquoi le marché et la démocratie sont deux entités complémentaires.
[...] Il paraît néanmoins évident que la démocratie, temps qu'elle accorde les droits politiques aux citoyens, est largement souhaitable pour tous les pays qui n'y ont pas accès, reste à trouver un meilleur moyen que la force, utilisée notamment par les Etats-Unis pour justifier la volonté d'instaurer la démocratie en Irak, pour relever le niveau de démocratie de certains pays. Ce pourrait alors être des aides au développement économique et culturel (à travers l'éducation) des pays développés vers les pays en voie de développement. Bibliographie Bagchi Amiya Kumar, Democracy and development Macmillon Barro Robert J., Les Facteurs de la croissance économique, Economica Becker Gary Stanley, Human Capital: A Theoretical and Empirical Analysis, with Special Reference to Education . [...]
[...] De plus, en supposant que l'efficacité économique se réalise à travers une économie de marché, on peut alors se demander quel est le régime politique qui s'adapte le mieux à ce système. Pour cela nous étudierons dans un premier temps la thèse de l'incompatibilité entre la démocratie et la croissance, pour voir ensuite en quoi la démocratie peut être considérée comme un régime optimal de gouvernement et pourquoi le marché et la démocratie sont deux entités complémentaires. Sommaire La thèse de l'incompatibilité entre démocratie et marché. [...]
[...] Robert Barro[7] cite en exemples certains gouvernements africains, des anciens Etats communistes d'Europe de l'Est, des pays d'Amérique latine comme l'administration de Marcos au Mexique. Il existe selon lui deux types de dictateurs, d'une part celui pour qui la recherche d'un intérêt personnel entre en conflit avec celle d'une croissance économique, et d'autre part, celui pour lequel ses intérêts personnels sont convergents avec les préoccupations menant à une croissance économique. C'est une perspective qui est en accord avec les idées de Raajk Sah[8]. Barro rejoint ainsi la conclusion d'Arrow pour qui aucun régime politique n'est adapté à l'économie de marché. [...]
[...] La moindre variabilité des performances économiques constitue donc un avantage de la démocratie. La complémentarité entre démocratie et marché Selon Jean Paul Fitoussi, les relations entre démocratie et marché sont plus complémentaires que conflictuelles. La démocratie en empêchant l'exclusion par le marché, accroît la légitimité du système économique et le marché, en limitant l'emprise du politique sur la vie des gens, permet une plus grande adhésion à la démocratie Ainsi, chacun des principes des sphères économique et politique trouve sa limitation mais aussi sa légitimation l'un dans l'autre, l'auteur cite en illustration l'image du système d'équilibre par contrepoids construit par Montesquieu. [...]
[...] L'auteur en tire la conclusion qu'un individu adverse au risque, non doté d'un capital important [ ] était dans une situation considérablement meilleure en vivant dans une démocratie Ces résultats sont pour Jean Paul Fitoussi convaincants car conformes à l'intuition raisonnée En effet, selon Rodrik : Tout d'abord, dans le contexte démocratique, l'éventail des politiques économiques envisageables est limité dans une plus large mesure par les préférences de l'électeur médian. Cela est moins susceptible de produire des résultats extrêmes. Les formes institutionnalisées de la participation politique autorisent de plus grandes possibilités d'expression, sans qu'il soit nécessaire de recourir au conflit et aux luttes civiles. Enfin, il est plus difficile pour les démocraties d'exclure les perdants de la compétition politique des processus de rétributions économiques. Les groupes sociaux sont ainsi moins enclins à adopter des comportements non coopératifs et perturbateurs ex ante. [...]
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