Alors que les critères de convergence du traité de Maastricht prévoyaient une limitation des déficits publics à 3% du PIB et celle de la dette à 60% pour les pays entrant dans la zone euro, la Grèce, entrée en 2001, avait en 2011 un déficit public de 9,1% du PIB et une dette avoisinant les 160%, détenue à près de 79% par des agents non résidents. D'où les plans d'aides, opérations de rachat de dette ou annulations mises en place pour réduire les déficits hellénistes et le volume de la dette. Ceci montre la place aujourd'hui prise par les budgets étatiques, mais aussi celle des marchés financiers, principaux créanciers des déficits budgétaires étatiques. Les politiques budgétaires se trouvent aujourd'hui limitées en tous les cas pour les pays aux taux de croissance faibles, alors qu'elles ont été une arme économique centrale des Etats. D'abord alliées aux politiques monétaires, les politiques budgétaires sont aujourd'hui au cœur des crises financières pour les résoudre (2008) comme pour en être la cause (2010).
On peut dès lors se demander si la politique budgétaire a pu être une arme efficace et si la limitation des politiques monétaires avec des crises de plus en plus financières n'a pas fait se retourner contre elles-mêmes les politiques budgétaires ?
[...] En effet, s'il y a un relatif jeu à somme nulle au sein de la zone euro entre déficits et excédents commerciaux, les budgets des Etats sont clairement déficitaires et certains ont fait face à un risque de défaut de paiement. Dans le cadre de la Grèce (mais aussi Portugal, Irlande, Espagne), sa dette, détenue à 79% par des agents non résidents, doit être drastiquement réduite sous peine d'entrer dans le piège de la dette qui pourrait la mener vers le défaut de paiement (le risque de la non-solvabilité). [...]
[...] Les Etats-Unis continuent en effet à mener une politique monétaire expansive et irriguent le circuit en dollars sans que cela leur coûte, puisque les Etats recevant des dollars s'ils font la conversion dans leur monnaie nationale, voient leur monnaie s'apprécier. Or, dans le cadre de Bretton Woods, leur parité ne doit pas s'écarter de plus de de leur monnaie de référence : ils cherchent alors à revendre leur monnaie contre des dollars pour déprécier leur monnaie et stabiliser leur taux de change. Cette politique permet ainsi aux Etats-Unis de mener notamment une politique budgétaire expansive qui va ensuite être une cause de désordres monétaires dans les années 70-80. [...]
[...] Ceci montre la place aujourd'hui prise par les budgets étatiques, mais aussi celle des marchés financiers, principaux créanciers des déficits budgétaires étatiques. Les politiques budgétaires se trouvent aujourd'hui limitées en tous les cas pour les pays aux taux de croissance faibles, alors qu'elles ont été une arme économique centrale des Etats. D'abord alliées aux politiques monétaires, les politiques budgétaires sont aujourd'hui au cœur des crises financières pour les résoudre (2008) comme pour en être la cause (2010). On peut dès lors se demander si la politique budgétaire a pu être une arme efficace et si la limitation des politiques monétaires avec des crises de plus en plus financières n'a pas fait se retourner contre elles-mêmes les politiques budgétaires ? [...]
[...] Le rôle des budgets d'Etats devient néanmoins plus prégnant dans le cadre des désordres financiers à partir des années 80. Des crises monétaires et d'illiquidité (dollar gap) des années 50-60, les crises financières des années 80-90 s'apparentent plus à des crises de solvabilité mettant directement en cause le budget des Etats. En effet, avec le rôle de plus en plus important des marchés puis la globalisation financière dans la fin des années 80, un déficit du budget de l'Etat nécessitant des emprunts d'Etat sur le marché obligataire devient dépendant des marchés financiers qui achètent, ou non, de la dette d'un Etat. [...]
[...] Le budget d'un Etat dans le cadre des politiques budgétaires devient également un facteur de désordres monétaires internationaux dans le cadre des twin deficit des années 80. A la suite de la nomination de Paul Volcker à la tête de la fed en 1979 avec un dollar déprécié ( 1 dollar pour 3,98 francs), la politique américaine change sous l'administration Reagan. A une politique monétaire restrictive visant à restaurer le pouvoir d'achat interne de la monnaie et attirer des capitaux est alliée une politique budgétaire expansive basée sur l'offre, avec une diminution des impôts, pour soutenir les entreprises américaines qui ont vu leur compétitivité- prix se dégrader avec l'appréciation du dollar dans les années 80. [...]
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