Jusqu'au XVIIème siècle, les mercantilistes parlaient du libre-échange comme un jeu à somme nulle, c'est-à-dire que les économies nationales importaient ce qu'elles ne produisaient pas au prix le plus bas et exportaient leur production au prix le plus élevés. Il a fallu attendre, la fin du XVIIIème siècle, le début de la Révolution industrielle au Royaume-Uni, pour connaître, avec les théories classiques, les vertus du libre-échange, considéré par ceux-ci comme un jeu à somme positive, c'est-à-dire que chacun des pays y gagne.
Selon la théorie ricardienne des avantages comparatifs, une économie a intérêt à se spécialiser dans la production où elle a le plus grand avantage ou le plus faible désavantage. Cette théorie vieille pourtant d'un siècle encadre les échanges depuis 1947. Ainsi le libre-échange se manifeste par la baisse des barrières tarifaires et l'interdiction des barrières non tarifaires, instaurés par l'Accord Général sur les Tarifs Douaniers et le Commerce (GATT) de 1947. Aujourd'hui le libre-échange qui s'inspire de théorie libérale est mis en avant dans la plupart des pays, développés ou pas. Pourtant, dans certains pays, le libre-échange est source d'effets pervers notamment en termes de développement. Dans quelle mesure le libre-échange permet-il la réduction des inégalités de développement entre pays développés à économie de marché (PDEM) et pays en développement (PED). Selon François Perroux, le développement, essentiellement qualitatif, désigne la combinaison des changements sociaux et mentaux d'une population, qui la rende apte à faire croître cumulativement et durablement son produit global réel. On le mesure par l'indicateur de développement humaine (IDH), c'est un indicateur composite qui prend en compte le niveau de vie (PIB par habitant), la durée de vie (espérance de vie) et le niveau d'instruction (taux d'alphabétisation).
Afin de répondre au problème posé, nous verrons, dans une première partie, que le libre-échange permet de réduire les inégalités de développement entre pays du Nord et pays du Sud. Puis dans un second temps, nous montrerons les limites et les conditions de cette corrélation.
[...] Le libre-échange permet-il de réduire les inégalités de développement ? Jusqu'au XVIIe siècle, les mercantilistes parlaient du libre- échange comme un jeu à somme nulle, c'est-à-dire que les économies nationales importaient ce qu'elles ne produisaient pas au prix le plus bas et exportaient leur production au prix le plus élevé. Il a fallu attendre la fin du XVIIIe siècle, le début de la Révolution industrielle au Royaume- Uni, pour connaître, avec les théories classiques, les vertus du libre- échange, considéré par ceux-ci comme un jeu à somme positive, c'est-à-dire que chacun des pays y gagne. [...]
[...] Le libre-échange permet aussi une augmentation des débouchés. Les entreprises nationales produisent pour leur pays mais aussi pour le reste du monde. Elles investissent donc pour augmenter la taille de l'entreprise. En répartissant les coûts sur toutes les unités produites, on arrive à une baisse des coûts unitaires qui au final permet de stimuler la croissance. Les exportations sont des flux réels qui engendrent des flux monétaires. Les devises qui reviennent à l'exportateur sont ensuite redistribuées et ça entraîne, selon le schéma keynésien, une augmentation de la demande et donc de la croissance et de l'emploi. [...]
[...] Nous venons de voir que le libre-échange est facteur de croissance et par là de développement pour les PED Il est intéressant de connaître les limites de cette relation causale. Dans cette deuxième partie, nous allons voir que le libre-échange n'est pas toujours favorable à la réduction des inégalités de développement. Il faut déjà savoir que dans la plupart des cas, les IDE ne vont pas dans les PMA, trop instables, mais vers les PDEM. Les PMA sont donc exclus, en quelque sorte, des bienfaits du commerce mondial. D'ailleurs la part des PMA dans le commerce mondial a tendance à diminuer. [...]
[...] Les PMA ne se développent pas comme les NPI. Le laisser-aller ne les aidera pas à s'en sortir. Bibliographie - Mondialisation et inégalité Nord-Sud F. Nicolas, Cahiers français n°305, novembre-décembre 2001, La documentation française - Rapport 2002 sur les pays les moins avancés CNUCED - La grande désillusion, J.E. [...]
[...] D'après la théorie de Friedrich List, s'il n'y a pas de protectionnisme éducateur le libre-échange bloque le développement des PMA. Il faut donc protéger les nouvelles industries de la concurrence mondiale jusqu'à ce qu'elles soient assez fortes, assez compétitives. En outre, les économies les plus ouvertes ne sont pas celles présentant le plus fort IDH. En 2002, les Etats-Unis importent seulement 22% du PIB et font partie des PDEM alors que la Côte d'Ivoire, faisant partie des PMA en importe 30%. [...]
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