« La Terre est un village planétaire ». Cette métaphore illustre à quel point le libre-échange et ses corollaires semblent un phénomène ancré dans les sociétés contemporaines. Par libre-échange, on entend la possibilité d'effectuer du commerce avec d'autres pays, sans entrave particulière, en particulier douanière. Ces protections peuvent être tarifaires (droits de douane), sur les quantités (quotas), ou liées aux normes et aux réglementations.
Le libre-échange, notion que l'on ne peut détacher du commerce international, semble à première vue plus marqué aujourd'hui qu'il ne l'était auparavant. Même s'il est vrai que l'on assiste, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, à une expansion marquée des échanges internationaux, ceux-ci étaient déjà importants au XIXe siècle et même avant la Révolution industrielle (route de la soie, route des épices).
Pourtant, les débats sur les bienfaits ou les méfaits du libre-échange, dans un contexte de globalisation financière, restent marqués.
Ainsi, dans une situation toujours plus interdépendante entre les différentes économies nationales, il convient de s'interroger sur la nature, les effets croisés existants entre le libre-échange et la croissance.
[...] Conclusion : En fait, les entreprises ont un avantage clair au libre-échange tandis que les effets sur la croissance des pays sont plus discutables. Le renchérissement du prix des matières premières, en particulier le pétrole, va-t-il changer la donne en ralentissant l'expansion des échanges commerciaux internationaux ? Plus encore, la politique de mondialisation associée au libre-échange va-t-elle entraîner des réactions de repli protectionnisme ? [...]
[...] Plus encore, le libre-échange accroît les interdépendances et entraîne des mécanismes de contagion qui amplifient les cycles économiques traditionnels. La récente crise des subprimes, en particulier sur la période de 2007-2009, montre bien que les politiques économiques nationales deviennent soumises à l'aléa extérieur. Ainsi, des décisions asynchrones ne permettent pas une efficacité des politiques de relance si celles-ci sont isolées, comme ce fut le cas en France en 1981-1982, où la relance Mauroy s'est accompagnée d'un creusement massif du déficit budgétaire. [...]
[...] Celle-ci est porteuse de croissance. Paul KRUGMAN, dans son ouvrage la mondialisation n'est pas coupable, ajoute une vision dynamique à cet ensemble en introduisant les rendements croissants. Une production effectuée en grand nombre dégage des économies d'échelle, non seulement favorable pour le pays concerné qui peut procéder à une baisse des prix des produits et augmenter encore plus sa production grâce à la hausse des débouchés, mais également pour les consommateurs qui disposent d'un pouvoir d'achat accru. Une démonstration empirique a été apportée à l'été 2013 par le CEPII (Centre d'Études prospectives et d'Informations internationales) : les échanges bilatéraux sino-français, en particulier les importations chinoises, bénéficient communément aux deux pays. [...]
[...] Un libre-échange sans contrôle est comme assimilable à un marché à ciel ouvert sans garde-fous. Ainsi, les institutions internationales ont souhaité donner un cadre aux échanges internationaux avec la création de l'Organisation mondiale du Commerce en 1995 qui permet des accords comme celui de Bali en décembre 2013. Si le libre-échange doit demeurer la règle, les guerres commerciales entre entreprises et nations sont légion, comme l'atteste la forte progression du nombre de dossiers traités par l'Organe de Règlement des Différends. [...]
[...] L'Union Européenne en est un exemple intéressant à double titre. D'abord, parce que le processus d'intégration économique, décrit par l'économiste BALASSA, a conduit à un marché commun : les entreprises françaises peuvent donc s'adresser à un marché de 350 millions d'habitants. Ensuite, parce que les projets communs européens (Airbus en est l'illustration) profitent non seulement de manière collective, mais également de manière individuelle à la croissance grâce à des mutualisations de moyens. Si cette vision idyllique du libre-échange comme facteur de croissance économique peut se justifier sous certaines conditions et dans des cas particuliers, il convient de nuancer cet optimisme. [...]
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