Keynes a t-il eu raison ? - publié le 29/05/2013

Résumé du document

Keynes fait partie des économistes contemporains incontournables, ceux qui ont marqué l'histoire de l'économie politique de leur temps d'une telle manière que l'on ne puisse se passer de leur analyse. Keynes est né en 1883, il étudie à Eton, puis au King's College, il représente le parfait étudiant de la bonne société anglaise. En 1919, il prend part à la délégation anglaise du Traité de Versailles, il est violemment opposé à faire payer à l'Allemagne des réparations exorbitantes. Tout comme Ricardo, il travaillera plusieurs années dans la finance, puis se reconvertira dans la politique, dans le Parti libéral anglais. Devenu l'économiste officiel de la Grande-Bretagne, il sera anobli en 1942 et décèdera en 1946.
Lorsque l'on se demande si Keynes a eu raison, le champ d'investigation est extrêmement large, il fait partie des rares économistes ayant donné son avis sur presque tous les domaines de l'économie. De plus une théorie ne fonctionne toujours que dans un cadre théorique défini, dans un contexte précis, et si la théorie keynésienne a su proposer à un moment donné des réponses adaptées, il n'est pas pour autant acquis que ces réponses seront toujours pertinentes.

Extraits

[...] C'est-à-dire qu'un euro injecté dans l'économie offrira plus de un euro de revenu. La période des Trente Glorieuse est donc caractérisée par un fort investissement ainsi que des salaires en forte hausse. Les politiques mises en place durant les Trente Glorieuses suivent fidèlement le principe keynésien qui fait que l'on doit s'intéresser prioritairement aux problèmes conjoncturels avant de remédier aux problèmes structurels. Les politiques de Stop&Go s'inscrivent exactement dans cette logique, lors d'une surchauffe de l'économie, provoquée par une baisse des taux d'intérêt, les gouvernements décident de plans de rigueur (sous forme de baisse de dépenses publiques et hausse des taux d'intérêt) qui régule l'économie. [...]

[...] Keynes a eu raison dès 1929 et la pertinence de son analyse s'est confirmée pendant les Trente Glorieuses. En 1929, les théories néo-classiques sont à bout de souffle et le remède keynésien s'avère efficace. En Amérique suite à la crise de 1929, la domination néo-classique qui perdure toujours conduit à mener durant 3 ans une politique de do nothing qui plongent les USA dans la Grande Dépression, seulement ces politiques ne parviennent pas à trouver de voie de sortie efficace et sont incapables de remédier à la crise qui mine l'économie américaine. [...]

[...] Ils ont pointé du doigt les évidentes faiblesses du keynésianisme tout en présentant leurs solutions comme les voies vers un avenir meilleur. L'histoire leur a cependant donné tort, et la crise de 2008 a considérablement ébranlé leur paradigme. Suite à cela, et l'émergence depuis plusieurs décennies d'une nouvelle économie keynésienne et du post-keynésianisme on peut se demander si une refonte du keynésianisme ne pourrait être la solution à nos problèmes et ouvrir la voie vers une croissance pérenne et sans heurts. [...]

[...] Keynes reste, sans conteste, l'un des plus brillants économistes des deux siècles passés. Son analyse de la situation économique mondiale du début du 20e siècle n'est sans nul doute l'une des plus pertinentes jamais fondée. Il fut l'un des seuls à complètement saisir les nouveaux enjeux provoqués par la crise de 1929, et il a su à la suite de cela proposer un nouveau mode de croissance qui a su pendant 30 ans faire office d'étalon, sans qu'aucun courant ne le remette durablement en cause. [...]

[...] Or c'est exactement ce qui se produit en 1929, où 25% de la population américaine est au chômage. Dans ce cas, il préconise donc une intervention de l'État, censée redresser l'activité économique grâce à des policy mix : c'est à dire des politiques budgétaires expansionnistes couplées à des politiques monétaires de relance (faibles taux d'intérêt) afin de favoriser l'emprunt. C'est l'apparition du New Deal qui constitue une rupture sans précédent par rapport aux politiques de sortie de crise de l'époque. [...]