Le 3e millénaire est celui de la libre entreprise, de la croissance et du progrès technique, mais aussi celui de l'instabilité boursière, des crises financières, du chômage de masse et des fortes inégalités. Keynes s'est élevé contre ce qui pouvait apparaître comme une fatalité : « Keynes avait saisi que les économies capitalistes modernes, considérées au niveau le plus global, ne pouvaient pas s'équilibrer rapidement, ne pouvaient pas par elles-mêmes trouver un point de stabilité confortable. » - R. Solow
Le message de Keynes est que le monde ne doit pas dépendre de financiers qui se comportent comme des joueurs de casino : l'État doit intervenir pour réguler et soutenir l'économie, tout en respectant les initiatives privées. Il doit agir en faveur de la réduction des inégalités et favoriser la consommation des plus pauvres. En somme, il faut garder le capitalisme, mais le stimuler et le contrôler.
Dans son ouvrage Les conséquences économiques de la paix, pamphlet à l'encontre du traité de Versailles, Keynes écrit : « La politique de réduire l'Allemagne à la servitude le temps d'une génération, de dégrader la vie de millions d'êtres humains et de priver une nation entière de tout bonheur serait horrible et détestable. Certains prêchent au nom de la justice, dans le cours des grands événements de l'histoire : les nations ne sont pas autorisées, au nom de la religion et de la morale, à reporter sur les enfants de leurs ennemis les fautes de leurs parents ou de leur gouvernement. »
[...] Keynes était un bon économiste sur le plan de ses compétences. Mais en ce qui concerne la politique économique, de même que le climat intellectuel de son époque il a eu une très mauvaise influence, parce qu'il a encouragé la tendance des intellectuels à croire que, pour résoudre tous les problèmes, il faut s'en remettre au gouvernement, et pour que le gouvernement trouve des solutions, il faut y placer des intellectuels. En soutenant le point de vue que c'est au gouvernement de résoudre les problèmes, plutôt qu'aux activités privées et volontaires des individus, que la contrainte vaut mieux que la coopération volontaire, et que les intellectuels ont la priorité pour actionner les commandes et manœuvrer les leviers du pouvoir, j'estime qu'il a eu une influence négative. [...]
[...] Son analyse ignore les détails du marché pour chercher ce qui détermine la production, c'est-à-dire le revenu d'une nation, sans présupposer que sur chaque marché l'offre et la demande s'équilibre. Keynes pense que l'interdépendance des marchés peut freiner l'économie, comme un moteur qui ne tourne pas à plein régime, et qu'il peut exister un équilibre de sous-emploi, un chômage permanent. Keynes avance ici un concept nouveau : le chômage involontaire. Contrairement à l'analyse classique, Keynes défend l'idée selon laquelle ne pas trouver de travail parce qu'on en souhaite un en accord avec ses capacités et à un niveau de salaire normal, c'est bien du chômage involontaire. [...]
[...] L'Angleterre est alors l'homme malade de l'Europe. En 1925, Keynes rédige un pamphlet contre la politique économique menée par Churchill, puis en 1926, La fin du laissez-faire, où il pose les bases de sa théorie. Il pourfend la doctrine classique du rééquilibrage spontané des marchés, de l'interdiction de l'intervention de l'Etat dans l'économie : Il n'existe nul pacte qui puisse conférer des droits perpétuels aux possédants et à ceux qui deviennent des possédants. Le monde n'est nullement gouverné par la providence de manière à faire toujours coïncider l'intérêt particulier avec l'intérêt général. [...]
[...] En période de crise, il manque des acheteurs pour les marchandises produites. Pour Keynes, l'accroissement de la richesse dans un pays pousse l'économie à se déprimer. En effet, les plus riches consommateurs ont leur besoin satisfait et vont donc épargner une part croissante de leurs revenus, ce qui freine la croissance et déprime les prévisions des entrepreneurs. Au contraire, les plus pauvres ont tendance à dépenser quasiment tout leur revenu. La montée du chômage résultant du pessimisme des entrepreneurs provoque une baisse de la demande, et donc un blocage de l'économie à un bas niveau d'activité. [...]
[...] Il doit agir en faveur de la réduction des inégalités et favoriser la consommation des plus pauvres. En somme, il faut garder le capitalisme, mais le stimuler et le contrôler. Dans son ouvrage Les conséquences économiques de la paix, pamphlet à l'encontre du traité de Versailles, Keynes écrit : La politique de réduire l'Allemagne à la servitude le temps d'une génération, de dégrader la vie de millions d'êtres humains et de priver une nation entière de tout bonheur serait horrible et détestable. [...]
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