Depuis de nombreux siècles, les problèmes posés par les échanges internationaux ont soulevé un intérêt croissant. Dès le XVIIe siècle, les Mercantilistes ont discuté des moyens d'accroître la richesse du Prince et d'assurer à la nation une balance commerciale positive synonyme selon eux d'entrées d'or. Le débat s'est dès lors structuré entre les partisans du libre-échange et ceux du protectionnisme, et notamment au moment où l'Angleterre ayant débuté sa révolution industrielle, des auteurs comme Smith (1723-1790) ou Ricardo (1772-1823) avancèrent des fondements économiques en faveur du libre-échange. Mais dès la seconde moitié du XIXe, la réaction nationale se manifesta en doctrine politique puis économique, le protectionnisme devenant l'aspect économique du nationalisme.
Le protectionnisme désigne l'ensemble des mesures permettant de créer des distorsions entre le marché intérieur et le marché international en faveur des unités nationales de production. Il peut prendre plusieurs formes, de manière directe comme le tarif douanier qui d'un montant fixe ou proportionnel vise à augmenter le prix des produits importés, le quota qui représente un protectionnisme par les quantités car limite en volume les importations ou la restriction volontaire d'exportation, qui négocié avec l'exportateur, constitue une variante du quota. Le protectionnisme peut aussi être instauré de manière détournée, notamment à travers certaines barrières administratives qui créent des coûts d'information et d'adaptation, les marchés publics qui favorisent les entreprises nationales ou les subventions qui permettent d'abaisser le prix du produit national ou l'aide à s'exporter.
Depuis 1945, l'essor du commerce international conjugué aux négociations du GATT a permis l'ouverture des échanges. Comment dès lors justifier le protectionnisme alors que le libre-échange semble s'être imposé comme la règle du commerce international ? Qu'est-ce qui fait privilégier le protectionnisme au libre-échange ? Nous verrons ainsi que le protectionnisme repose sur des arguments à la fois économiques et politiques mais que l'analyse économique plaide plus en faveur d'un libre-échange maîtrisé.
[...] C'est là encore un choix politique. - Il ne faut en outre pas négliger le poids de certains lobbies qui voudraient influencer la politique commerciale du gouvernement. Certains secteurs sensibles électoralement comme l'agriculture ou les industries en déclin peuvent ainsi être protégées par des subventions ou des droits de douanes pour maintenir une stabilité sociale. arguments macroéconomiques : - Le plus connu est sans conteste celui des industries naissantes défendu aux Etats-Unis par Hamilton en 1790 dans son Rapport sur les manufactures, puis par l'allemand Frédéric List dans Système d'économie politique en 1841. [...]
[...] Le droit de douane est sauf dans le cas de grands pays inefficace car le transfert de surplus ne compense pas la perte du surplus du consommateur. - dans le cas d'une subvention : Le pays subventionne pour accroître les quantités vendues à l'étranger. Les producteurs vont appliquer sur le marché national le même prix qu'ils touchent à l'international soit P plus la subvention c'est-à-dire au final Ps. Le conso va perdre un surplus de a+b tandis que le producteur va gagner un surplus de a+b+c. Or l'Etat doit payer comme subvention b+c+d. [...]
[...] Repris dans les années 1970 par la Nouvelle école de Cambridge et par l'économiste Godley, cela ne fonctionne que si l'emploi accru dans les industries protégées n'est pas contrebalancé par la réduction de l'emploi dans les industries d'exportation, s'il y a des représailles. Il peut aussi contribuer à améliorer l'effet d'une politique de relance en augmentant le multiplicateur d'investissement k. k = avec m : propension marginale à importer. Si les importations baissent, m baisse et k augmente, d'où politique plus efficace. - Le protectionnisme permet en outre dans le cas d'un grand pays d'améliorer les termes de l'échange. Si un grand pays représente une part importante de la demande mondiale, il peut influer sur le prix mondial d'un bien. [...]
[...] De même, le protectionnisme engendre parfois des effets néfastes sur l'économie nationale. La politique fondée sur le protectionnisme éducateur (industrie naissante), s'est aussi parfois révélée désastreuse dans des pays en voie de développement, notamment l'Algérie ou les pays de l'Afrique subsaharienne l'absence de demande et de concurrence conduisant à investir massivement dans des secteurs non rentables. Au Brésil, la protection du secteur informatique en 1984 a privé le pays des avancées technologiques et a coûté 900 millions de $ par an au consommateur comme surcoût. [...]
[...] Qu'est-ce qui fait privilégier le protectionnisme au libre-échange ? Nous verrons ainsi que le protectionnisme repose sur des arguments à la fois économiques et politiques mais que l'analyse économique plaide plus en faveur d'un libre- échange maîtrisé. Le protectionnisme repose à la fois sur des arguments économiques et politiques Le protectionnisme a été justifié au cours du 19e siècle par des arguments autant économiques que politiques arguments politiques : - Le protectionnisme relève ainsi de choix publics et politiques concernant notamment l'avenir du pays ou la défense nationale. [...]
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