Résumé : La ville de Porto Alegre (Brésil) a mis en place depuis 1989 une cogestion du budget municipal entre population et administration. Ce processus incarne la coopération entre acteurs aux intérêts divergents et montre comment des conflits peuvent aboutir à une coopération productive. Le BP s'est instauré dans un contexte bien précis de luttes entre acteurs qui ont fini par aboutir à une coopération. Il comporte nécessairement des limites du fait de son caractère novateur et de son expérience encore jeune toutefois les résultats forts encourageant déjà obtenus laissent penser qu'il s'agit d'un processus de développement urbain et social efficace.
[...] Ces notes sont ensuite additionnées à l'échelle de la ville et forment une matrice déterminant une hiérarchie dans les priorités de dépenses. C'est ainsi que sont décidées les grandes orientations budgétaires de la ville. Pour la répartition géographique des investissements décidés séries de critères chiffrés sont utilisées : - une matrice qui estime les carences de chaque secteur en infrastructures et en services - une matrice de pondération démographique qui donne plus de poids aux secteurs les moins peuplés. En définitive la combinaison de ces 3 matrices permet d'obtenir les sommes allouées à chaque secteur et à chaque poste budgétaire. [...]
[...] Conclusion L'expérience de gestion participative de porto Alegre suscite un grand intérêt dans le monde. Il est sans doute trop tôt pour juger si un tel processus est généralisable à d'autres régions du monde ou à une échelle plus importante (ie pas seulement à l'échelle de la ville mais du pays). Mais en tout cas, ses succès suscitent un enthousiasme partagé et la Banque Mondiale s'y est vivement impliquée en accordant des prêts à taux avantageux à Porto Alegre. On a pu constater que les intérêts des différents groupes sociaux ne sont pas tous les même. [...]
[...] Je vais donc en mentionner certaines mais je serai amenée à les relativiser étant donné les résultats très positifs du dispositif. Parmi les limites, il faut noter que le BP ne concerne qu'entre 10 et 20% des dépenses budgétaires de Porto Alegre et il n'englobe donc pas l'intégralité des dépenses de la ville. Les habitants n'ont donc leur mot à dire que sur une fraction du budget municipal. D'autre part il faut souligner que le BP n'englobe pas non plus la totalité de la population puisque les participants ne représentent que 1,5 à de la population selon les secteurs. [...]
[...] Tous les ans un nouveau budget est ainsi élaboré. On s'aperçoit donc bien qu'au sein de ce processus un ensemble varié d'acteurs est présent. Du côté de la société civile, les habitants participent à titre individuel ou comme c'est le plus souvent le cas par le biais d'associations d'habitants, de conseils populaires, associations professionnelles, de groupes culturels Du côté du pouvoir municipal, on trouve le GAPLAN, la CRC et au sommet le Conseil du BP. Ce mécanisme paraît complexe a priori mais la multiplicité et le nombre d'acteurs impliquent une rigueur et des règles nécessaires. [...]
[...] C'est dans ce cadre qu'en 1988 le Parti des Travailleurs de Porto Alegre, capitale d'un million 300 mille habitants de l'Etat du Rio Grande do Sul, se présente aux élections avec un double but politique : - d'une part faire des choix qui améliorent la vie quotidienne des plus pauvres. - D'autre part, initier un processus qui permette à la société civile de contrôler le nouveau pouvoir qui serait issu des élections. On sent donc bien la volonté de concertation, de coopération et de co- décision qui va aboutir à la mise en place en 1989 du Budget Participatif de Porto Alegre. [...]
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