Des différentes catégories de l'investissement, l'investissement immatériel correspond certainement le mieux à la phrase attribuée au chancelier allemand Schmidt : 'les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain'. Si l'on entend par innovation le processus allant de l'invention à sa mise en œuvre et diffusion, celle-ci est en effet un processus long, et souvent indirect
[...] Bibliographie - Bernard BONIN, "Commerce international, investissement transnational et technologie : les défis de la nouvelle économie" in Mémoires de la société royale du Canada tome V. - Emmanuel COMBE, Précis d'économie. PUF - Isabelle GENIAUX, "Les entreprises de développement technologique", in Revue internationale PME - Dominique GUELLEC, L'économie de l'innovation, La découverte - Christian LE BAS, "Le comportement d'investissement en ressources technologiques", in Revue internationale PME - Christian LE BAS, Economie de l'innovation, Economica - Jean-José QUILES, Schumpeter et l'évolution économique, Nathan - José VINALS, "Innovation financière, réglementation et investissement", in Revue d'économie financière, été 1991. [...]
[...] Ainsi faut-il faire entrer d'autres paramètres dans les facteurs pouvant favoriser l'investissement d'innovation. Au niveau microéconomique, les théories s'opposent sur le critère de la taille comme déterminant de la propension à innover. D'après Schumpeter, celle-ci est d'autant plus forte que l'entreprise est grande. Plusieurs raisons expliquent cela, mais toutes tournent autour de la facilité à trouver des capitaux : l'investissement d'innovation est risqué, générant un déséquilibre entre demande et offre de capitaux. L'autofinancement est alors la principale ressource, et seules les grandes entreprises bénéficient de cash-flows suffisant pour cela. [...]
[...] La seconde solution réside dans la création d'institutions particulières pour le financement de l'innovation : ce sont les capital-risques et les marchés financiers spécialisés. Le capital-risque est un type de contrat particulier pour les investissements risqués inventés au MIT après-guerre. Il fait participer financièrement l'innovateur avec ses propres fonds. Le reste du capital est fourni par un fonds spécial alimenté par les investisseurs (liés par des clauses multiples -durée, conditions de sortie- ) et géré par le capital-risqueur qui détecte et sélectionne les projets à fort potentiel, assiste l'innovateur. [...]
[...] Ces chiffres révèlent bien des stratégies économiques faisant de l'investissement d'innovation un des moteurs de la croissance. Si, tout comme l'investissement de remplacement, de productivité ou de capacité, l'investissement immatériel contribue également à améliorer la compétitivité des entreprises (innovation organisationnelle ou à dominante technique) du côté de l'offre, il joue aussi un rôle direct au niveau de la demande par les innovations de biens créant un besoin nouveau. Séparer dès lors ces deux dimensions s'avérerait artificiel, et se cantonner à interroger le lien à double sens investissement - innovation (lequel détermine l'autre reviendrait à s'enfermer dans une relation d'interdépendances. [...]
[...] Le modèle de croissance doit ainsi plus s'attacher aux interactions entre facteurs qu'à l'étude d'un facteur seulement. Mais surtout, l'innovation est représentée dans un modèle d'équilibre (contrairement à nombre de modèles de croissance endogène "indéterminés" et laissant un rôle aux institutions), avec anticipations rationnelles. Celles- ci sont chose impossible en économie de l'innovation, en témoigne Thomas Watson, président d'IBM affirmant en 1943 qu'"Il y a peut-être un marché mondial pour cinq ordinateurs". L'innovation est par nature et définition inattendue et non anticipée. Deux réponses peuvent être apportées. [...]
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