« Les profits d'aujourd'hui font les investissements de demain, qui font les emplois d'après-demain ». Le « théorème » d'Helmut Schmidt (ancien chancelier de la RFA) semble procéder du bon sens : les investissements, qu'ils soient matériels (machines, logiciels) ou immatériels (R&D, formation), qu'ils soient effectués par les entreprises (achat de biens de production) ou par les administrations publiques (construction d'infrastructures publiques), sont un flux qui augmente les moyens de production employés sur plus d'un cycle d'exploitation. Ce faisant, ils contribuent à l'augmentation de la production nationale, et nourrissent donc la croissance (mesurée par la hausse annuelle du PIB) tout en réduisant le chômage.
Pourtant, l'investissement et la croissance ne se stimulent pas forcément toujours mutuellement, comme Schmidt semblait le croire. En effet, l'investissement peut aussi engendrer du chômage (substitution du capital au travail) ou générer de la surproduction.
Sans tomber dans l'écueil de croire sans nuances à l'un ou l'autre des enchaînements décrits, il convient cependant de questionner à la lumière des mutations économiques récentes (NTIC et globalisation) la relation réciproque unissant l'investissement à la croissance.
Suffit-il d'encourager l'investissement pour stimuler la croissance ? La politique économique permet-elle de préserver une relation mutuellement vertueuse entre l'investissement et la croissance ?
[...] Les sièges sociaux des FTN, par exemple, sont précieux pour la France. En effet, l'emplacement du siège détermine souvent la nationalité des fournisseurs et des partenaires de l'entreprise (en raison des contacts noués), et surtout rend le pays dans lequel il est implanté moins vulnérable aux retournements de conjoncture. Ainsi, ce sont les fournisseurs et non les usines propres (ou encore moins le siège social) qui font les premiers l'objet des conséquences d'une réduction de la demande. Attirer les sièges sociaux en investissant dans la création et le maintien d'externalités positives fortes sur le territoire permet donc de réduire l'ampleur des fluctuations conjoncturelles, tout en soutenant l'activité économique. [...]
[...] Un mécanisme de rétroaction : l'accélérateur, ou comment la croissance stimule l'investissement *Keynes notait que l'investissement était tiré par les prévisions de demande (on produit pour écouler) et donc par le rythme de la croissance. L'investissement, coûteux, est en effet réalisé dans l'espoir que l'augmentation de la production qu'il va engendrer trouvera à s'écouler grâce à la demande de demain. On investit donc en prévision d'une augmentation de la demande intérieure ou des exportations. La croissance stimule donc l'investissement. (Ex. [...]
[...] : petits boulots anglo-saxons). Les pistes sont ici une refondation du Code du travail français, une protection de l'individu plutôt que de l'emploi, et un accompagnement à la reconversion plus fort, afin que le déversement (Sauvy) inhérent à l'innovation ne s'accompagne pas de chômage, mais de reconversions. b. Cycles et investissements : les leviers de politique économique pour soutenir la croissance *Bien que l'investissement joue un rôle central dans la croissance, il est très volatile et fait subir ses fluctuations à la production de manière amplifiée, via le multiplicateur (cf .oscillateur de Samuelson et variations conjoncturelles). [...]
[...] La relation mutuellement vertueuse entre l'investissement et la croissance est donc fragile et dépendante du cadre économique que l'Etat met en place (politique d'investissement publique, externalités positives, favorisation des investissements en etc.), ainsi que des politiques visant à contrecarrer ces éventuels effets négatifs. L'expérience des dragons asiatiques montre cependant qu'il est possible, par le contrôle de l'épargne, de stimuler la croissance par le canal de l'investissement. Il semble donc que, conformément aux théories de la croissance endogène, l'investissement soit à même de stimuler la croissance. Reste à s'assurer que les bons choix sont faits en matière de politique d'investissement. [...]
[...] *L'investissement, effectué à l'étranger dans le cadre d'IDE, ne stimule pas la croissance intérieure et peut intensifier la concurrence internationale (ex : construction d'usines en UE de l'Est plutôt que dans le Nord-Pas-de-Calais), opérant une pression sur les salaires qui peut conduire aux licenciements. *Nuance : certes, l'investissement de productivité peut certes diminuer l'emploi à court terme, mais il peut augmenter les débouchés de l'entreprise à long terme, et donc conduire à des réembauches (limitées par l'hystérésis). *Il convient donc de mettre en place des sas, c.-à-d. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture