Deux courants économiques sont en opposition dans leur vision du fonctionnement du système économique. D'un coté les libéraux prônent le « laisser-faire » et veulent accorder une liberté aussi grande que possible aux agents économiques. De l'autre la doctrine keynésienne interventionniste préconise une assez forte implication de l'Etat dans l'économie afin de la réguler et de soutenir la demande quand il le faut. Malgré les différences apparentes sur le fond, l'objectif est en fait identique : garantir et stimuler la croissance économique.
[...] L'Etat a aussi comme outil la politique monétaire qui agit sur les taux d'intérêts et sur la masse monétaire en circulation dans l'économie. Cela permet la mise en place soit de politiques de relance visant à augmenter la demande puis la production et l'emploi soit de politiques de rigueur pour freiner la demande et l'inflation quand le système s'emballe. Toutes ces fonctions doivent être assurées par l'Etat selon les interventionnistes car selon eux le marché génère des dysfonctionnements qu'il est nécessaire de corriger contrairement aux libéraux qui préconisent de laisser faire le marché. [...]
[...] Alors peut-on aller jusqu'à affirmer qu'une thèse est plus justifiable que l'autre ? Contrairement aux libéraux, la doctrine interventionniste est favorable à une plus grande implication de l'Etat dans l'économie. L'Etat ne doit plus seulement assumer les fonctions régaliennes mais également les 3 fonctions de l'Etat moderne définies par l'économiste Musgrave. Premièrement, les pouvoirs publics doivent remplir une fonction d'allocation des ressources, c'est-à-dire qu'ils se doivent de fournir services publics et biens collectifs qui respectent le principe d'égalité. En fait, l'Etat intervient quand le marché a atteint ses limites. [...]
[...] Le rôle de l'Etat vu par les classiques doit se limiter aux fonctions régaliennes et se retirer au maximum de tout ce qui concerne les affaires économiques. De fait son rôle est restreint : il doit seulement assurer la protection de la nation avec l'Armée ainsi que des services publics indispensables tels que la police et la justice. Son seul et unique rôle dans la vie économique est de créer des infrastructures non prises en charge par le marché mais qui sont nécessaires à la vitalité économique. [...]
[...] En réalité, les deux doctrines incitent toutes deux l'activité économique mais de deux façons opposées. Le choix des différents gouvernements entre 1945 et 1980 s'orientait plus vers une alternance de politiques de relance et de rigueur d'inspiration Keynésienne alors que depuis les années 1980 on sent que l'Etat devient plus l'organisateur de la vie économique plutôt que l'acteur comme il l'était auparavant. L'Etat est désormais plus stratège et moins interventionniste, il bascule légèrement dans le camp libéral tout en gardant une marge d'intervention. [...]
[...] Malgré les différences apparentes sur le fond, l'objectif est en fait identique : garantir et stimuler la croissance économique. On peut alors se demander en quoi deux doctrines ayant une conception opposée de l'économie et de son fonctionnement sont toutes deux justifiables ? Nous verrons dans un premier temps que le libre jeu du marché présente des intérêts pour la bonne marche de l'économie, mais par la suite nous expliquerons que l'intervention de l'Etat voulue par les Keynésiens peut aussi bien se justifier. [...]
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