Dans quelle mesure l'intervention de l'Etat dans l'économie peut-elle être justifiée par une incapacité de la collectivité à gérer en commun des ressources ?
[...] Rappelons que la participation à l'action collective nécessite un investissement d'1€. Il est toujours plus avantageux pour Bébert de ne pas participer, compte tenu des décisions des autres : pour un même nombre de participants, il gagne plus en ne prenant pas part à l'action. Il n'y a pas comme dans le cas du dilemme du prisonnier un déficit d'information bloquant l'accès à un comportement coopératif et solidaire: il n'est pas exclu que Bébert soit au courant de la participation ou non des autres copropriétaires à l'action. [...]
[...] Les biens et services appelés indifféremment collectifs ou publics permettent par définition : 1. Une non-rivalité : une consommation par tout individu, sans que cette dernière ne diminue la quantité consommée par un autre individu Une non-exclusion : Une accessibilité à tous, collectivement, sans exclusion mutuelle des consommateurs. C'est le cas des services publics tels que la défense nationale, l'éclairage des rues ou encore la signalisation routière. Un passant dans une rue bénéficiant de l'éclairage d'une rue n'empêche pas un autre passant de bénéficier du même éclairage dans la même rue, au même moment. [...]
[...] Il prend l'exemple de syndicats. Alors que tous les salariés souhaitent une réduction d'horaire ou une augmentation de salaire, assez peu d'entre eux ne s'engagent réellement au sein d'une action syndicale : ils attendent que les profits soient obtenus par les autres Le raisonnement est valable pour les entreprises où les décisions individuelles des entreprises sont parfois préjudiciables à la branche au sein de laquelle cette dernière évolue, mais aussi concernant les placements. La loi de la baisse tendancielle du taux de profit statue que, malgré une rationalité évidente dans la démarche individuelle du capitaliste souhaitant augmenter son profit par un placement de ce dernier sous forme de capital physique, cette attitude est nuisible collectivement. [...]
[...] Cependant, les biens communs ne sont pas les seules défaillances de marché. L'Etat doit aussi faire face aux externalités c'est-à-dire, aux effets que la décision d'un individu a sur le bien-être des autres sans que cette interdépendance puisse être correctement intégrée dans son calcul économique Dans le cadre d'externalités (ou déséconomies) négatives, l'action d'un seul agent diminue le bien-être d'autres membres. Au contraire, les externalités positives contribuent à l'augmentation du bien-être collectif. Pourtant, on observe une sous-production des biens à externalités positives par rapport à l'optimum collectif, du fait de la décision des individus, qui se base sur les coût et avantage privés et non sur les coûts et avantage sociaux. [...]
[...] Dupont tenait compte de ce que le bien-être collectif augmente quand il se brosse les dents, il le ferait plus souvent. C'est typiquement l'exemple d'entreprises polluantes qui ne font aucun effort environnemental, tandis que d'autres, au risque de quelques pertes, font un effort dans ce sens. L'Etat va donc tenter de généraliser le comportement vertueux par subventions et répression, ainsi que d'internaliser ces externalités négatives, en promouvant des campagnes d'hygiène par exemple ! L'Etat, pour fournir au tout un chacun des biens communs, pour internaliser les externalités négatives et favoriser les externalités positives, doit néanmoins disposer de moyens. [...]
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