Nous analyserons surtout le cas français en essayant de faire des références aux modèles anglo-saxons, dans une période de temps qui s'étend de la fin des années soixante-dix à nos jours. L'effet-école peut-il modifier la « destinée »scolaire des élèves ? L'établissement influence-t-il les pratiques pédagogiques des enseignants ?
[...] Plus tard, la réforme Haby de 1975, et la création du collège unique par la disparition des différences entre le CES (collège d'enseignement secondaire) et le CEG (collège d'enseignement général), renforcera l'individualisation des établissements. Les réformes de 1963 et 1975 entraînent une certaine autonomie des établissements. Les parents, dont les enfants sont plus nombreux dans le système éducatif, attendent plus de l'école, la demande sociale d'éducation s'accroît. Dans la conscience collective, les écoles ne sont pas toutes identiques, choisir une bonne école peut être un moyen de réussite et donc d'ascension sociale. [...]
[...] Sont-ils représentatifs de l'ensemble des établissements français ? L'intérêt de cette analyse sociologique est de dégager les grandes tendances. Le problème est que cette enquête ne s'appuie pas sur un échantillon représentatif des lycées. Les élèves ne sont-ils pas, suivant les disciplines choisies, des vrais lycéens ou des futurs ouvriers ? Néanmoins cette approche, qui est plus microsociologique apporte un éclairage nouveau, notamment au niveau de l'établissement, en sociologie de l'éducation. C'est une approche taxinomique et descriptive de l'établissement et de ses principaux acteurs. [...]
[...] Cette notion de climat qui caractérise certains établissements est reprise dans les études faites par A. Grisay en Belgique. Ses travaux sur soixante collèges font ressortir des styles d'établissements Comme avec l'étude des lycéens faite par F. Dubet, A. Grisay dans les collèges en quatre types. Le premier type, les collèges favorisés-performants sont caractérisés par leur discipline, un climat impersonnel une exigence des professeurs, des travaux faits à domicile et une forte sélection. Les collèges défavorisés performants ont un climat de travail plus chaleureux, une discipline moins rigoureuse, des professeurs exigeants. [...]
[...] Les établissements de centre-ville comme le lycée Louis-le-Grand à Paris ou le lycée Poincaré à Nancy, attirent, ce que F. Dubet appelle les vrais lycéens. Cette sociologie de l'établissement scolaire s'intéresse à détailler et faire ressortir les grandes caractéristiques des acteurs qui fréquentent les différents types de lycée. Les vrais lycéens sont en majorité des héritiers pour reprendre le titre d'un livre de P. Bourdieu et J-C Passeron en 1994. Ces lycéen doivent apprendre avec dilettantisme, il faut manifester du détachement même s'ils travaillent beaucoup chez eux. [...]
[...] Les limites de ces analyses mettent en avant les difficultés de distinction entre les causes des effets et ses conséquences pour l'établissement. En effet, les méthodes corrélatives ne permettent pas de dégager les relations de causalité. Les bonnes performances des élèves sont-elles une cause ou une conséquence de l'effet-établissement ? Une autre limite à ces études sur l'effet-école est qu'elles sont souvent synchroniques, sont-elles stables dans le temps ? P. Bressoux dans son article relève une plus grande stabilité dans les pays anglo-saxons surtout si les méthodes utilisées s'appuient sur des méthodes statistiques multi niveaux. [...]
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