« L'Allemagne se présente comme un modèle à suivre dès lors que ses résultats économiques sont exceptionnels. Certains professionnels de l'I.E. [intelligence économique] pensent que cette réussite est due à la mise en place d'une politique allemande en matière d'Intelligence Economique. »
Il est incontestable que le modèle d'intelligence économique allemand est une réussite. Nous ne discuterons pas ici de la responsabilité de celui-ci dans la réussite allemande, nous nous appliquerons plutôt à établir ce qui fonde ce modèle. En effet, pour certains, la force de l'intelligence économique allemande tient à un sentiment de patriotisme de la part des acteurs. On ne peut pas parler de patriotisme économique à proprement parler en Allemagne, mais plutôt d'un sentiment d'intérêt commun, né d'une organisation sociale participative et de rapports de réseaux déjà anciens qui fondent un genre de solidarité.
La mentalité « intelligence économique » de l'Allemagne date de bien avant le XXème siècle : les grandes entreprises industrielles étaient déjà engagées, au sein de réseaux, dans la recherche de renseignements économiques à l'époque de Bismarck, à la fin du XIXème siècle. Cette culture de l'information n'est pas nouvelle dans la culture germanique et c'est pour cela que le recyclage des informations détenues par les puissances publiques a toujours eu lieu au travers de réseaux de personnes d'influence. L'I.E. a permis de rationaliser et d'institutionnaliser ces réseaux afin de démultiplier les moyens de la puissance publique au service de son économie en matière d'information et d'influence. Ces réseaux informels ont pu se construire grâce à une tradition qui ne cloisonne pas le public et le privé comme cela se fait en France. Dans les cultures germaniques et anglo-saxonnes, il y a un turn-over entre les deux secteurs qui permet un enrichissement mutuel en matière de méthodes et de moyens.
Avant de commencer à établir les caractéristiques de I.E. allemande, commençons par donner une définition de l'intelligence économique en Allemagne : « L'intelligence économique est le processus systématique d'aide à la décision exercée d'une façon légale et éthique avec les informations reçues sur les clients, les concurrents, les technologies et plus globalement sur tout l'environnement économique d'une entreprise. » C'est donc une définition qui insiste sur l'information économique, et sur les cadres éthiques et légaux.
Si L'Allemagne a pu adapter très tôt l'intelligence économique à son modèle économique, qui s'y prêtait particulièrement bien, il semble qu'elle connaisse des difficultés face à la nouvelle mondialisation, qui se caractérise par sa vitesse et sa flexibilité, vis-à-vis des frontières, des personnes ou des réseaux.
[...] Ces structures de représentation sont aussi des bureaux dont la mission est de promouvoir la recherche, analyser les marchés et favoriser les implantations des entreprises nationales sur les marchés étrangers. Avec 110 bureaux et des implantations dans 75 pays ces organes vitaux de l'économie allemande entretiennent les niveaux d'exportation de la machine allemande. Celles-ci se sont axées principalement vers le développement des économies d'Europe de l'Est et de la région Asie-Pacifique. Ainsi elle ventile l'économie qui se trouve dépendante en exportations et en informations nécessaires au développement. [...]
[...] Pour atteindre un niveau d'emploi élevé, il requiert en outre une évolution des coûts de production en phase avec celle de la productivité. Il implique également de limiter au strict nécessaire les réglementations publiques et, au-delà, d'atteindre une productivité élevée par le développement de l'infrastructure et par le développement du capital humain.» Le gouvernement fédéral place sa politique dans cette voie, en poursuivant une stratégie de croissance, d'emploi et de compétitivité du Standort. Il met l'accent, d'un côté, sur une réforme fiscale favorisant la croissance, l'emploi et la réforme du système des retraites, et, de l'autre, sur une série d'axes stratégiques. [...]
[...] C'est d'ailleurs à travers ce prisme que se développe principalement l'intelligence économique. Ce réseau est tout d'abord composé des entreprises de toutes tailles, PME/PMI ou grandes compagnies, qui travaillent ensemble et mettent en commun leurs compétences, recherches et développement et informations, lorsqu'elles ne sont pas en concurrence directe. Ainsi les grandes compagnies automobiles, DaimlerChrysler ou BMW, travaillent fréquemment en coopération avec de petites entreprises innovantes. Nombreux sont également les organismes et structures administratives du dispositif économique allemand qui participent à ce réseau. [...]
[...] Cette approche a débouché sur la création des centres allemands de l'industrie et du commerce. Ces structures de droit privé réunissent dans le même organisme les structures d'aide à l'international des Länder, de l'Etat fédéral et des fédérations professionnelles. Celles-ci établissent le trait d'union entre les organismes de transfert d'information au niveau régional et ceux des sphères fédérales. Elles favorisent donc une meilleure coordination des différents acteurs. Elles agissent essentiellement dans les domaines de la publicité et de toutes les données quantitatives relatives aux pays où l'entreprise désire s'engager. [...]
[...] Cette coopération sur le long terme est un facteur de stabilité mais peut aussi être facteur d'immobilisme, comme on l'a vu en Corée du Sud avec les conglomérats appuyés sur des banques à disposition, prêtes à financer sans prudence tout investissement. D'autre part, la banque étant actionnaire de l'entreprise, elle détient toutes les informations nécessaires pour faire un prêt, et peut ainsi empêcher l'entreprise de s'engager dans des projets peu rentables. Les banques dominantes sont plus spécialisées dans les grandes entreprises. Les banques dominantes participent aux conseils de surveillance des entreprises et inversement. Ce lien fort passe également par un échange d'informations constant et dense. La banque dominante a l'intérêt de conseiller efficacement l'entreprise. [...]
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