Aujourd'hui, le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale constituent le « noyau dur » des institutions financières internationales et ces institutions sont au cœur de l'architecture financière internationale.
Les deux institutions ont été créées lors des négociations entre 44 pays du monde en 1944 à Bretton Woods. D'emblée, leur fonction était celle d'assurer la stabilité du système monétaire international à travers notamment trois moyens :
1. en veillant sur la convertibilité dollar/or et sur les flux de capitaux à court terme ;
2. en garantissant la liquidité (et cela était principalement assuré à l'époque par la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement qui envisageait approvisionner de l'argent pour reconstruire l'Europe et le Japon) ;
3. en mettant en place des mécanismes d'ajustement pour régler les problèmes dans les balances courantes des pays et pour fixer les parités (rôle joué principalement par le FMI).
Cependant, la décennie de 70, marquée par les crises pétrolières et par la croissance de flux spéculatifs, a favorisé la dévaluation du dollar (contrairement aux objectifs fixés en 1944). Et cela a mis en question le rôle des institutions financières internationales et l'on a même parlé d'un « effondrement » du système de Bretton Woods.
Toutefois, plutôt qu'un effondrement de ces institutions, nous devons parler d'un changement de leur rôle.
Nous pouvons les voir, d'abord, comme des solutions à un système instable.
Solution parce qu'elles peuvent organiser le système financier international et assurer la stabilité des relations monétaires internationales.
Depuis les années 1980, elles jouent un rôle central dans la restructuration des dettes extérieures des pays qui connaissent des difficultés de paiement.
En outre, le FMI peut être compris comme une solution dans la mesure où il joue un rôle de prêteur en dernier ressort qui a pour vocation de renflouer les économies en difficulté, afin de rétablir la confiance de la sphère privée.
La spécificité du FMI par rapport aux organisations internationales d'autres natures c'est que son intervention présente un contenu exécutif ou ex post, c'est-à-dire, il peut répondre à une situation d'urgence financière, bloquer une dynamique de contagion et gérer un défaut de paiement. Et dans ce sens, il peut être interprété comme une solution.
Cependant, les institutions financières internationales peuvent aussi être comprises comme étant un problème du système financier international.
Elles n'ont pas été capables d'empêcher le déclenchement d'une série des crises à partir de la décennie de 1990 (crise mexicaine, asiatique, russe, brésilienne et Argentine).
Elles sont aussi très critiquées par les altermondialistes, qui critiquent un processus de mondialisation inégale à travers la libéralisation des finances.
Finalement, elles sont estimées avoir un déficit démocratique, car elles reflètent un jeu de pouvoir entre les pays.
Alors, nous allons nous demander tout au long de cet exposé : les institutions financières internationales représentent-elles un problème ou une solution pour le système financier international ?
Pour essayer de mieux répondre à cette question, nous allons prendre l'exemple d'un cas précis : celui de l'Argentine et du FMI.
Nous essayerons d'analyser dans cet exposé les rapports entre cette institution financière internationale et le pays sud américain.
Dans une première partie, nous allons analyser le comportement de l'Argentine vis-à-vis du FMI lors de la crise de la dette et de la décennie de 90, quand l'Argentine avait l'image de meilleur élève du Fonds et de pays modèle à mettre en œuvre des réformes structurelles. (FMI comme solution).
Dans une deuxième partie, nous allons voir comment ces rapports ont été ébranlés et comment, face à la crise subie, l'Argentine a changé de posture envers le Fonds. (FMI comme problème).
[...] Par la suite, la crise de légitimité politique est allée de pair avec l'aggravation de la crise sociale découlant de l'accroissement du chômage et de la diminution du pouvoir d'achat de la population, dans le cadre d'une forte récession et de la réapparition de l'inflation en vigueur après l'abandon du currency board et de la dévaluation du peso, début 2002. Cela a impliqué la rupture de tous les contrats. Le système bancaire est entré en situation de crise ouverte. Dans un cadre d'absence totale de stratégie de la part des pouvoirs publics, l'adoption d'un régime de flottement s'est traduite par une dépréciation brutale du peso (le dollar est rapidement passé de 1 à plus de 3,5 pesos). [...]
[...] Elle connut ainsi sur la période 1991-1997 des taux de croissance importants et traversa la crise mexicaine de 1994 sans trop de dommages. - la politique fiscale : La politique fiscale a été le thème le plus débattu entre le FMI et les autorités argentines durant toute la période où était en vigueur le régime de convertibilité. Elle a eu une importance particulière car elle était le seul outil de gestion macroéconomique étant données les restrictions imposées par la politique monétaire. [...]
[...] Les institutions financières internationales : problème ou solution ? Le FMI et le cas de l'Argentine Introduction Aujourd'hui, le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale constituent le noyau dur des institutions financières internationales et ces institutions sont au cœur de l'architecture financière internationale. Les deux institutions ont été créées lors des négociations entre 44 pays du monde en 1944 à Bretton Woods. D'emblée, leur fonction était celle d'assurer la stabilité du système monétaire international à travers notamment trois moyens : 1. [...]
[...] Le président argentin Eduardo Duhalde a précisé : Nous ne payerons pas cette dette sans un accord préalable avec le Fonds Monétaire International en sachant que le FMI ne prête pas aux pays qui sont en cessation de paiement avec la Banque Mondiale. Chef de cabinet argentin : Si l'Argentine avait payé la Banque Mondiale, les réserves seraient passées sous les 9 milliards de dollars, un chiffre recommandé par le FMI pour maintenir la solidité du programme monétaire Face aux nouveaux réajustements exigés par le FMI, le gouvernement a refusé de prendre le risque et de mettre en péril les quelques acquis économiques du pays. [...]
[...] Nous verrons que, suite à cette crise, les rapports sont devenus de plus en plus tendus. A. Des responsabilités partagées La crise peut être expliquée par l'incompétence des gouvernements incapables d'enrayer un déficit public en augmentation constante. Mais, si la responsabilité des dirigeants argentins est évidente, elle ne peut pas être dissociée des conseils de nombreuses années du FMI. Inversement, nous ne pouvons pas dire que la crise est le résultat des politiques imposées par le FMI. Même si le FMI a joué un rôle considérable dans le déclenchement de la crise, il n'est point le seul responsable de la situation subie. [...]
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