Pour Milton Friedman, « il y a lieu d'adopter la stabilité des prix à la fois comme but de la politique monétaire et comme guide et critère de réussite ». L'inflation apparaît en effet en tant que hausse continue des prix qui provoque un déséquilibre de l'économie. Apparue avec la première guerre mondiale, relativement maîtrisée dans les décennies de l'après seconde guerre mondiale, elle était devenue un des problèmes centraux des années 1970 et des années 1980 dans les pays industrialisés et jusque dans les années 1990 dans les Pays En Développement (PED).
La tendance à la désinflation apparue au milieu des années 1980 amène ainsi à s'interroger sur le degré de priorité qu'il faut s'accorder à la maîtrise de l'inflation. Jusqu'à quel point l'inflation est-elle principalement un phénomène d'origine monétaire qui impliquerait la mise en œuvre des politiques susceptibles de limiter la croissance ?
L'étude doit ainsi reconnaître que l'inflation est un phénomène fortement perturbateur des équilibres économiques qui affectent à la fois la monnaie, la confiance et se présente comme un processus auto-entretenu. Dans un second temps, il apparaît effectivement qu'inflation et masse monétaire sont étroitement liées. L'évolution historique depuis 1914 rappellerait pourtant la diversité des causes de l'inflation et en particulier l'incidence des coûts salariaux. En dernière analyse, il apparaît donc que la maîtrise de l'inflation implique des politiques monétaires restrictives. N'y a-t-il pas pourtant aujourd'hui une tendance à une inflation limitée qui amènerait à réviser les priorités des politiques monétaires ?
[...] L'inflation est déstabilisatrice dans la mesure où 1. Elle conduit à la dépréciation monétaire et à la hausse des taux d'intérêts nominaux La dépréciation monétaire peut elle-même être dangereuse par les départs de capitaux qu'elle provoque, par le cercle vicieux qu'elle engendre. D'autre part par le biais de la monnaie, l'inflation pèse sur les taux d'intérêts nominaux. Pour compenser la dépréciation de la monnaie, les taux d'intérêt augmentent inévitablement, ce qui conduit de nouveau à une hausse des taux d'intérêt nominaux. [...]
[...] L'inflation semble maîtrisée pour les grands pays industrialisés. Les logiques d'inflation qui auraient pu prévaloir en 2000 pour l'Europe en raison d'une hausse de la valeur de pétrole et d'une baisse de l'euro, dans un contexte de croissance forte, ne sont pas confirmées. L'inflation européenne a été un peu supérieure à celle de 1999. B. La question est ainsi posée des déterminants de l'inflation dans une économie mondialisée et ouverte et des objectifs de politiques économiques en la matière 1. [...]
[...] La théorie monétaire a prôné la rigueur c'est-à-dire : - une limitation ou une augmentation de la création monétaire proportionnée à la croissance ; - la stabilisation de la valeur de la monnaie ; - la rigueur budgétaire, c'est-à-dire la limitation du déficit et de la dette (qui augmentent la masse monétaire) ; - les restrictions de crédit et la forte hausse des taux d'intérêt : taux d'intérêt élevés. Avec Reagan, la politique monétaire avait les caractéristiques de cette stratégie. Cette orientation a été suivie par presque tous les pays industrialisés. [...]
[...] La progression des salaires est donc très modeste dans les pays industrialisés depuis le début des années 1980. La pression de l'économie mondialisée pèse sur les salaires, par la délocalisation , comme la pression sur les salaires des ouvriers en particulier. D'autre part, depuis deux décennies, la concurrence semble s'être assez sensiblement renforcée, en partie pour la compétitivité des prix. Dans le concept du consommateur, l'attention donnée au prix du produit est essentielle. L'ouverture économique va dans le sens de cette pression concurrentielle et la régulation extérieure des prix. [...]
[...] Depuis 1914, l'inflation semble avoir pu procéder à d'autres facteurs que la monnaie si l'on prend en compte 1. Les relations entre inflation et demande et les relations entre inflation et croissance Selon Malthus, tout le monde convient que l'offre et la demande règlent exclusivement et avec la plus grande régularité et la plus exacte précision le prix des denrées La première cause de la hausse des prix est l'insuffisance de l'offre par rapport à la demande. En ce sens, il peut exister une simple inflation par rapport à la demande à des moments particuliers où l'offre est peu élastique, paralysée, contrainte. [...]
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