Les inégalités sociales : causes et évolutions

Résumé du document

L'étude abordée dans cet article se limite aux revenus du travail et ne tient pas compte de la taille des familles ni des retraités.

Extraits

[...] Peut-on trouver un arbitrage entre équité et efficacité ? D'après le modèle de Kaldor, la propension à épargner des plus riches étant supérieure à celle des plus pauvres, il suffirait de diminuer le taux d'épargne et donc le taux de croissance. Ainsi, la croissance rapide qu'exigerait la convergence n'est pas compatible avec une réduction des inégalités. Or, dans une perspective internationale, la redistribution des pays riches vers les pays pauvres diminue les incitations à l'épargne, ce qui s'accompagne d'une perte d'efficacité de l'économie. [...]

[...] Mais l'étude de cette relation est ambiguë : les données de prix ne sont pas toujours fiables et les évolutions sont difficilement mesurables. De plus, les évolutions des prix relatifs ne reflètent pas que les effets du commerce. Des travaux ont cherché à expliquer l'impact du commerce des biens durables sur l'inégalité salariale. Elles ont constaté qu'une diminution de la part des industries de biens durables dans l'emploi total augmente les disparités salariales, tout en supposant que la baisse de l'emploi dans les industries de biens durables est due au commerce. [...]

[...] On s'interroge particulièrement sur l'influence de ces facteurs sur l'évolution de la demande de travail, en défaveur des travailleurs les moins qualifiés. En effet, l'immigration, riche en main d'œuvre peu qualifiée, ou la perte d'influence des syndicats ont affecté les travailleurs les moins qualifiés. De plus, lorsqu'il y a chômage, c'est-à- dire excès d'offre de travail, les firmes choisissent de préférence les travailleurs les plus qualifiés. Enfin, la part des emplois requérant un niveau élevé de qualifications a considérablement augmenté ces dernières années. Faut-il accuser le progrès technique ou le commerce international ? [...]

[...] Cependant, lorsqu'on passe de l'individu au ménage, les résultats ne sont plus les mêmes. Le niveau des revenus du travail d'un ménage est déterminé par la situation individuelle sur le marché de l'emploi de chacun de ses membres et par la manière dont les membres décident de se partager ces revenus individuels. Dans ce cadre, l'évolution de la structure des ménages a en fait contribué à accroître les inégalités et l'effet égalisateur du travail féminin a été en partie absorbé avec la baisse du partage des revenus entre conjoints : les familles monoparentales ou les individus isolés ont été de plus en plus nombreux, la corrélation entre les revenus des deux conjoints a augmenté. [...]

[...] D'autres études ont cherché au niveau sectoriel la relation entre le commerce international et le marché du travail. Elles constatent que, sur la période 1979-1990, la délocalisation expliquerait 31% de la hausse de la demande relative de travail qualifié. De plus, elles montrent que le taux de pénétration des importations est également un facteur explicatif de l'augmentation de cette demande. Ainsi, il existerait bien un lien, au niveau sectoriel, entre les évolutions du commerce et celles de l'emploi ou des salaires. [...]