L'individualisme méthodologique analyse les phénomènes économiques et sociaux à partir des comportements individuels. Combiné à l'hypothèse de rationalité du comportement, l'individualisme méthodologique, le fameux homo œconomicus, est le principe de base de la science économique. Mais la validité de son application est critiquée. Ainsi, l'individualisme méthodologique est-il applicable à la science économique ? Ce concept doit être rigoureusement circonscrit (I) avant d'en présenter les déficiences (II) et les réponses à ces dites déficiences (III)
[...] Hayek, lui, reconnu comme individualiste, développe une théorie analogue qui s'appuie sur la notion de système auto-organisé. Il voit dans le passage du niveau micro à macroéconomique un saut en complexité. Le social est autonome par rapport aux individus, échappe à ces derniers. L'hypothèse du comportement rationnel est insuffisante. Le phénomène du passager clandestin développé par Mancur Olson le prouve. En effet, la seule rationalité égoïste commande plutôt à chacun d'attendre le résultat de l'action du groupe sans en supporter lui-même les coûts. [...]
[...] L'individualisme méthodologique est-il applicable à la science économique ? Plan Introduction I. Qu'entend-on par individualisme méthodologique ? A. Définition B. Un concept en opposition relative avec le holisme méthodologique II. Les déficiences de l'individualisme méthodologique A. Les difficultés internes auquel est confronté l'individualisme méthodologique B. L'incontournable recours au holisme III. Comment répondre aux objections ? A. [...]
[...] L'individu libre souverain rationnel serait, d'un point de vue anthropologique, irréaliste. Il propose d'y opposer l'individu, considéré dans la perspective de Luhman, comme un système complexe, intégré à la société par un ensemble de codes et de conventions déterminant sa perception et son expérience du vécu, et cherchant à maintenir l'identité et la stabilité de sa propre organisation. Face à l'affirmation il est à peu près impossible de donner une valeur logique absolue soit au caractère ultime de l'explication des collectifs par les individus, soit à l'explication des conduites individuelles par les collectifs Aron avance la possibilité d'une vague préférence pour l'individualisme méthodologique, uniquement dans le sens où les individus sont des réalités concrètes que nous percevons alors que nous ne faisons que penser les sujets collectifs. [...]
[...] La théorie de l'individualisme méthodologique, même si elle admet que les individus sont insérés dans un contexte social, se distingue de la méthodologie holiste, en ce qu'elle cherche toujours à mettre en évidence les raisons individuelles des phénomènes collectifs et qu'elle refuse de traiter un groupe comme un acteur qui, à l'image de l'individu, serait doté d'une identité, d'une conscience et d'une volonté (Boudon). L'opposition holisme méthodologique / individualisme méthodologique doit être cependant nuancée. Un auteur comme Karl Marx prend en compte les comportements individuels et leur agrégation ; des courants nouveaux en analyse économique, comme par exemple l'économie des conventions, tentent de dépasser cette opposition. II. Les déficiences de l'individualisme méthodologique A. [...]
[...] Il y aurait peut-être là un no bridge, un théorème d'impossibilité, une absence de clé de passage d'un niveau micro à macroéconomique. B. Guerrien écrit : Il est impossible de construire des biens synthétiques ou agrégés à partir de biens différents, et encore moins de déduire une sorte de comportement maximisateur type à partir des comportements individuels L'utilisation même du concept de rationalité optimisatrice est décriée. Des limitations sont exigées par certains économistes, au nom d'une rationalité limitée dite de type stiglérien, ou procédurale telle que l'a définie Herbert Simon. [...]
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