L’impact de la prime à la casse sur le marché automobile français en 2009

Résumé du document

Dans un contexte de turbulences économiques, l'Etat a décidé de mettre en place un système « de prime à casse » afin de soutenir le secteur automobile français.

Cette mesure intervient en complément du dispositif de bonus/malus écologique instauré fin 2007 dans le cadre du plan de relance de l'économie.

Après avoir été mise en place fin 2008, il convient, plus d'un an après, d'analyser l'impact qu'a eu cette prime sur le marché.

Tout d'abord, il est à noter que cette prime intervient dans une période où sont mêlées deux problématiques : la première que l'on connaît est la crise économique qui a touché durement le secteur des constructeurs ainsi que les équipementiers automobiles ; la seconde problématique est plutôt écologique : après le « grenelle environnement », l'initiative conduit à substituer des véhicules anciens polluants par des nouveaux plus « écologiques » (cette dernière raison est toutefois critiquable, nous la développerons par la suite)

La France n'est pas le seul pays à avoir instauré cette prime, en effet on constate que de nombreux pays européens dont l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont fait de même en instaurant des primes à la casse allant jusqu'à 2500 euros pour l'Allemagne.

Extraits

[...] A l'approche de la réduction de la prime gouvernementale le 1er janvier, la consommation automobile a augmenté de en décembre, de 12,6% sur le quatrième trimestre. Consommation dans l'automobile depuis 2000 (INSEE) Les immatriculations depuis janvier 2004 Après une année 2009 fast, en janvier 2010, les immatriculations de voitures particulières neuves baissent de par rapport à décembre 2009 ( après véhicules) en données corrigées des variations saisonnières et des effets de jours ouvrables (CVS-CJO). Cette forte baisse fait suite à une large progression fin 2009 du fait de la prime à la casse. [...]

[...] Pourtant, il convient de modérer ces propos, car la prime à la casse a touché en majorité les petites voitures. Le doute s'installe lorsque l'on sait que la majorité de ces petites voitures françaises ne sont pas fabriquées en France. Les trois modèles les plus vendus sont les Clio et Mégane chez Renault ainsi que les 206/207 de Peugeot, selon le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Or une grande partie de ces voitures ne sont pas produites en France. [...]

[...] Chez Renault, la baisse de la prime à la casse est compensée de 300 euros jusqu'à fin février 2010. Depuis le 15 décembre 2009, Peugeot la double. Une politique risquée : si elle se poursuivait, elle pourrait avoir un impact non négligeable sur la rentabilité du constructeur. Le deuxième semestre 2010 devrait être beaucoup moins bon avec une baisse de 10% pour l'année 2010. Le marché de l'occasion quant à lui devrait gagner du terrain après une année 2009 noire, mais les voitures vendues en 2009 qui seront se retrouveront sur le marché de l'occasion devraient connaître une baisse des cotations argus. [...]

[...] caractéristiques de la prime Cette mesure a été mise en place le 4 décembre 2008 jusqu'à la fin de l'année 2009. Une prime de est versée pour le remplacement d'un véhicule vieux de plus de 10 ans par un véhicule particulier neuf émettant moins de 160 g CO2 par km . Cette prime s'élève à 700 pour le premier semestre 2010 et à 500 pour le second semestre 2010. Conditions d'obtention : véhicule devant être âgé de plus de 10 ans à la date de facturation du véhicule neuf. [...]

[...] Nous avons ensuite calculé le rapport entre le rejet (fabrication et destruction) et la différence de rejet: (6000 + 1000) / 0,018 = Il faut donc faire 388 888km pour que cette voiture soit écologiquement rentable. Cet exemple prouve indéniablement que la prime à la casse n'est vraiment pas un exemple écologique malgré ce qu'on tente de nous faire croire. Conclusion En 2010 comme nous l'avons vu précédemment, la prime à la casse est revue à la baisse en ce sens qu'elle n'est plus que de 700 euros pour le premier semestre et 500 pour le deuxième. [...]