Depuis quelques années, l'investissement direct à l'étranger a connu une croissance spectaculaire sur la scène internationale. En effet, le volume d'IDE mondial s'est accru beaucoup plus rapidement que la production mondiale, ou le commerce international. L'investissement direct à l'étranger est défini par la CNUCED (1999, Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le Développement) comme « un investissement qui implique une relation à long terme, reflétant ainsi un intérêt et un contrôle durable d'une entité résidente d'un pays d'origine (investisseur direct à l'étranger ou maison mère) sur une entreprise résidente d'une économie autre que celle de l'investisseur direct étranger. L'IDE signifie que l'investissement étranger exerce une influence significative sur la gestion de l'entreprise résidente d'une autre économie ». Dans cette mesure, il est alors inutile de préciser qu'en Chine les investissements étrangers arrivés par masse lors des années d'amorce de la politique d'ouverture chinoise (début des années 1990) ont été un tournant considérable pour le pays. C'est en ce sens qu'il est intéressant de tourner l'étude sur le phénomène d'investissements étrangers en Chine.
Qui est ce qui prend les décisions d'investir ? En quoi les IDE dans un pays émergent à forte croissance comme la Chine représentent ils une opportunité de profits pour les investisseurs étrangers ? Et pourquoi la Chine est elle si « prisée » par l'international? En clair, quels sont les déterminants, facteurs, motivations à l'origine de la décision d'investir, et ceux qui poussent à investir en Chine ?
L'étude des IDE en Chine ne saurait se résumer à la simple explication des facteurs à leur origine. Cette étude serait incomplète. C'est pourquoi nous consacrerons la seconde partie de notre étude à l'analyse des impacts potentiels des IDE d'une manière générale, puis de ceux constatés sur l'économie chinoise. Est ce que les bienfaits sont à la hauteur des attentes ? Quels sont les avantages les plus importants et quels sont les effets négatifs les plus lourds ? Beaucoup de littérature en démontre les bienfaits. La réalité répond elle vraiment à ce schéma ?
[...] A ce niveau-là, il n'existe pas encore de concurrents. Mais lorsque le produit arrive à son stade de maturité, la firme perd son avantage technologique absolu car les concurrents commencent à vouloir s'approprier le produit et donc à l'imiter. Ainsi, afin d'éviter de perdre sa position de domination, la firme innovatrice va s'implanter et délocaliser sa production vers ces pays- là, en général des pays à bas salaire. Il se peut que, dans le pays d'origine, le produit soit arrivé en fin de vie, du fait d'une baisse de la demande, mais que dans le pays où la firme s'est délocalisée, le produit en soit en début de cycle. [...]
[...] Ce rejet peut s'expliquer aisément. Une technologie est une propriété protégée d'une firme car elle lui procure un avantage concurrentiel. Il est alors compréhensible que l'investisseur soit réticent à l'idée de partager cela avec un associé local ou une entreprise conjointe qui pourrait à terme devenir entreprise concurrente. Certaines firmes refusent d'ailleurs de s'installer sur certains marchés. Pour faire partie de l'Organisation Mondiale du Commerce la Chine a dû faire preuve d'une législation plus ferme en ce qui concerne les DPI. [...]
[...] Maurice Catin et C. Van Huffel (Inégalité de la Répartition des IDE (2004)) considère que plus le niveau de croissance économique d'un pays est important, et plus la concentration des IDE entrants sera faible. La représentation graphique en est une courbe en U inversé de la concentration des IDE suivant la croissance économique, fixant une limite à habitant (revenus annuels.) Niveau de Concentration des IDE Croissance économique 5000€/hab Nous voyons clairement sur la courbe l'idée avancée plus haut selon laquelle le degré de concentration des IDE baissait à mesure que la croissance économique du pays en question augmentait. [...]
[...] Il y aurait donc peut être convergence entre croissance et développement ? Ceci touche donc au problème de la répartition des salaires par les entreprises étrangères implantées en Chine. En effet, le gouvernement chinois devrait imposer des seuils de salaires aux entreprises étrangères se développant en Chine. Ainsi, un deuxième facteur (provenant cette fois des entreprises même et non du gouvernement directement) viendrait égaliser les salaires sur le territoire chinois. Nous pouvons donc imaginer un effet d'entraînement sur les entreprises domestiques qui se verraient elles aussi mieux répartir leurs salaires. [...]
[...] En effet, l'arrivée d'IDE en Chine a entraîné, rappelons le, une augmentation des recettes fiscales de l'Etat chinois. Cependant, le problème est que l'Etat n'en a pas profité pour favoriser le développement de réseaux de transport, ou de télécommunications des régions intérieures. Le gouvernement n'a donc pas fait en sorte que ces régions deviennent elles aussi plus attractives pour les investisseurs chinois. Nous pouvons donc conclure de ces quatre derniers points que les problèmes de développement inégaux entre les régions chinoises, et les externalités négatives ne sont pas directement liés à l'arrivée d'IDE sur le territoire chinois, mais sont plutôt le fait d'une mauvaise façon de recevoir ces investissements par l'Etat chinois. [...]
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