Issu du mouvement néoclassique et symbole de la pensée libérale, l'homo oeconomicus n'a cessé de soulever le débat depuis son apparition.
Individu autonome connaissant parfaitement son environnement économique, il ne prend de décisions qu'à la suite d'un calcul précis et dans l'unique souci de maximiser sa satisfaction.
En somme, cet agent entièrement rationnel paraît bien éloigné de notre cher homo sapiens.
D'après ce modèle l'activité humaine n'aurait de moteur que l'intérêt personnel et le profit; et la définition de l'homme serait celle d'une machine ordonnant mathématiquement ses choix selon un ordre de préférence économique.
Dans quelle mesure le modèle de l'homo oeconomicus sert-il l'analyse économique? Comment justifier l'utilisation de cette vision simpliste de l'homme dans un domaine aussi compliqué que l'économie ?
Afin de trouver une réponse à ces questions on s'attachera tout d'abord aux aspects utiles de ce modèle, dans le cadre de l'analyse économique, pour ensuite analyser l'image que cette fiction donne de l'homme.
[...] C'est une fiction. Mais c'est une fiction utile puisqu'elle fournit une description sur le fonctionnement du comportement individuel ; notamment grâce à l'outil mathématique. Dans cette optique la caractéristique principale est l'utilité, qui mesure la satisfaction que l'individu retire de la consommation ou du profit s'il s'agit du producteur. La courbe d'indifférence quant à elle permet d'illustrer l'ensemble des combinaisons de choix de biens procurant le même niveau de satisfaction au consommateur. La carte d'indifférence intègre en plus la contrainte budgétaire et définit un point d'équilibre du consommateur, dans lequel il obtient la satisfaction maximale d'après le revenu disponible. [...]
[...] En somme l'on peut dire que l'homo oeconomicus est utile dans le sens où il sert à la compréhension des phénomènes économiques et implique une capacité prédictive du comportement de l'agent économique. Ces critiques démontrent que ce n'est qu'un modèle, qu'il est donc perfectible, mais sa qualité de fiction en elle-même, commune aux modèles dans d'autres sciences, ne peut pas être critiqué, car indispensable au raisonnement scientifique. Bibliographie Littérature Pierre Bezbakh, Sophie Gherardi, Dictionnaire de l'économie A Z (Larousse / Le Monde) Marc Montoussé, Dominique Chamblay fiches pour comprendre les sciences économiques (Bréal) Janine Brémond, Alain Geledan, Dictionnaire économique et social articles thématiques définitions (Hatier) Thierry Sebagh, Microéconomie / Comprendre les enjeux économiques contemporains. [...]
[...] En effet, il ne s'agit pas ici d'une fiction au sens des formes géométriques dans les mathématiques, mais d'une fiction schématisant l'activité humaine. L'égoïsme de l'homo oeconomicus dévoile le caractère très individualiste que la microéconomie donne à l'activité économique. Cette dernière étant souvent considérée comme un domaine fondamental au sein de la société, il devient difficile d'appréhender les comportements économiques individuellement. Pierre Bourdieu, célèbre sociologue, s'oppose notamment à cette méthodologie individualiste expliquant les phénomènes économiques par un agrégat d'actions individuelles et préfère donc une explication holiste, d'après laquelle l'individu serait conditionné par son champ social. [...]
[...] Ainsi, au sein de la microéconomie, les explications et les éléments retenus pour définir les choix de l'homo oeconomicus permettent d'établir un certain nombre de prédictions. Dans le cadre du consommateur, par exemple, on définit que la demande dépend du prix des biens, du revenu du consommateur. Afin de prédire le choix de l'individu en fonction des évolutions des prix et du pouvoir d'achat et afin de comprendre son calcul rationnel on utilise deux mécanismes. L'effet de substitution mesure l'impact d'une variation des prix sur la demande ; alors que l'effet-revenu traduit la conséquence des variations du revenu sur la demande. [...]
[...] Ces différents outils fournissent donc des explications sur le choix d'un individu sous réserve de l'hypothèse de rationalité. Cette rationalité suppose que chaque agent fait le meilleur usage possible des ressources dont il dispose compte tenu des contraintes subies. Au final ce modèle montre que l'agent rationnel à pour but l'optimisation du bien-être ou du profit sous contraintes budgétaires, temporelles et techniques. L'homo oeconomicus apparaît dès lors comme une caricature idéale afin de décrire les comportements individuels. De plus il permet d'expliquer les causalités entre les différents éléments retenus. [...]
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