Histoire de la pensée politique, Smith, division sociale du travail, valeur des marchandises, Etat
Le véritable objet théorique que se donne Smith serait l'étude de « la division du travail dans l'ensemble des activités de la société », ce qui correspond à ce que nous appellerions aujourd'hui « La division sociale du travail » tout en précisant dans le même temps que cette étude sera concrètement entreprise non pas à l'échelle de la société, mais au niveau d'une quelconque fabrication particulière (entreprise ou firme), ce qui correspond à ce que nous appellerions aujourd'hui la « division technique du travail ». Smith entreprend donc une étude de la division sociale du travail (DST) par l'intermédiaire d'une analyse de quelque chose d'autre qui serait la division technique du travail (DTT). On comprend alors que Smith en vienne à confondre « division technique » et « division sociale » du travail en raison de ce que l'analyse de la division technique du travail est entreprise comme si cette dernière constituait une « division sociale du travail en miniature ».
[...] Le Texte 4 revenus' est tiré du même chapitre 6 du Livre I Le texte 5 ‘Etat et liberté naturelle' est tiré du chapitre 9 du Livre IV (Des systèmes agricoles ou de ces systèmes d'économie politique qui représentent le produit de la terre soit comme seule soit comme principale source de revenus. Nous traiterons la question 1 en deux parties, ce qui nous amènera à corriger dans ce TD 7 au lieu de 6 questions. Question 1 (texte colonne de droite) : Qu'est-ce que la division du travail ? Le concept de division du travail n'est pas clairement défini par A.Smith car celui-ci peut s'entendre dans deux sens différents qui sont implicitement mentionnés par notre auteur sans que celui-ci ne les distingue véritablement. [...]
[...] Si on va au-delà du texte de Smith, il n'y a pas lieu de confondre la division technique du sociale à la division sociale en raison : -primo de ce qu'au sein de la DTT, les producteurs ne produisent pas des marchandises mais des simples produits (ou encours) qui passent d'un poste (ou d'un atelier ou d'un établissement) à un autre alors qu'a contrario ne s'échangent au sein de la division sociale du travail que des marchandises qui sont l'émanation de producteurs particuliers ; -secondo : de ce que la coordination des activités se fait de manière centralisée et hiérarchique sous la figure du capitaliste entrepreneur et de ses délégués au sein de la division technique du travail, alors qu'elle se réalise de manière décentralisée et non-coordonnée par l'entremise du marché et de la concurrence au sein de la division sociale du travail. Mais bien que Smith confonde deux choses de nature différente, cette confusion a cependant eu comme conséquence heureuse de poser involontairement un principe d'articulation ou d'interaction entre ces deux divisions du travail comme nous allons le démontrer en répondant à la seconde question. Question 2 (texte colonne de droite). [...]
[...] Comme nous allons maintenant le démontrer, c'est la même expression du salaire envisagé comme prix ou valeur du travail qui va être à l'origine au chapitre suivant d'autres contradictions et notamment de l'abandon par notre auteur d'une détermination de la valeur par le travail incorporé induisant le retour à la théorie initiale du travail commandé. Analyse du mouvement théorique contenu au chapitre 6. L'analyse de la valeur qui débute au chapitre 6 est proche de celle développée plus tard par Ricardo. Elle relève d'une théorie de valeur par le travail incorporé ou cristallisé. [...]
[...] Ainsi, en raison de l'impossibilité pour Smith de concilier la détermination de la valeur par la quantité de travail incorporé avec l'existence du profit, Smith doit revenir à une théorie de la valeur par le travail commandé ou par la quantité de travail que peut acheter une marchandise en prenant le salaire comme base de calcul de la quantité de travail commandé (travail commandé = prix nominal/salaire nominal). Or fonder une théorie de la valeur sur une telle base se heurte à de nombreuses difficultés et d'objections théoriques. La principale c'est d'en venir à considérer le travail comme un simple numéraire et par conséquent à le réduire à une simple mesure externe (et arbitraire) de la valeur dénuée de toute portée ou valeur substantielle qui constitue au contraire la propriété d'une mesure interne. [...]
[...] Avant de traiter cet aspect de la contradiction spécifique à A.Smith qui aide à comprendre les différents liens qu'entretient sa théorie de la valeur avec celle de ses successeurs, il nous faut dire quelques mots Analyse du mouvement théorique contenu au chapitre 5. C'est de façon relativement confuse[2] que Smith pose le problème de la détermination de la valeur d'échange (ou du prix relatif) d'une marchandise non pas tant en partant de la logique de l'échange marchand (comme le fera par exemple des auteurs comme Marx et Walras) qu'en partant d'une analogie entre la valeur et la richesse. [...]
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