Dans ces temps quelque peu troublés où l'insécurité semble gangrener l'ensemble des acteurs et du système français, nombreux sont ceux, nostalgiques, qui font des comparaisons entre aujourd'hui et il y a un demi-siècle, regrettant cette bonne vieille époque où l'emploi était garanti et stable, où le pouvoir d'achat des ménages était élevé. Bref où une forte croissance était de mise. Cette période vertueuse d'échelle mondiale, c'est celle des Trente Glorieuses, celle du fordisme. Cette expression, on la doit à Antonio Gramsci, philosophe marxiste italien qui l'utilise en référence au système de production mis en place par le constructeur d'automobiles Henry Ford. De manière traditionnelle, le fordisme est «une organisation du travail, introduite par Henry Ford, qui ajoute aux principes de l'OST l'emploi d'un convoyeur (travail à la chaîne) permettant le transport des pièces et des produits mais qui en dépasse les limites en instaurant une politique de salaires élevés afin d'accroître la productivité et la demande s'adressant à l'entreprise » (dictionnaire d'économie et de sciences sociales, J.Y Capul, Hatier). Ce mode de production naît officiellement dans les usines de Ford d'Highland Park dans le Michigan en 1913. Mais c'est pendant les Trente Glorieuses qu'il se développe le plus significativement et prend l'ampleur qu'on lui connaît aujourd'hui. Mais c'est également sur cette période vertueuse qu'on voit se développer la production et la consommation de masse, ainsi que de nombreuses institutions.
[...] Pour sortir de quelles difficultés le fordisme s'est-il développé ? Ne représente-t-il qu'un mode de production ou est-il à l'origine d'une dynamique qui a dépassé de loin la simple organisation du travail ? De plus, la concomitance des éléments que nous avons mis en évidence précédemment (à savoir la production et consommation de masse, le poids de plus en plus important de certaines institutions) avec l'âge d'or du fordisme dans la période de l'après Seconde Guerre mondiale est-elle fortuite ? [...]
[...] C'est alors l'idée d'un Etat circonscrit par rapport à une économie considérée comme espace autonome qui s'impose. La Seconde Guerre mondiale marque le passage à un Etat inséré à la sphère économique, caractérisé en France par une véritable responsabilité du fait de deux innovations majeures, l'institutionnalisation du salaire indirect et la conception d'une coordination entre gestion monétaire et politique économique d'ensemble sous l'égide des autorités publiques. C'est à cette seconde configuration qu'est véritablement associé le concept d'Etat providence. FORME INSTITUTIONNELLE : Toute codification d'un ou plusieurs rapports sociaux fondamentaux. [...]
[...] Le Fordisme Introduction I. D'HENRY FORD L'OST et la parcellisation des tâches autour d'une chaîne de montage comme réponses à l'absentéisme et au turn-over 2. Le compromis salarial fordiste ou comment contrôler la main d'œuvre ouvrière II . AU FORDISME Mutations spatiales, développement des sociétés anonymes et maturation du système bancaire : l'importance du crédit 2. Intervention de l'Etat dans la sphère économique et sociale : généralisation du salariat, contractualisation institutionnalisée et négociée avec les partenaires sociaux et institutionnalisation du salaire indirect III. [...]
[...] Aussi ces nouvelles normes de production se définissent-elles comme la production en grandes séries de marchandises standardisées dont la valeur en termes de temps de travail nécessaire est abaissée (B. Coriat dans l'atelier et le chronomètre). Tout ceci permet donc à l'entreprise de Ford de réaliser des économies d'échelle considérables, tout comme des gains d'apprentissage. L'usine est parfaitement rationalisée. Avec Ford, la production de masse trouve le type de procès de travail qui lui est adéquat (B. Coriat, l'atelier et le chronomètre). [...]
[...] Coriat dans L'atelier et le chronomètre).La seule solution qui a été trouvée pour résoudre cette contradiction a été l'instauration du salaire indirect et de la mise en place d'appareils étatiques de sécurité sociale. En France, historiquement, ce sont les mines et les chemins de fer qui voient se développer les premiers systèmes d'assistance. Mais comme nous l'avons vu précédemment, c'est pour pousser la main d'œuvre vers le salariat et la grande entreprise et la discipliner que ces systèmes ont été créés. Mais également pour répondre au besoin de sécurité que manifestent les ouvriers qui perdent sans cesse leurs repères et leurs équilibres domestiques. [...]
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