L'héritage keynésien est immense : celui qui a été considéré comme "l'auteur de la plus grande supercherie intellectuelle du XXe siècle" par un des universitaires français les plus libéraux et les plus dogmatiques, P. Salin, a réussi à bouleverser l'analyse et la politique économique des pays capitalistes. Bien des économistes talentueux et de renom se réclament de Keynes depuis la parution de la "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie" en 1936, et tous déclarent respecter l'essentiel de ses hypothèses fondatrices.
On peut adopter deux positions assez simples face à la question de l'authenticité de l'héritage théorique : on peut d'abord tout à fait considérer qu'il s'agit là d'une fausse question, qu'une théorie économique est faite pour évoluer au gré de la conjoncture et des recherches qui ont vocation à la transformer. A contrario, on peut exiger d'une théorie qui se réclame du Keynésianisme qu'elle ne trahisse pas, n'ignore pas et même s'approprie, les concepts de base de l'analyse de l'économiste de Cambridge. Même si ce point de vue peut sembler "préhistorique" parce que pour beaucoup rigide, c'est pourtant celui que l'on va adopter ici.
Il semble clair que celui qui déforme ou trahit les principes de base d'une analyse antérieure dont il se réclame ne peut revendiquer cet héritage et cette filiation théorique. Dire cela, ce n'est pas être rigide, mais simplement honnête. Ainsi, il est strictement impossible d'accepter que les néokeynésiens américains soient considérés comme des économistes de la famille keynésienne : un de ses membres les plus célèbres, Herbert Mankiew est un économiste ultra libéral qui mène avec fougue une des batailles qui était jadis chère à Jacques Rueff, celle contre l'allocation chômage. Nul doute que le père de la "Théorie générale" s'en retournerait dans sa tombe s'il était informé des idées de la descendance qu'on lui prête.
[...] La demande de monnaie M est à la fois une demande d'encaisses de transaction et d'encaisses de spéculation. La première, L est proportionnelle au revenu, )'est positive. La seconde, L est une fonction décroissante du taux de l'intérêt, )'est négative. Les spéculateurs reportent à des périodes futures plus rémunératrices leurs placements sous forme d'actifs financiers au fur et à mesure que diminue le taux de l'intérêt, jusqu'à un plancher r la trappe à liquidités, en dessous duquel il n'est plus acheté aucun titre, car le risque de perte en capital serait trop important. [...]
[...] Le cas classique est caractérisé par une demande de monnaie pour motif de spéculation nulle, soit l 0. La première expression de dY devient nulle, on est en situation d'inefficacité de la politique budgétaire, alors que la seconde peut s'écrire : dY = dM.1/l . Ce résultat est parfaitement conforme à la théorie quantitative, puisque le revenu (nominal) croît en proportion exacte de la masse monétaire[37]. b)A propos du Policy mix dans ISLM On peut utiliser ISLM pour l'analyse formalisée des politiques économiques : considérons trois types de politique économique, une politique de redistribution, une politique de diminution du coût du crédit, et une politique mixte. [...]
[...] L'auteur écrit : nouvelle Economie keynésienne n'est pas une nouvelle économie de Keynes. Elle est plus sûrement une nouvelle extension de la théorie néoclassique lui permettant moins de retrouver les résultats de Keynes que de faire une place aux phénomènes de coordinations partielles sous- optimales dans une théorie néoclassique qui avait trop tendance à les exclure. Le modèle IS-LM est vulgarisé par Hansen en 1949 ; ce dernier introduit les notations IS et LM qui correspondaient dans l'article de Hicks à SI et LL. [...]
[...] Le cadre général d'analyse des équilibres avec rationnement : Lorsque tous les individus ont visité le marché, celui-ci est clos et la demande nette globale est évaluée. Pour Benassy, il existe un ordre naturel de visite des marchés qui vaut pour tous les agents, et chaque marché est visité en même temps par tous les agents. Ceux-ci agissent sous trois types de contraintes, la contrainte budgétaire, la contrainte d'absence de crédit, la contrainte de rationnement. Les deux premières contraintes évoquées ne posent pas de problèmes de compréhension, il est par contre nécessaire de détailler un tant soit peu la signification de la dernière. [...]
[...] Le choix des rationnements possibles que fait Clower, c'est-à-dire l'exclusion des situations mixtes où le ménage et la firme seraient rationnés en même temps, ne permet pas la détermination de l'équilibre keynésien proprement dit : celui-ci est caractérisé par un rationnement du ménage sur le marché du travail (dû à un excès d'offre), et par un rationnement de la firme sur le marché du bien de consommation (dû à un excès d'offre également). La généralisation de la théorie du déséquilibre En 1971, R. [...]
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